Métaphore

Au début des années nonante, en pleine découverte des Beatles, j’ai acheté Tripping the live fantastic, le touffu premier album live solo de McCartney. Parmi les chansons que je ne connaissais pas (un paquet, à l’époque) se trouvait celle-ci : We got married.

Notez la guitare électrique qui rentre à 2:30. À l’époque, je n’avais pas l’image, mais dès la première note je me suis dit Merde, c’est pas Gilmour, ça ? J’ai retourné le livret dans tous les sens et il n’en était pas fait mention. N’ayant pas Internet à l’époque, c’était ma seule source d’informations et je ne lui faisais pas confiance : j’avais eu le vinyle en main^[1] et je me souvenais d’indications techniques présentes uniquement sur ce support. Je gardais donc l’idée que c’était Gilmour, non crédité, de façon volontaire ou pas (Ce bon vieux Moumour est un habitué des trips je viens jouer sur ton album, mais on dit pas que c’est moi.)

Au fil des années, je n’ai jamais eu la confirmation de cette information, non plus qu’elle n’a été réfutée d’ailleurs avant que je vois les images ci-dessus. J’avais cependant cessé d’y croire vraiment depuis que j’avais fait la découverte suivante : Gilmour a effectivement joué sur cette chanson, mais sur la version studio.

J’avais donc reconnu Gilmour au premier coup d’oreille alors qu’il ne s’agissait que de quelqu’un qui reprenait une de ses parties que je n’avais jamais entendue de ma vie.

Vous imaginez la personnalité qu’il faut avoir en tant que musicien pour qu’on reconnaisse immédiatement votre style dans la reprise par un autre d’un de vos solos jamais entendus ?