Métaphore

venez-nous-acheter-des-choses-c'est-bien
un pas publicitaire

Je ne sais pas trop pourquoi, mais les belges aiment la réclame. Pas la publicité : la réclame. Essayer de vendre quelque chose sans avoir par derrière un département communication, ni aucun créatif, et un budget quasi inexistant... Ici, c'est encore le règne des réclames bricolées par le fils du patron avec un caméscope... Un genre de les haricots, c'est bon, mangez-en, mais au premier degré.

J'aime particulièrement les réclames radiophoniques : des petites scénètes vantant tel ou tel produit ou tel ou tel magasin, lues par des gens qui non seulement ne sont pas acteurs, mais en plus ont du avoir une formation ou subir une opération pour retirer à leur voix tout semblant d'intonation. Je vous donnerais bien un exemple de l'indigence des dialogues, mais mon cerveau heureusement encore un peu fonctionnel refuse d'en retenir plus de trois mots.

Le pire, c'est quand ils appliquent un traitement de réclamisation à des publicités tout à fait normales (enfin, normales pour des pubs, hein ?) J'ai en tête l'exemple affligeant d'une pub pour des biscuits au chocolat : on y voit un jeune garçon s'imaginer combattre un dragon alors qu'il va simplement chercher son ballon dans un jardin où est attaché un roquet. La version française possède une voix-off qui explique que les enfants vivent des aventures dont nous n'avons pas idée, nous autres les vieux machins, et c'est pour ça que le biscuit en question leur apporte une grosse dose de vitamines et de fraction de l'apport journalier désiré en trucs et machins. Cette même publicité existe en Belgique, mais là, c'est une réclame : la voix off est maintenant supposé être celle de l'enfant et le dialogue est sensiblement le suivant (avec des intonations très fortements exagérées) : Mmmmh, (insèrez ici la marque), Mmmmh, c'est trop bon, Mmmmh, et maintenant en plus, Mmmmh, c'est plein de, Mmmmh, chocolat !

Oui, je sais, je n'ai qu'à ne pas regarder la télé, mais sur la chaîne que je regarde, entre les deux séries journalières consécutives, il y a quinze minutes de pubs, à peine moins que ce que totalisent les deux séries en elles-mêmes.

La prochaine fois, je vous parlerai pendant la réclame.