À quelque-chose, malheur est bon
Très longtemps, je n'ai pas compris les baisses de moral induites par la météo, jusqu'à ces derniers mois où, fragilisé, je m'y suis découvert très sensible, et aujourd'hui il a fait beau.
Il aura suffi d'un peu de soleil sur les Flandres, de quelques personnes que j'aime, d'une Enchianteresse qui a insisté pour me déranger dans mon humeur maussade et asociale pour que vole en éclats mon mal-être d'hier et que je me sente bien.
Je n'ai pas d'animosité envers ces humeurs là quand elles me prennent : j'ai de la douleur en moi, elle doit sortir. Il y a loin, j'ai lu un bouquin de SF dont le prétexte était que le cerveau étirait à l'infini les derniers instants de conscience de quelqu'un mourant dans d'atroces souffrances pour étirer la douleur et la rendre supportable. J'y pense beaucoup ces derniers temps parce que je sens en moi un mécanisme proche : la douleur est là, elle doit sortir, et plus le débit est fort, plus il emporte tout sur son passage. Plus il est faible, et plus l'écoulement est long.
Quand m'arrive un passage comme celui d'hier, je m'en console relativement facilement, parce que c'est toujours ça de sorti. Sur le coup, c'est désagréable, voire handicapant, mais ça sort. Ça sort comme doit sortir un bleu, c'est mauvais quand ça reste à l'intérieur.
Et aujourd'hui que ça va mieux, je réfléchis à tout ça, je m'interroge sur mon état des lieux, sur le chemin encore à parcourir et je repense à la dame des questions qui m'a dit un jour Je trouve que vous gérez ça avec beaucoup de justesse.
C'est ça : ce soir, je me sens juste. Je ne suis pas bien, pas encore, mais je suis comme je dois être, où je dois être. Juste.
La vie est belle.
Publié le 17/05/09, dans la rubrique humeurs.
(lire d'autres billets sur : Enchianteresse )
Commentaires
1. Par PT, le 17/05/2009 à 22:29
2. Par Emma, le 18/05/2009 à 10:11
3. Par PT, le 18/05/2009 à 23:40