Ça disait "joyeux"
J'ai démarré ma journée en recevant une carte portant la formule consacrée : Joyeux anniversaire. Que tous tes vœux se réalisent.
Dès le départ, mes vœux actuels étant ce qu'ils sont, c'est mort. Quant à être joyeux, c'est tout aussi mal engagé. C'est même plutôt un de mes anniversaires les plus pourris depuis bien longtemps. J'allais dire que je ne me suis jamais senti aussi vieux, mais ça aurait été de la pure logique, puisqu'évidemment je n'ai jamais été aussi vieux. Je dirais plutôt que jamais mon âge ne m'a semblé aussi lourd.
Ce n'est pas vraiment que je ne l'aime pas, j'ai toujours l'impression d'être un meilleur être humain maintenant que je ne l'étais à la même date à n'importe quelle année précédente, mais je commence quand même à avoir simplement l'impression que je n'aurai pas assez de temps. J'arrive dans des âges qui me paraissent une bonne période pour refaire sa vie, on a encore le temps de s'amuser.
Ma nuance désagréable, c'est ce "re-"' : Mon impression à moi (qui est peut-être bien une connerie, mais je le ressens ainsi) c'est que si ces âges là sont tout à fait appropriés pour refaire sa vie, ça commence à être un peu tard pour simplement la faire. J'ai du mal à cerner la différence entre les deux, mais c'est sans doute une histoire de construire quelque-chose. Construire avec quelqu'un, bien entendu. J'ai envie de retrouver ce que j'ai perdu : une relation tellement évidente qu'un jour j'ai envie d'aller plus loin. Oui mais si je mets encore des années à me remettre, des années à trouver la fille et des années à me retrouver suffisamment bien dans la relation pour avoir envie d'aller plus loin, je n'aurai jamais besoin de prendre un congé paternité, je serai retraité.
Et pour répondre tout de suite à tous ceux qui me diront Ah mais tu ne sais pas, la vie est pleine de surprises, ça peut t'arriver demain.
L'envie, oui, peut-être. La disparition de la méfiance, j'y crois beaucoup moins. Quand part complètement en sucette quelque chose qui a semblé si évident pendant des années, on a du mal ensuite à baisser la garde. Tiens, par exemple, la dernière fois, ça m'a pris dix ans.
Non, je ne suis pas joyeux aujourd'hui.
J'ai démarré ma journée en recevant une carte portant la formule consacrée : Joyeux anniversaire. Que tous tes vœux se réalisent.
Je n'avais pas fini de lire la phrase qu'est montée une grosse boule de larmes.
Publié le 04/08/08, dans la rubrique pensées irréfléchies.
Commentaires
1. Par Saperli, le 05/08/2008 à 00:52
2. Par gilda, le 05/08/2008 à 02:11
3. Par mirovinben, le 05/08/2008 à 05:50
4. Par Mavie, le 05/08/2008 à 09:28
5. Par marie, le 09/08/2008 à 09:42