Idéaliste
Par pensées irréfléchies - Lien permanent
serais tu un peu idéaliste ? je crois me lire. Je ne sais pas si cela m’effraie ou m’attire (elle sourit)
Idéaliste ? Entier, peut-être, plutôt.
Je ne sais pas. Mais le mot me hantait lors de ma discussion du jour.
Comment peut-on dire je t’aime
et ne pas le penser ? Comment peut-on promettre une vie et ne pas la tenir ? Je suis une vieille chanson à l’eau de rose : Amour rime forcément avec Toujours. Je suis un gamin aussi : donner c’est donner, reprendre c’est voler.
Est-ce qu’on peut renier cette parole là sans se renier soi-même ? Je ne comprends pas.
Ou alors, mais je peine à l’envisager, on peut le penser un jour et préférer le voisin de palier le lendemain ? Mais ça serait pire ; ça signifierait que je suis vraiment d’une autre planète et que je ne comprends pas ce monde.
Les scènes d’adieux ou de retrouvailles à la télé continuent de m’ébranler. J’arrêterais bien, mais l’autre jour j’ai pleuré en regardant une pub. Quand on ne cherche pas, on trouve.
Excusez-moi, je ne sais pas où j’en suis en ce moment. On m’a pris ma réponse.
Il est tard, non ?
Bonne nuit.
Commentaires
Il m'est arrivé aussi de pleurer en regardant une pub. Je ne me souviens plus quel était le produit, mais la scène était à Paris. Le manque - de ma ville, de mon pays, de ma famille, de ma langue - est devenu tout à coup insurmontable, si douloureux. Le pire, je crois, c'était le côté anecdotique, "on passe tout de suite à autre chose" de la pub. Contenu dérisoire, mais qui prenait soudain pour moi, et pour moi seule, une signification autre, comme si la pub délivrait un message codé dont seule j'avais la clé. Je me suis trouvée pathétique - et très très triste.
C'était il y a près de sept ans. Mais je m'en souviens avec précision, comme si cette stupide réclame avait cristallisé tout mon mal-être de l'époque.
J'aime.
Et comment peut-on savoir ce qu'on sera dans quelques années ? Comment être sûr d'autre chose que de la sincérité de son désir de durer au moment où on le dit ?
Et que faire si l'amour (du moins sous la forme amoureuse) part, s'il renaît ailleurs ? A quel moment tenir sa promesse d'hier devient-il renier ce qu'on ressent aujourd'hui ?
(J'ajoute des questions puisque je n'ai pas de réponse)
Zelda> Je ne sais pas si on peut argumenter de façon raisonnée à propos d'un texte écrit dans l'ivresse, mais c'est justement mon questionnement : est-ce qu'on peut ne pas savoir qui on sera dans quelques années ? Est-ce qu'on peut laisser prise à l'environnement au point qu'il modifie ce qu'on est au fond ? Parce que ce qu'on aime, ceux qu'on aime, c'est ce qu'on est au fond, dans ma vision des choses en tous cas.
Pour faire ma midinette, Je vois l'amour comme puissant, écrasant, éternel. Là je l'écris à tête reposée, et c'est vraiment comme ça que je le ressens, que je l'ai toujours ressenti. Et je ne comprends simplement pas comment on peut limiter ça dans le temps. J'ai connu des relations à base de
J'en garde des souvenirs chargés de tendresse et un affection indélébile pour ces partenaires là, mais je n'ai jamais appelé ça de l'amour.On dit que si on perd un ami, c'est que ça n'était pas un ami. pour moi, un amour qu'on cesse de ressentir, c'était de l'affection, de l'amitié, de l'attirance, voire un ego-trip (
Penser à soi avant de penser à l'autre) mais pas de l'amour.J'aimerais bien pouvoir rester idéaliste mais le Monde m'a mis une claque et ça m'a suffi. Les gens changent, c'est un fait que j'ai admis.
Je t'admire un peu de continuer à y croire. Je pense qu'on peut trouver l'âme sœur, j'espère bien l'avoir fait, mais je n'ose pas retomber dans la certitude. Un chat ébouillanté ne s'approche plus de la casserole...
