Il y a un an
Par Maha-ha viiiiie... - Lien permanent
Il y a un an, c'était le dernier jour avant de quitter la Nouvelle-Zélande.
Il y a un an, c'était le jour où elle me disait qu'elle n'était plus amoureuse de moi.
La Nouvelle-Zélande, c'est le seul de mes voyages d'où je n'ai pas eu envie de rentrer. J'étais bien là-bas, je croyais que nous étions bien. Le pays est magnifique et je m'en suis pris plein les yeux pendant trois semaines, j'étais bien pendant trois semaines.
La Nouvelle-Zélande, c'est un de mes gros problèmes depuis : J'ai l'impression d'en avoir été dépossédé et je ne parviens pas à me ré-approprier cette expérience là. Aucun des souvenirs agréables de ces dernières années ne l'est plus tout à fait, maintenant qu'ils ont cet arrière-goût, mais la Nouvelle-Zélande, c'est pire que tout : J'ai l'impression qu'on me l'a volée. Le plaisir énorme que j'ai éprouvé là-bas était faux, puisqu'elle attendait le moment de terminer notre histoire.
Mais pourtant, le plaisir était là. Ce n'est même pas que je ne le ressens pas, parce que j'ai vraiment aimé ce pays, ces paysages, ces routes. Non, le plaisir est encore là, mais il est tellement inextricablement lié à la douleur que je ne peux le ressentir sans souffrir en même temps[1]. Mon dernier voyage avec elle était le meilleur et, de très loin, le pire.
Aujourd'hui, j'ai le voyage qui me démange, puisqu'elle m'a aidé à me rendre compte que j'aime ça, mais si je me sens tout à fait capable de partir sans elle, je crains que partir avec son fantôme ne soit un peu trop me demander.
Déjà, j'habite avec, et la cohabitation me fatigue.
Notes
[1] C'est pour une raison voisine que je ne crève pas d'envie de voir Bienvenue chez les Chtis, moi qui en bon nordiste étais mort de rire dès la première bande annonce : Maintenant, c'est le film qui est sorti quand j'étais en arrêt et sous anxiolytiques à haute dose. Pour moi, cette étiquette là y restera accrochée. C'est stupide ? Je suis stupide alors.
Commentaires
Tout cela est loin d'être stupide. Mais les ancrages, ça se remplace. Beaucoup plus facilement que ça ne s'efface d'ailleurs.
En effet, très loin d'être stupide, je pense qu'on est nombreux/ses à avoir des "blocages" de ce genre ... et le temps fera son affaire (ou pas). On n'oublie jamais rien, on vit avec ! ((c) Hélène Ségara)
C'est marrant, mais pour dire la même chose, j'aurais plutôt cité Brel, moi ... :)
Ouais, léger détail en somme :-)
(mais il me semble que les paroles ne sont pas exactement les mêmes !)
C'est pas stupide, moi ça me fait ça avec l'album Who's next. J'aurais mieux fait d'écouter la danse des canards pendant mes chagrins d'amour. Et sinon, je savais pas que c'était Hélène Ségara qu'avait écrit "Avec le temps".
Ah ouais, Who's Next, cette histoire là me l'a bien pourri aussi, tiens ...
J'ai le même problème non pas avec un voyage mais avec un épisode militant (appelons ça comme ça). Le seul élément de ma vie dont je sois vraiment fière - participer était un choix -, probablement ce qui restera aussi la seule victoire (le contecte politico-économico-tout ce qu'on veut étant si défavorable). Et m'en voilà dépossédée, avec aux pires moments (mais qui semblent enfin passés) des phases de Et si je n'y avais pas été (poussée par qui m'a quittée sur le mode Viens nous aider) peut-être que nous serions encore grandes amies à l'heure qu'il est, qui sait si elle n'a pas saturé, ou bien voulu à ce point tourner la page - victorieuse certes mais douloureuse - qu'elle aura effacé tous les gens de ce temps.
Je ne sais pas moi non plus comment me défaire de ça. C'est si étrange d'en être à se dire, mais à quel moment l'autre n'y était-il plus ? A quel moment avons-nous cessé d'être en phase, moi toujours aimant(e) et l'autre en recul sans qu'on n'en devine rien (je me pose cette question doublement, et pour ce chagrin d'amitié que je ne parviens pas à dépasser, et par ailleurs concernant mon mari dont je suis restée très longtemps amoureuse jusqu'à ce qu'il m'avoue un soir de rien de spécial que lui depuis 15 ans n'y était plus tout à fait).
Et comme ça mine le reste. Depuis je doute de tout, de tous, tout le temps. C'est épuisant.