Je perds mon mojo !
Par Maha-ha viiiiie... - Lien permanent
Attention, je cause de moi.
J'ai toujours été accro à ce moment de lumière, lorsque vous êtes perdu dans un problème qui vous semble insoluble et que brutalement, le chemin vers la solution vous apparaît. J'ai découvert ce plaisir là sur quelques démonstrations mathématiques au lycée, mais mon boulot a amené à ça à un tout autre niveau.
Parce qu'ici, si aucune solution n'est trouvé au problème, ce sont plusieurs centaines de personnes qui ne peuvent pas travailler, et accessoirement, c'est aussi mon boulot à moi qui est sur la sellette. Et paniquer parce que je ne vois absolument pas comment résoudre tel ou tel problème est rendu encore plus facile d'une part par le fait que je suis dans l'équipe le préposé aux problèmes bizarres, ceux pour lesquels il n'existe pas de doc et peu de ressources, d'autre part par mon parcours qui m'a amené à travailler avec des gens plutôt pas mal diplômés quand mon plus grand diplôme à moi est un bac que je n'ai eu qu'avec quatre ans de retard sur l'horaire prévu.
Bref, j'ai été engagé comme larbin, pour changer des toners, et depuis que je me suis retrouvé à gérer des serveurs, j'ai toujours une petite voix quelque part qui me dit Tu verras, un jours il se rendront compte que tu n'es pas compétent.
Petit voix qui prend beaucoup d'importance à chaque fois que je me retrouve en train de suer devant un problème bizarre que j'imagine déjà ne jamais pouvoir résoudre. Et plus je panique, et plus le moment de lumière est fort. Je vous jure que c'est une vraie drogue.
Sauf hier.
Hier m'est tombé sur le coin de la goule un problème zarb sur un gros machin dont je m'occupe pour lequel nous devons être trois utilisateurs au monde ; Pas de doc, pas de communauté[1] et il m'a été raconté qu'il y a longtemps, quand un gars de chez l'éditeur est venu aider à la première mise en place pour très cher, il n'avait pas l'air de comprendre comment son produit marchait. C'est dire si je suis seul devant le moindre problème. Sauf que ce machin là est le cœur du système ici et que s'il merde, tout le monde peut rentrer à la maison. Nous sommes donc typiquement en face de la situation où je vais paniquer jusqu'au moment où je vais trouver.
Ah oui mais merde : c'est exactement ce que je me suis dit. Du coup, je me suis attelé au truc en me disant que j'allais trouver. Du coup je n'ai pas paniqué. Du coup, pas de moment de lumière : quand j'ai fini par trouver[2] ... j'ai seulement trouvé. Pas d'illumination, ou alors seulement un vague Ah oui, c'est ça.
Et c'est grandiosement nul. Si on me prive de ma drogue préférée, j'aime autant partir faire de la poterie ou devenir chanteur à textes de la nouvelle scène française. Brutalement, mon boulot devient beaucoup moins drôle.
Et je ne comprends même pas ce qui m'est arrivé. La seule hypothèse - mais ça n'est que ça - c'est que de réussir dernièrement en dilettante complet cette certif qu'on m'avait décrite comme difficile même avec des semaines de préparation m'a peut-être aidé à n'être plus en désaccord complet avec les gens qui ont confiance en moi.
Mais si c'est ça, la confiance en soit, c'est nul : affronter ses peurs, c'est rigolo. Ne pas avoir peur, ça craint sévère, c'est chiant.
Notes
[1] Il arrive parfois qu'une recherche web sur un message d'erreur du bazar renvoie un résultat, mais c'est super rare.
[2] Une saloperie de processus du serveur truc allait essayer d'écrire dans tel répertoire temporaire non standard du serveur bidule en essayant de se faire passer pour l'utilisateur Untel qui fait tourner le frontend sur la station brol, alors qu'évidemment, le répertoire était ouvert aux process mais pas aux utilisateurs sans droits particuliers.
Commentaires
Quoi qu'être chanteur de la nouvelle scène française, ça procure de l'adrénaline de nos jours...
Je connais bien le sentiment que tu décris en haut de page caro
Yeaaaaaaaaaah, le site est reviendu \o\ \o/ /o/ !