Mais après tout, peut-être que la part de doute a un rôle à jouer, en rappelant à chaque instant qu'il faut faire des efforts et être attentif à l'autre. Et quand rien n'est gagné d'avance les anniversaires ont le doux goût de la réussite.
Mais...
Tu oublies que deux personnes peuvent évoluer !!! Et que l'amour, bien que "puissant, écrasant" s'adresse quand même à une personne ! On peut très bien aimer toujours et ne plus être "compatibles", ne plus être amoureux non plus, ne plus se correspondre. Il y a, quand même, des raisons d'aimer. L'Amour ne suffit pas, je croyais t'avoir déjà rebattu les oreilles avec ça !
(Je Lui ai toujours dit "pour l'instant, je t'aime pour toujours", d'ailleurs)
Oui, on peut ne pas savoir qui on sera dans quelques années…et heureusement ! Par exemple, si on m'avait empêchée de croire que je pourrai vivre autrement et être libérée de mes chaînes de souffrance, j'aurais abandonné tout espoir, et serais devenue, quoi ? je ne sais, mais pas ce que je suis aujourd'hui (grâce au Monsieur des Questions), c'est-à dire la vraie moi que je voulais être, et donc : heureuse !
Le changement n'est pas forcément un reniement, il n'est pas non plus imputable uniquement à l'environnement, la vie entière se transforme, les cellules de notre corps se renouvellent en permanence, et ta peau d'aujourd'hui n'a plus un atome commun avec celle d'il y a dix ans !
Bien sûr le fond (tout comme ton squelette) demeure, il ne s'agit pas de se perdre (tu ne sembles pas courir ce risque), mais savoir se laisser aussi des portes entr'ouvertes…permet, sans jamais s'enfuir, de ne pas se sentir prisonnier.
Les certitudes peuvent être étouffantes et anxiogènes, à qui les subit sans les choisir…
je pourrais continuer longtemps sur le sujet, si cela te dit écris-moi…bon courage pour trouver ton équilibre dans tout ça en tout cas !
J'espère que tu sais que je ne cherche pas à argumenter, simplement je laisse résonner ton texte en moi et je t'en livre l'écho.
Je continuerai peut-être à jouer avec l'écho, ici ou par mail, mais il faut déjà que je décide de ce que je peux/veux dire. En tous cas ton texte m'a remuée.
...
...
Bon, après 10 minutes de contemplation de mon écran immobile, je crois que je remets ça à plus tard ;-)
Ahem. Je vais détoner un peu (pas beaucoup, merci El), mais je crois que tu ne m'as jamais autant choqué sur ton blog, donc bon. Je vais donner dans le commentaire sérieux, pour une fois (ce n'est pas tant le billet qui m'a heurté —d'autant que je vois mal comment je pourrais être heurté par l'expression d'un désarroi— que le commentaire que tu dis avoir écrit à tête reposée.)
La vie est un chemin, un mouvement, pas un truc figé sinon on serait déjà mort. Les sentiments et les émotions qu'on éprouve à chaque instant s'enrichissent de ce chemin-là, de la lumière, de l'angle du regard, de l'expérience qu'on ne cesse d'acquérir, et des millions d'autres ressentis (parasites ou non) par lesquels on est traversé en même temps, sinon on serait des statues (ou des amibes). Si tu écoutes la même interprétation d'une même musique mille fois, à mille moments différents de ta vie, tu ne vivras pas mille fois la même expérience (c'est assez évident à vérifier avec Bach et Rostropovitch, mais je peux te garantir que ça me fait pareil avec Wish you were here). C'est la même chose si tu regardes mille fois le visage de quelqu'un que tu aimes. Les nuances ne seront jamais les mêmes, et pourtant chaque sensation que tu éprouveras sera sincère, à l'instant même où elle viendra palpiter en toi.
