Premier jour à Tokyo

arrivé à Toky Narita

J'aurai donc passé la nuit à bouquiner (Talk to the Snail, de Stephen Clarke, une explication emplie d'humour de la France et des Français pour les anglais, très fortement conseillé.) et à regarder les continents défiler par le hublot : la Russie est absolument énorme. De nos 10000m d'altitude, le dernier patelin que je vois passer est un patelin paumé en plein milieu de centaines de kilomètres carrés de rien, mais quand même au bord de la mer. J'ai trouvé depuis qu'il s'agissait de Пластун, un patelin de 5000 habitants dont la plus proche agglomération est Vladivostock, à quelques centaines de kilomètres. Et j'ai du mal à imaginer la vie dans un coin pareil.

Un fois l'avion posé, je choisis de feinter la visite médicale. Il y a en effet des panneaux partout indiquant que quand on est malade, et surtout quand on a mal au ventre, il faut s'y soumettre, or mon ventre est une torture, j'ai du mal à me tenir debout, mais je mets ça sur le compte du manque de sommeil qui a toujours des effets désastreux sur mon système digestif.

Nous rencontrons Olivier, notre guide, un français installé à Tokio, et nous sortons pour attendre le bus. Première surprise, on m'avais dit que les japonais fumaient beaucoup et partout, et je me rends tout de suite compte que beaucoup peut-être, mais pas partout : sur le trottoir de l'aéroport, il y a une espèce de bac à fumeurs : Ça ressemble à un bac à chiens, mais avec des cendriers. L'équivalent d'une salle fumeur, mais à l'air libre, histoire de ne pas emmerder les autres piétons. Ici, on ne se promène pas la clope à la main, si on veut fumer, on s'arrête au coin fumeur.

Après un long trajet en bus (mais bordel, cet aéroport est à combien de centaines de kilomètres de la ville ?) nous arrivons dans le quartier d'Ikebukuro, à Tokio. Mon premier choc, c'est de ne pas savoir où est le niveau du sol. Oh, ça n'est pas comme ça dans toute la ville, mais par là où nous arrivons, l'enchevètrement de bâtiments et de niveau routiers les uns au dessus des autres m'empechent de me repèrer verticalement, je vois bien parfois un bout de canal ou de rivère, d'eau en tous cas, mais je ne sais même pas si je peux m'y fier. Même l'arrivée à l'hotel ne réponds guère à ma question : la porte principale est en dessous du niveau de la rue, et l'arrière débouche dans un centre commercial qui est souterrain ou en hauteur suivant la porte par laquelle on le quitte.

Tokyo vu d'en haut

C'est par ailleurs dans ce centre commercial que nous allons prendre notre premier repas japonais, après avoir laissé nos bagages dans nos chambres, pris une rapide douche et attendu les retardataires (Chico et Roberta, y aurait-il un motif qui se dessine ?) Il ne s'agit pas d'un restaurant gastronomique (nous n'en verrons d'ailleurs pratiquement pas) mais typique, pas franchement dans le sens traditionnel, mais parce qu'il ressemble à des centaines de milliers de restaurants où des millions de japonais mangent tous les jours.

rue de Tokyo

Et nous voilà donc une vingtaine d'européens à nous battre avec des baguettes, encore que la bataille soit inégale : il y a parmi nous des gens d'origine chinoise qui n'ont pas le moindre problème, d'autres projettent des nouilles dans toutes la pièce. De mon côté, je frime : il y a une semaine, j'ai acheté des baguettes, et je m'entraîne à les manipuler en permanence depuis. J'ai donc pour ce premier repas un avantage sur mes petits camarades, dont je profite, puisque je sais qu'il ne va pas durer ; Déjà certains m'accusent de choisir une position difficile, alors que j'ai passé ma semaine sur les sites explicatifs pour trouver les bonnes positions de doigts ? Au final, nous tenons tous les baguettes d'un manière différente, mais nous y arrivons.

