Sortir les poubelles
Par humeurs - Lien permanent
Et c’est reparti …
Je m’aperçois qu’il y a un bout de temps que je n’ai pas utilisé ces pages dans un but cathartique, alors que ça m’a fait beaucoup de bien lors des deux années écoulées. Évidemment, le fait que j’aille mieux y est pour beaucoup, mais aller mieux ne veux pas dire aller bien. D’un autre côté, à trois années près, je n’ai pas souvenir d’être vraiment allé bien dans ma vie : trop de fantômes, trop d’inadaptation, trop de conflits internes.
Sur l’échelle de mon existence, ça ne va d’ailleurs pas si mal, je suis plus équilibré que je ne l’ai jamais été. Mais il y a ces putains de trois années de bonheur qui me pourrissent la vie : j’ai goûté, j’en veux encore. Au lieu de ça, il y a ce corps dont, malgré les efforts méritoires d’autres demoiselles, je ne parviens pas à me déshabituer. Il y a aussi cette impossibilité d’oublier, alors que tout me dit que croire que nous vivions sur la même planète était une erreur, cette impression ressentie à l’époque d’être à la place que le cosmos avait prévue pour moi, ce sentiment d’évidence simple d’être ensemble. Toute ma vie je me suis posé des milliards de questions, je n’ai jamais été capable de vivre quoi que ce soit sans tout remettre en cause en permanence. La seule réponse que j’ai trouvée, la seule certitude, c’était que c’était évident que c’était avec elle. Et elle m’a bien fait comprendre que cette seule réponse de ma vie était une erreur.
Si tout ça me tourne dans la tête en ce moment, c’est que depuis quelques jours, je suis en train d’essayer de digérer une toute petite phrase que m’a dite un médecin et qui a exacerbé l’amertume des opportunités gâchées ces dernières années, parce que ces opportunités là, elles pourraient bien ne jamais se représenter.
Alors ne m’en veuillez pas, mais ces temps prochains, je risque de sortir les poubelles sur ce trottoir. Simplement parce que j’ai certaines choses qui me remplissent l’esprit à l’empêcher de fonctionner et qui doivent dégager d’une façon ou d’une autre.
Commentaires
S'il te plait, tu pourrais ajouter un bouton à la fin de tes posts, quand on cliquerait dessus ça voudrait dire "je suis passée, j'ai lu, j'ai été touchée, mais purée je me sens conne à pas trouver les mots pour te répondre là ...". Ça me serait bien utile. Merci.
Je trouve que Zelda a une super bonne idée.
Je n'ai connu ton blog qu'il y a peu, par l'intermédiaire de celui de Kek, mais ce que tu as écrit est si touchant qu'on ne peut pas ne rien ressentir et ne faire que passer.
Un petit commentaire donc, même si, comme mirovinben, je trouve l'idée de Zelda pas mal du tout.
Merci les gens, je vais réfléchir à un plugin idoine. :)
"cette impression ressentie à l’époque d’être à la place que le cosmos avait prévue pour moi, ce sentiment d’évidence simple d’être ensemble." : comme il ne s'agit pas tout à fait de la même chose il me faudrait remplacer simple d'être ensemble par "simple quand nous étions ensemble", mais hélas ça me cause toujours autant, ce que tu écris là. C'est dommage, à te lire ces derniers temps j'avais le sentiment qu'au moins toi, tu t'en étais sorti. Et que tu ne manquais pas de charmantes personnes prêtes à y concourir (remarque, ta phrase sur les efforts méritoires me laisse supposer que je n'avais pas entièrement tort).
Bon, j'espère que ce billet provient d'un moment de moins bien et qu'entre temps c'est reparti vers le mieux.
PS : ... et que "la toute petite phrase" était sinon une maladresse du soignant (ils font des gaffes eux aussi) du moins une fausse alerte.