Métaphore

Il fait froid dehors

Bile An

M'est venu en tête de rapprocher la sagesse populaire et Mac-Mahon. La première avec son Ce qui ne te tue pas te rend plus fort et le second avec son On en meurt ou on en reste idiot. Et je sais de quoi je parle puisque je l'ai eue. Mon esprit prompt aux raccourcis en a tiré un sympathique Ce qui ne te tue pas te rend idiot. J'espère que ça n'est pas trop applicable à l'année que je viens de passer.

Parce que là, ça y est, c'est officiel : L'anniversaire de la rupture, du jour où elle m'a annoncé que c'était terminé, c'est aujourd'hui. Troisième et avant dernier anniversaire autour de ça sur une très courte période et je me serais fort bien passé de cette propension à bloquer sur les dates et à les laisser influer sur mon moral.

Adieu

Il y a un an donc, après une période d'été indien où elle a été plus tendre et attentionnée que jamais, l'hiver est arrivé brutalement, et me voilà parti pour des mois à avoir la tête brinqueballée dans tous les sens. J'ai compris tout de suite que j'allais en baver, j'ai décidé très vite d'en profiter.

Parce que j'ai vraiment du mal à supporter le principe du Pourquoi ça m'arrive à moi, c'est vraiment injuste ! Se poser en victime, ça me gonfle, chez tout le monde et encore plus chez moi. J'ai fait ça dans une autre vie et le souvenir m'en est insupportable. Je sais que je ne subis rien qui n'ait une raison, des raisons, des explications. Les trouver, les comprendre, ça me permet d'être mieux préparé le jour où des scénarios similaires sont susceptibles de se reproduire. Et de toutes façons, simplement, j'ai besoin de comprendre : comprendre ce qui s'est passé et comprendre le pourquoi de mes réactions.

Ce qui s'est passé, je n'y peux rien changer. Mais avoir été aussi heureux et finir comme ça, en dehors de tous les aléas de l'existence, ça veut dire qu'il y a eu des erreurs commises, de sa part comme de la mienne. J'en commettrai d'autres, sans doute, mais plus celles là, et je sais dans quels domaines je dois être vigilant. Plus prosaïquement, mon esprit déteste les questions sans réponses : je peux ranger des certitudes, même désagréables, au placard assez facilement, mais les interrogations peuvent me tourmenter des années sans que je réussisse à m'en débarrasser. Pour avancer, j'ai besoin de savoir, et personne ne me donnera les réponses si je ne vais pas les chercher moi-même.

Quant à mes réactions, je suis bien conscient moi-même de leurs excès. Après des mois de travail et de thérapie, je comprends à peu près pourquoi. Je ne m'en débarrasserai pas, mais je peux éventuellement les mettre en perspective. Je ressens sans nuances. Après tout tant mieux, ça ajoute du relief. Je dois simplement ne pas oublier que ce n'est qu'une manière de fonctionner et que ça ne donne pas à mes sentiments plus d'importance que d'autres.

Pour ce qui est du bilan de cette année, il peut être tiré en quelques mots : Même s'il ne s'agit après tout que d'une rupture, je pense qu'il s'agit avec l'agression d'un des évènements les plus traumatisants de ma vie, de par ce que ça a remué. Mais à l'instar de l'agression, c'est aussi une des plus grandes chances que j'ai eues de me remettre en question, je l'espère pour le mieux. Je sais déjà (et je le sais depuis longtemps) que 2008 restera une des années les plus importantes de ma vie.

Reste que si j'ai déconstruit à force d'analyse tous les beaux raisonnements qui démontraient que nous étions faits l'un pour l'autre, si je sais maintenant tout ce qu'il manquait dans cette relation et que j'ai refusé de voir, si j'ai compris toute ce que cette belle histoire tellement basée sur l'intellect devait au cro-magnon à l'intérieur de moi, le dit cro-magnon se marre bien maintenant, parce que lui n'offre pas de prise à l'analyse, et que si je sais maintenant que d'autres sauront sans doute m'offrir mieux qu'elle ce dont j'ai besoin, il n'en reste pas moins que je ne parviens toujours pas à me débarrasser du manque de la courbe de son cou, ou du grain et de l'odeur de sa peau.

C'est vraiment la peine de tout intellectualiser et de tout analyser, je vous jure... Ce qui commande, au final, ce n'est rien d'autre qu'une histoire de phéromones.

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Commentaires

1. Par Tristan, le 22/02/2009 à 20:04

Excellent billet !

"Même s'il ne s'agit après tout que d'une rupture, je pense qu'il s'agit avec l'agression d'un des évènements les plus traumatisants de ma vie, de par ce que ça a remué. Mais à l'instar de l'agression, c'est aussi une des plus grandes chances que j'ai eues de me remettre en question, je l'espère pour le mieux."

La bise à ton Cro-Magnon ! ;-)

2. Par xave, le 22/02/2009 à 21:24

Mmmh... Une phrase de commentaire passe-partout suivi d'un paragraphe issu du billet ? À mon avis, ce Tristan est un robot spammeur. :p

3. Par Emma, le 23/02/2009 à 11:42

Non, c'est un publicitaire ! :-)

4. Par catwell, le 23/02/2009 à 13:45

Ce billet m'a fait quelque chose et m'a poussé à en écrire un autre. Merci.

5. Par Notre Conscience, le 24/02/2009 à 21:36

C'est pas la sagesse populaire, c'est Nietzsche, non ?

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