La vie est un chemin, et ce qui la rend précieuse c'est qu'on ne sait jamais ce qu'il y a au-devant. Ce qu'on a cru être un accomplissement se révèle n'avoir été qu'une étape ? Peut-être que l'accomplissement arrivera plus tard. Peut-être qu'il y aura d'autres étapes, et qu'elles prendront autant de place dans ton existence — et dans ce cas, pourvu qu'elles soient belles. L'important, c'est le chemin ; le terminus, on le connaît et on n'est pas tellement pressé d'y arriver.
Je n'ai pas aimé (dans toutes les acceptions du verbe) un très grand nombre d'êtres dans ma vie, mais je les ai toujours aimés sincèrement. Il y en a que je n'aime plus, d'autres que j'aime différemment. Une fille à qui j'ai dit "je t'aime" quand j'étais lycéen est devenue ma meilleure amie d'adulte, et je l'aime avec mille fois plus d'intensité aujourd'hui qu'à l'époque où je la désirais. Une autre, que j'ai aimée comme ma sœur pendant quinze ans, n'est plus désormais qu'une cordiale copine, parce que nous avons changé, elle et moi, et que nous ne partageons plus ce qui nous liait si fort quand nous avions vingt ans. Une troisième (avec un foulard mauve), que j'ai aimée à m'en taper la tête contre les murs, ne suscite plus chez moi qu'une totale indifférence. Cela ne signifie pas que les sentiments n'ont pas été réels, ni intenses. Cela n'induit ni amertume, ni regrets, ni reniement ou renonciation. Cela signifie seulement que nous sommes tous des êtres en mouvement. Nos chemins se croisent et se décroisent parfois, c'est la conséquence du mouvement. Mais on est quand même bien contents qu'il existe, parce que sans lui, sans la possibilité de grandir, d'évoluer, d'apprendre, de découvrir, de s'émerveiller, de se confronter à ce que nous ignorions l'instant d'avant, la vie serait sans intérêt.
Quand tu dis qu'un amour qui n'existe plus n'était pas de l'amour, c'est toi qui (te) mens et qui (te) renies. Elle t'a aimé, elle ne t'aime plus. Mais cet amour a enrichi son chemin et le tien. Tu peux toujours essayer d'enlaidir l'histoire en la réécrivant si tu veux, mais ça ne servira à rien d'autre qu'à te faire souffrir sans raison.
En revanche, quand tu évoques, au commentaire n°4, ta conception du "toi, tu me plais bien, je suis bien avec toi. Nous partageons des choses intellectuellement, tu m'attires physiquement, et être ensemble maintenant s'insère bien dans nos histoires respectives.", c'est un cauchemar de cynisme, de tiédeur des émotions et d'opportunisme sexuel et affectif, que tu décris : surtout, ne pas prendre de risques, rester dans un cadre balisé, ne pas s'exposer au danger de morfler ni à l'opportunité de goûter au bonheur... Dieu merci, je n'ai jamais donné dans ce trip-là (ne crois pas que je te blâme ; c'est juste que ça me chagrine toujours de savoir que ce genre de petits arrangements existe. J'ai toujours été sincère à chaque fois que j'ai dit "je t'aime". Ça m'a valu quelques moments de bonheur intense, pas mal de coups en pleine tête et aussi des douleurs atroces, mais au moins j'ai vécu et je ne me suis pas menti. )
Une dernière observation : tout amour partagé comporte sa part d'ego-trip, comme tu dis. Et je ne t'apprends rien, en plus : interroge tes sentiments, tu verras qu'ils te diront la même chose. On trouve que l'autre est le/la plus beau/belle (physiquement, intellectuellement, humainement) au monde. On est émerveillé(e) parce que cette personne-là pose des yeux amoureux sur soi. On se sent grandi(e) de constater combien on est beau/belle dans le miroir de ces yeux-là. Ne me dis pas que tu n'as pas ressenti ça lorsque tu étais avec Julie.
(Oh putain ! Non seulement LeChieur poste une tartine interminable, mais en plus il en rajoute une couche... :-D)
Erratum : la phrase "mais au moins j'ai vécu et je ne me suis pas menti" est profondément inexacte. Il m'est arrivé de me mentir, et je suppose que ça arrive à pas mal de monde. Mais je me suis menti sincèrement, si l'on veut bien me passer l'oxymoron, c'est-à-dire sans cynisme.