En sortant du repas, il fait déjà nuit : il est plus de 16 heures, le soleil est couché (il parait qu'en été, la journée dure presque jusqu'à 19h) et nous nous dirigeons vers la tour de Sunshine City, une des très grandes tours de la ville avec tout en haut un étage dévolu aux touristes, offrant une vue panoramique sur Tokyo. Enfin, quand je dis sur Tokyo, on va dire surtout sur un petit bout, vu que ça s'étend en gros sur des centaines de kilomètres. C'est la première fois de ma vie que je vois un compteur de vitesse sur un ascenseur, mais quand on voit qu'il fait ses soixante étages en deux minutes, ça se justifie.

l'esplanade de Sunshine City

Nous finissons la journée entre "jeunes", pour une première promenade dans les rues ; Nous sommes dans Blade Runner. Partout autour de nuit, il y a de la lumière, du bruit, de la musique, les panneaux de pub en 4x3 sont au niveau du trottoir et sont de gigatesques écrans ou des chihuhuas anthropomorphes en couche culotte dansent et chantent des mélodies complètement entêtantes (Bon, j'admets qu'il n'y a pas que des chihuahuas, mais ça donne une bonne idée du style.) Nous sommes dans un coins plutôt jeune rempli de cinémas, de salles de jeu, de grands magasins et de jeunes japonais à l'avant garde de la mode (surtout capillaire.) Un tourbillon de bruit, de lumière et de mouvement qui n'est pas évident à appréhender avec huit heures de décalage horaire.

rue de Tokyo

Après que les filles aient goûté des glaces étranges (à la citrouille, c'est Halloween !) Nous rentrons à l'hôtel. Julie s'endort très vite mais je me force à tenir le plus longtemps possible, malgré mon heure de sommeil de la nuit dernière ; Rattraper le décalage horaire est à ce prix !

Commentaires

1. Le vendredi 17 novembre 2006, 19:12 par martin

Xave, tes photos c'est vraiment Blade Runner ! ... (Bon. j'avais écrit ce commentaire avant d'arriver à la ligne où tu dis la même chose) À part ça j'adore les gars qui vont sur internet pour apprendre à se servir des baguettes : je me reconnais tout à fait dans ce genre de comportement.

2. Le vendredi 17 novembre 2006, 19:52 par xave

Oui mais toi tu es un grand malade !

(attends une minute ...)

3. Le samedi 18 novembre 2006, 00:19 par LeChieur

Ah, la vache, ça fait envie.

Et didon, la photo aérienne de Tokyo, elle est de toi ? Chuis vert ! A Vegas, j'ai pas réussi à en prendre une comme ça. Pourtant, à travers le hublot, c'était magnifique aussi.

4. Le samedi 18 novembre 2006, 00:19 par LeChieur

tiens, tu modères, maintenant ?

5. Le samedi 18 novembre 2006, 00:32 par xave

Pour l'instant, je n'ai pas encore récupéré les photos de Julie, donc elles sont toutes de moi. Mais si tu suivais un peu, tu comprendrais que la photo en question n'a pas été prise depuis l'avion mais depuis le soixantième étage d'une tour.

Et non, je ne modère pas, mais mon anti-virus a du croire que tu faisais de la pub pour les casinos.

6. Le samedi 18 novembre 2006, 00:36 par xave

Et au fait : c'est bien la peine d'aller t'installer à la campagne si voir des milliards de tonnes de béton et de néons te fait envie comme ça, tiens.

7. Le samedi 18 novembre 2006, 02:00 par LeChieur

Oh, dis, hé, c'est pas explicite dans ton texte, le coup du 60ème étage. Et cette photo fait vraiment "arrivée sur la ville en avion", alors hein, j'ai le droit d'être un mal-comprenant si je veux.

Et puis oui, le béton me manque. Exactement comme la verdure me manquerait si j'habitais dans le béton.

8. Le samedi 18 novembre 2006, 09:14 par xave

Allez d'accord, d'autant que je l'ai éloignée de l'autre prise du même endroit pour ne pas accumuler. Mais vraiment non, comme je l'ai dit, l'aéroport est monstrueusement loin de là.

Pour le béton, remarque, je peux comprendre : j'ai passé mon temps à me dire "Putain, j'adore ça, je suis vraiment un citadin !"

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