明治神宮 et 原宿
Par Découvrir - Lien permanent
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Tokyo n'est pas qu'une enfilade d'immeubles à l'infini, qu'on se le dise (bon d'accord, c'est quand même bien imité.) Pour preuve, en sortant du petit déjeuner, nous allons au parc : le parc Yoyogi, au sein duquel se trouve le temple Meiji Jingu (明治神宮), en grand effervescence : aujourd'hui, on fête l'empereur Meiji, c'est un petit peu fête nationale, en quelque sorte.
Le temps donc de trouver une consigne afin d'y ranger pour la journée notre vaisselle nouvellement acquise (c'est que c'est lourd, ces petites choses, quel bonheur, un pays où on trouve encore des consignes !) puis de faire dans une cafétéria un deuxième petit-déjeuner moins copieux, mais avec plus de viennoiseries et de café et nous aurons donc l'occasion d'attendre que le défilé des moines soit passé, d'écouter force chants lents (c'est bouddhiste : on fait traîner chaque syllabe quatre ou douze minutes,) de voir passer maints gamins habillés de costumes traditionnels et d'assister à une séance de photo de mariage. Le photos de mariage ici, c'est un peu comme chez nous, sauf que les costumes ne sont pas les mêmes et que le photographe passe à peu près quarante-cinq minutes à placer chaque pli de la robe de la mariée avant d'officier. Autre différence : là où l'occidental en instance de mariage aimerait beaucoup avoir le parc pour lui tout seul, le japonais en costume coloré est flatté qu'on puisse s'intéresser à ce qui se passe et encourage tous les étrangers qui dégainent leur appareil photo à s'approcher pour pouvoir faire de meilleurs clichés.
Le parc[1] est juste à côté de Harajuku (原宿), un quartier très commerçant[2], et nous descendons une rue piétonne bordée de boutiques, de trucs à djeunz pour la plupart, avec une mention spéciale pour les porte-monnaies taillés dans des grenouilles mortes séchées. Pour ma part, les quelques cigarettes que j'avais amenées avec moi sont terminées[3] et je profite d'un distributeur pour en racheter : Foutrebouc ! Les lights ne font pas semblant ici, je ne sens rien !
En bas de la rue, le quartier est plus chic, ou du moins le serait s'il n'était pas en travaux. Nous arrivons ici sur Omotesando, ce que les guides touristiques appellent les Champs-Élysées tokyoïtes, ce qui est tout à fait justifié au regard des boutiques : marques de luxes et prix à l'avenant. On se sent effectivement à Paris : il y a du français dans toutes les vitrines (on a même une boutique ou absolument tout est écrit en français -une copie de la maison mère, à Paris, je ne sais pas comment les japonais s'en sortent.)
Le midi, nous retrouvons le reste du groupe pour aller au resto : Du poisson, histoire de nous faire oublier le petit-déjeuner, bien entendu. Notre table est dans un coin semi-typique : nous avons l'air de manger par terre, mais en réalité le sol est creusé pour nous permettre d'installer nos jambes. C'est même encore plus faux que ça : le sol est surélevé pour pouvoir être creusé, surélevé à hauteur de chaise. C'est simplement fait pour que nous ayons à enlever nos chaussures, ce qui ne m'arrange pas. Ah, on m'avait prévenu : au Japon, on enlève ses chaussures toutes les trois minutes. Sauf que les deux jours précédents, ça n'était jamais arrivé, du coup, aujourd'hui, j'avais mis des chaussettes complètement nazes, mais très confortables. Ça doit être pour ça qu'en deux repas, on m'a demandé deux fois de leur faire prendre l'air.
En sortant de là, le groupe se disperse une fois de plus, cette fois jusqu'au lendemain. Mais avant, nous offrons à quelques autochtones de quoi raconter à leur petits enfants quand ils seront vieux. Plantons le décor : Au Japon, les gens sont très disciplinés : On ne se promène pas la cigarette à la main pour ne pas déranger, on ne traverse jamais une rue tant que le feu pour les piétons n'est pas vert (même à quatre heures du matin dans une rue complètement vide,) on n'élève pas la voix pour ne pas déranger les voisins, on se serre à gauche dans les escalators en laissant la droite à ceux qui veulent monter plus vite. Etc.
Dans cette optique, quand on est postier et qu'on a l'habitude d'appeler les gens un par un par leur numéro pour une transaction rapide, il doit être traumatisant de voir brutalement entrer dans le bureau une quinzaine de français qui ne savent pas vraiment ce qu'ils veulent, qui se font servir par trois ou quatre en ignorant le système de ticket malgré les clients qui attendent sagement leur tour, qui demandent à voir les collections de timbres alors que normalement on leur donne les lettres et on paie après qu'ils aient mis le cachet correspondant à la destination, qui finissent par prendre des timbres normaux parce que c'est plus simple, qui râlent parce que c'est trop compliqué (oui, nous avions des spécialistes pour ce qui est de geindre) et qui conciliabulent pendant dix minutes en occupant la place.
Moi, si j'étais ce postier, j'aurais immédiatement pris ma retraite et écris un bouquin appelant à faire disparaître l'Europe dans les flammes.
Notes
[1] Dans lequel nous nous sommes un peu attardés ; En prime, quelques photos : une barre d'attache un peu trop ouvragée pour un western, une très jolie fontaine avec ses coupelles, ainsi que quelques planchettes à vœux, un lampion et quelques boutiquières, dehors ou enfermées.
[2] Et étrange : nous croisons en sortant des tricycles dont l'un contient une énorme meule de gouda et l'autre des tulipes. Quid ?
[3] Oui, en vacances, je fume.
Commentaires
Merci, tes photos sont un spectacle! :)