Métaphore

Il fait froid dehors

Fans de Johnny de tous les Pas-de-Calais...

Il tuo corpo è come una cattedrale... Ora levati le mutande.
Woody Allen (everything you always wanted to know about sex*)

Plus jamais ça. Ce samedi, à mon grand désarroi et à ma grande horreur, j'ai passé des heures sur la route, pour faire un trajet pourtant relativement court, tout simplement parce que je me rendais à la plus grande convention mondiale de fans de Johnny Pas-de-Calaisiens. Ça fait peur, hein ?

Ça s'appelle l'Enduro du Touquet, ça ne m'intéresse absolument pas (si je gagnais une moto dans un concours, je la revendrais sans même défaire l'emballage) et c'est pourtant là qu'à mon corps défendant je suis allé chercher Julie qui avait passé le début du week-end chez des copains. Chronologie routière :

Samedi, ayant promis d'arriver tôt, je pars tôt (ce qui est déjà extraordinaire, quand on me connait.) La première partie de la route est toute bête : c'est de l'autoroute. Seul problème : c'est bien brumeux, donc ça ne route pas très vite. Bah.

Et puis il faut quitter l'autoroute (si on veut faire Lille-Le Touquet par autoroute, il faut accepter deux cent kilomètres supplémentaires plus les péages) pour emprunter les petits nationales. Or le temps est toujours brumeux, ça se corse et donc se ralentit. Sévèrement. Broumpf.

C'est arrivé à Saint-Omer que j'ai commencé à rire. J'avais le choix entre faire un détour et passer par Boulogne (voie rapide + autoroute (payante)) ou aller tout droit vers Le Touquet (nationales.) J'ai commis l'erreur de prendre la campagne. C'est beau la campagne.

À peine sorti de Saint-Omer, je me retrouve derrière une camionnette de la maréchaussée. Icelle suivait scrupuleusement les limites de vitesses, en restant un peu en dessous, juste ce qu'il faut pour que tout dépassement puisse s'apparenter à une infraction. Vous avez déjà fait Saint-Omer/Le Touquet par les nationales ? C'est une succession de villages, où bien entendu il faut rouler à cinquante à l'heure.

J'ai bien à un moment dépassé la camionnette, profitant de ce que j'avais une meilleure accélération, mais c'est juste après ça qu'ils ont brièvement allumé le gyrophare, j'ai ensuite fais trèèèès attention à ne pas dépasser les limites. C'était pire : j'ai conduit une trentaine de kilomètres sans regarder la route : je n'avais d'yeux que pour mon compteur et mon rétroviseur. Ils ont fini par repasser devant moi.

Mon grand bonheur était que nous étions régulièrement dépassés par des motards qui passaient à 150 en faisant vrombir leur moteur, mais ça, ça n'avait pas l'air grave. Le coup du gyrophare m'a dissuadé de tenter ma chance... Ce n'est pas toujours une bonne idée avec des plaques étrangères.

Au bout d'un moment pourtant, ça n'a plus été grave : nous arrivions. Ça veut dire que les dix derniers kilomètres ont été fait pratiquement en première. Et puis il a fallu se garer. Et puis il a fallu trouver la maison, en essayant de respirer (Paris et New York sont des réservoirs d'oxygène pur comparés au Touquet pendant l'Enduro.) Et étonnamment, j'étais de mauvaise humeur en arrivant.

Heureusement, il a été possible de voir autre chose que des motos : après une heure de marche sur la plage, nous commencions à entendre plus le bruit de la mer que celui des pétarades... Quel bonheur !

Bon, évidemment, à un moment il a fallu partir. Moi, innocent, j'avais cru que ça serait plus facile que d'arriver, puisque la course ne se déroulait que le lendemain. Tintin ! Les dix premiers kilomètres ont été parcourus en une heure ! Après ça a été mieux (à part les quelques kilomètres de ralentissements à l'arrivée à Lille) et encore heureux, puisque nous allions directement à Bruxelles.

Il n'empêche que je ne suis pas plus pressé que ça d'y retourner : à treize heures le samedi, c'est déjà rempli de viande saoûle, le taux d'oxygène est désespérément bas, les gens se promènent avec le pack de 36 sur l'épaule et au risque de me répéter, c'est la plus grosse concentration de fans de Johnny qui soit. Le tout collé sur un patelin dont on sent qu'il a un très lourd passé de Proutprout-ma-chère. Quel bonheur.

Heureusement, il est resté ensuite la soirée, voire le dimanche pour fêter la Saint Valentin comme il se doit : en faisant fonctionner l'imagination et en se tenant éloignés des fleuristes, parfumeurs et autres marchands du temple qui essayent de nous faire croire qu'un porte-monnaie vide est une preuve d'amour.

La prochaine fois, je vous parlerai de l'effet désastreux de l'informatique sur la libido.

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Commentaires

1. Par goyo, le 17/02/2004 à 09:22

on n'a pas idée d'aller au touquet pendant l'enduro!!!! Neuneu!!!!! T'aurais mieux fait de passer voir ton neveu

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