(Pardon, tout le monde. Faut dire que je ne cause quasiment jamais de sentiments, surtout avec le maître de céans, donc bon, quand ça sort, c'est un peu logorrhéique, veuillez m'en excuser. Je retourne dire des conneries sur mon blog.)
Ah ben, voilà...
Ce n'est pas pour être pénible (pourtant tu sais à quel point j'aime ça quand tu en es la "victime"), mais j'applaudis vigoureusement l'intervention du Chieur de service.
LeChieur j'ai fondu devant ton commentaire, ce que j'aurais écrit, ce que j'aurais voulu entendre, ce qui fait écho, merci - sourire.
Bon. la nuit est passée, plein de nouveaux commentaires ont poussé, LeChieur a fait fondre nos coeurs de midinette traversées et parfois transformées par la vie.
Mais en fait, j'ai quand même un truc en plus-à côté à dire : ce que j'entends dans ce que tu dis, c'est que l'amour doit être infaillible ou alors ce n'est pas de l'amour. Plus encore, que nous devons être infaillibles quand nous aimons, car si nous cessons d'aimer, ou aimons autrement, si nous ne pouvons plus vivre avec la personne que nous aimons ... alors c'est que ce n'était pas de l'amour. Et vu comme ça, je trouve ça terrifiant : notre comportement à un moment donnédéterminerait la réalité de ce que nous ressentions avant ce moment-là.
LeChieur, merci d'avoir commis ce développement de ma pensée.
Et puis je partage l'avis de Zelda : comme l'impression d'être jugé. Si je cesse de vouloir partager ma vie avec toi, c'est que je ne t'ai jamais aimé ?! Gosh. Quelle partialité ! (elle me fait mal)
Ce que j'entends surtout c'est de la colère et de la souffrance. J'entends que tu lui en veux de ne pas t'avoir aimé comme tu aimes toi. Et que tu lui en veux toujours, ô mon ego, de t'avoir désaimé. Il va falloir avancer, monsieur Xave, plutôt que tourner en rond au nom de sentiments éternels...
Mais on en reparlera...
Putain, c'est clairement moi qui ai un problème alors.
si tu as un problème c'est qu'il peut se régler, si aimer est une planète c'est un des rare lieu à explorer encore, laisser à la charge de l'explorateur, il faut accepter l'inconnu, l'atmosphère, l'autochtone, c'est bon non de ne rien savoir nous qui voulons souvent tout comprendre. Aventurier ?
J'ai bien tout lu les commentaires et tout mais je ne suis pas sûre que tu aies un "vrai" problème.
D'ailleurs, tout est dans ton titre, tu es un idéaliste (et perfectionniste, qu'est-ce que tu t'infliges comme douleurs en vivant dans un monde humain où la perfection n'existe pas).
Moi je lis les propos de quelqu'un en souffrance qui fait son deuil, aussi pénible et long soit-il, personne n'est égal non plus face à l'acceptation.
Phase de colère que tu exprimes clairement ici, en tâchant de ne faire souffrir personne (si ce n'est les échos que tes points d'interrogation ou tes incompréhensions provoquent).
Elle ne t'aime plus. Elle t'as aimé. C'est la réalité.
Comme tu as réussi à accepter tes peurs, tu vas arriver à sortir ta colère sans te dire que c'est pas digne de toi, hein?
Enorme contribution, LeChieur, on en lit rarement de cette qualité, chapeau ! Xave, tu as là un ami cher !
euh, sinon j'ai lu ce texte quand j'ai été au plus bas dans ma vie, et depuis, je n'ai cessé de grandir (!), alors au cas où tu ne connaissais pas http://emergenceducoeur.unblog.fr/2...
