Le jour du poisson

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le matin, c'est difficile

Aujourd'hui, il était prévu que nous nous levions tôt, mais pas si tôt ! Nous avons rendez-vous à cinq heures dans le hall de l'hôtel pour aller voir le marché aux poissons, ce qui justifie bien que nous ayons mis le réveil à cinq heures moins le quart, alors ce n'était pas la peine qu'on fasse sonner notre téléphone à quatre heures trente !

Du coup, bien évidemment, nous étions dans le hall à cinq heures. Le temps d'attendre Chico et Roberta et nous voilà tous en route vers le métro, direction le marché aux poissons de Tsukiji, réputé pour être le plus gros marché aux poissons du japon, voire du monde, avec ses plus de deux milles tonnes de poisson qui y transitent quotidiennement.

photo: boutique

En effet, c'est assez énorme : nous naviguons de petites allées où s'entassent des bacs remplis de poissons, crustacés et mollusques morts ou vivants et des grands halls où sont alignées des centaines de carcasses de thon. Le spectacle est un peu difficile par moment lorsqu'on n'a pas encore pris son petit-déjeuner, mais toujours fascinant.

photo: bacs à poissons

Pour Julie, la fascination finit quand même par disparaître : voir des tonnes de poulpe mort et des abats de thon jonchant le sol détrempé l'estomac vide, c'est un peu difficile. Du coup nous sortons du marché pour remonter la rue par laquelle nous sommes arrivés et où elle avait repéré une boutique qui vend de la céramique, dont énormément de vaisselle. C'est plus ou moins moche, mais parfois franchement joli et toujours avec le petit cachet artisanal puisque deux pièces qui se ressemblent ne sont jamais identiques. J'attends patiemment dans mon coin que Julie aie terminé sa promenade autour de l'étal quand deux grands bols/petits saladiers m'appellent pour me dire Achète-nous ! Achète-nous ! Non mais ça ne va pas la tête ? J'ai un énorme sac à dos rempli de fringues, comment transporterais-je en plus de la vaisselle ? Sans compter qu'en soute, écrasé par tous les autres bagages, ce n'est pas imaginable, donc je devrai me trimballer ça en cabine, alors non, non, non et non !

photos: marché au poisson

Bon, du coup, je les ai pris, avec en plus deux assiettes assorties. Je vous assure bien que la vaisselle ne fait pas franchement partie de mes centres d'intérêt, mais là, je ne sais pas pourquoi, j'ai vraiment bien aimé. Tant pis, je me débrouillerai. J'aurai en plus la satisfaction de savoir que je ne suis pas le seul à être emmerdé puisque Julie a elle-même craqué et que derrière nous d'autres membres du groupe se sont laissé tenter.

photo: au resto de sushis

En parlant du groupe : l'heure du rendez-vous étant maintenant arrivée, celui-ci se reforme pour aller deux rues plus loin, dans un petit resto : il est enfin temps de prendre le petit-déjeuner. Âmes sensible s'abstenir : ce matin, c'est sushi. Personnellement, ça sera une première, puisque je n'ai jamais goûté ça de ma vie, mais même ceux qui savent déjà à quoi s'attendre n'auraient jamais eu l'idée de manger du poisson crû si tôt.

L'expérience est intéressante, dirons nous pour ne pas employer un terme plus désagréable. Au niveau manger, je suis un blaireau : je ne suis jamais aussi heureux qu'avec un steak haché et des frites. Néanmoins, je suis un garçon curieux et j'ai relativement peu d' d'inhibitions à ce niveau, du coup, je mange tout ce qu'on pose devant moi, histoire de découvrir, et je mange même ce que je n'aime pas, parce que je pars du principe que les goûts interagissent et que virer l'ingrédient qui me déplaît rompt l'équilibre.

Alors j'ai mangé tout ce qu'on m'a présenté, mais j'avoue honnêtement qu'il y a peu de choses que j'ai repris par plaisir. Le thon, c'est pas mal, nous n'avons pas eu droit à ces espèces d'œufs de lump géant, les crevettes passent sans difficulté. Reste la Seiche.

Je ne sais pas si vous avez déjà mangé de la seiche, mais ça n'a pas beaucoup de goût. Voire : ça n'en a pas du tout. Ça a plutôt une consistance, assez difficile à décrire : c'est mou, c'est gluant, rien qu'à vous en parler, j'ai l'impression de retrouver la sensation dans ma bouche et c'est très désagréable. C'est un petit peu comme si vous mordiez dans un morceau épais de gras de jambon. Il m'est très difficile d'avaler quoi que ce soit qui m'empêche ainsi de contrôler ma gorge : elle n'en veut pas. J'ai beau fermer les yeux, avoir les yeux qui piquent et essayer de me convaincre, ma gorge fonctionne indépendamment de ma volonté et cherche à rejeter l'intrus vers l'extérieur. Bien évidemment, il n'y a pas de grand verre d'eau pour m'aider ni de serviette[1] pour discrètement me débarrasser de la chose. Il me faudra plusieurs minutes pour arriver à contrôler ces muscles qui n'en veulent faire qu'à leur tête.

photo: boutique

En rêvant d'un café au lait et de croissant, nous repartons : il est temps maintenant d'aller au parc.

Notes

[1] Dans les resto, il n'y a pas de serviette. Il y a une serviette humide pour se laver les mains avant le repas, mais rien pour s'essuyer pendant.

Commentaires

1. Le vendredi 8 décembre 2006, 19:47 par Kozlika

Pas de photos de la jolie vaisselle ?

(C'est marrant, par association sonore, j'aurais imaginé la seiche sèche, ça me perturbe ta description.)

2. Le vendredi 15 décembre 2006, 12:37 par martin

Ah oui j'aime beaucoup la seiche mais il y a certaines façons de la cuisiner qui me font vomir aussi. Une fois à Barcelone je l'ai renvoyée en cuisine sous prétexte qu'elle était crue. En fait c'était juste une façon de la préparer, et je crois bien que j'ai vexé le patron. En tout cas c'était à la fois cartinagineux et gluant et extrêmement vomitif.

3. Le vendredi 15 décembre 2006, 12:53 par xave

Martin> Nous parlons évidemment de seiche crûe : tout ce que j'ai mangé ce matin là était crû.

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