Quand je raconte que je suis fascinée par les supermarchés, les zones commerciales et surtout leurs cafétérias, la moitié des gens que je connais de Paris ou qui aspirent à être cultivés, ou prétendent l’être, ne comprennent pas vraiment de quoi je parle car en général ils détestent ces « endroits de consommation de masse ». Les zones commerciales, ça fait trop culture de prolos et de classes moyennes basses de merde. Cette conversation, je l’ai eu mille fois avec mes collègues journalistes. Supermarché = beaufs = F.N. ou au mieux fantasmes de classe ouvrière, […]
Le problème, c’est que même si je les aime bien, la plupart de ces journalistes, ils ne savent juste pas de quoi ni de qui ils parlent. Ou alors ils font semblant parce qu’ils ont fait leur métamorphose en Parisien. Ce que je veux dire par là, c’est que les mecs et les nana en jogging au supermarché, ça m’a toujours énervé d’en entendre parler comme d’une race exotique, ce mépris ça m’a toujours blessé. Cette condescendance pour les prolos blancs, je la prends pour moi.

C’est tiré d’un texte qui s’appelle Cafétéria et c’est signé Peggy Pierrot, dans une chronique qui s’appelle l’Auberge des Retoqués, sur minorités.org, et il faut absolument aller tout lire (oute le série, je veux dire.) Il y a une humanité et un amour des gens, surtout des gens pour lesquels on a souvent le mépris facile, dans tous ses textes que j’aimerais bien voir un peu plus souvent.

Quand je vois à quel point elle est étrangère aux préjugés, je l’épouserais bien, mais elle est de Metz.

(Et pardon à ma source, j’ai complétement oublié comment j’étais arrivé sur ce texte.)