(je commente rarement, mais là, sans doute l'inspiration du dernier Eiffel, que je recommande chaudement par ailleurs)
Lis je ne souffrirai plus par amour
de lucIa etxebarria si tu peux
Il me semble que je comprends à la fois ce que tu écris, Xave, et ce que dit Le Chieur. Je veux dire que je suis d'accord avec pas mal de ce qu'il dit et que ça valait la peine qu'il soit long parce que c'est du subtil.
N'empêche, comme toi j'ai beaucoup de mal avec la versatilité des autres. Beaucoup de mal quand quelqu'un me dit "Gilda, tu n'encombres jamais" et que presque le lendemain, sans qu'il y ait eu la moindre ombre de dispute ou de contrariété, la même personne me déclare que ça ne serait mieux qu'on ne se revoie pas. Ou quand quelqu'un qui avait l'air compte tenu des circonstances extérieures pas toujours rigolotes, quand même plutôt heureux avec moi me déclare, sans signe avant-coureur facilement décodable, que depuis 15 ans c'est une autre la femme de sa vie.
Après, oui, les gens changent et comme l'écrit Le Chieur heureusement qu'on n'est pas figés, et dans certains cas les chemins divergent et ça peut paraître un peu brutal leur éloignement parce qu'un événement a servi de catalyseur mais en y repensant on s'aperçoit que ça n'était déjà plus ça. Typiquement : ceux qui refusent l'internet alors qu'on est en plein dedans et pas mécontents malgré les inconvénients. Vient un moment où nos visions du monde sont par trop éloignées et l'on n'a plus rien à se dire sans se disputer.
N'empêche, il reste certains cas où c'est sidérant quand on est la personne en face, celle à qui l'on signifie soudain qu'elle est celle de trop. Ça a un côté tremblement de terre.
Vous ne croyez pas ?
Bien sûr, que c'est un tremblement de terre. Et la douleur est évidemment normale. Ce qui ne l'est pas, c'est de nier les sentiments que l'autre a éprouvés parce qu'il ne les éprouve plus. Sinon, toute histoire d'amour qui commence reviendrait à exiger de l'autre qu'il signe un chèque en blanc : "si tu m'aimes vraiment maintenant, tu dois m'aimer jusqu'à la mort, quoi qu'il arrive et quoi que nous devenions l'un et l'autre." Il y a pas mal de doctrines et de religions fans de ce genre de trucs, mais merci bien, hein... Et puis ce qui me semble sain quand on est amoureux, c'est de vouloir toujours surprendre et charmer l'autre. Pas de se laisser aller à la routine ou à l'immobilisme en se disant "de toute façon, il/elle m'aime, donc bon..." Pour ça, il faut être conscient du risque : les sentiments peuvent changer d'intensité au fil de la vie ; c'est normal, et ça ne doit pas remettre en question la sincérité du moment où ils ont été ressentis.
L'autre peut changer oui, les sentiments de l'autre peuvent changer aussi, mais il y a aussi ces petites choses chez l'autre que l'amour vient gommer, auxquelles on s'accommode, naturellement et que le désamour, l'usure, viennent révéler d'un rai de lumière crue. L'amour sait amplifier et taire qualités et défauts, c'est sa force. Et puis grandir ensemble, évoluer, menace l'équilibre fragile, l'amour se faufile dans des failles insoupçonnées, le désamour aussi. La versatilité de l'autre est peut-être due à l'aveuglement, il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Le plus douloureux est peut-être de regarder aussi ce qui s'est modifié en nous, ce qui a modifié l'histoire, ce qui a creusé un peu plus le fossé entre l'autre et soi. Quand j'ai quitté l'homme avec qui je vivais depuis presque dix ans il a fallu un déclencheur, quelque chose, quelqu'un, qui m'a permis de m'avouer à moi que je ne l'aimais plus. Ca a pu semblé brutal mais en réalité tout était posé depuis longtemps déjà. Vu du ciel les éléments sautaient aux yeux. Ni lui ni moi ne voulions regarder. Les artifices étaient nombreux. Ces coulisses là sont accessibles quand l'autre accepte aussi d'aller voir derrière le rideau. Rien n'est tranché. Il faut savoir oublier ce que l'on croit savoir.