un échec

J'allais relativement bien depuis quelques temps et je me demandais ce que ça cachait. C'était vraiment une question idiote parce que ça cachait la même chose qu'à chaque fois précédente : une rechûte.

Elle est en permanence dans ma tête. Je fais des efforts pour que ça s'arrête, mais j'ai l'impression que je pourrais aussi bien donner des coups de poings dans le brouillard. Je voudrais pouvoir lui proposer de faire un ciné, un week-end ou un voyage ensemble, je voudrais pouvoir profiter de ce plaisir là sans éprouver de douleur à l'idée de n'être que de passage.

Je voudrais n'être jamais allé en Nouvelle-Zélande, alors que c'est le plus beau pays du monde, que je l'ai aimé plus qu'aucun autre lorsque j'y étais et que j'y étais heureux. Aujourd'hui, ça s'est transformé en souvenir sombre et ça me hante tous les jours : j'ai le sentiment d'avoir été trompé tout le voyage et ça me le pourrit complètement.

Je voudrais n'avoir pas été si heureux un mois avant la rupture.

Je voudrais que ce mot d'échec cesse de me hanter. Mais foirer cette relation là, c'est le plus gros échec de mon existence.

Je voudrais que tout soit plus simple.

Je voudrais qu'elle s'endorme dans mes bras.

Commentaires

1. Le jeudi 24 juillet 2008, 20:30 par gilda

C'est curieux, je n'ai jamais ressenti aucune rupture (imposée par un être aimé) comme un échec. Comme si pour moi la question ne se posait pas en ces termes.
Qu'un échec ne pouvait être que pour quelque chose qui ne dépendait que de moi ou quasiment que de moi (par exemple un examen scolaire ou professionnel). Un peu comme à un concert si l'ensemble détonne, ça n'empêche que si on n'était qu'un des musiciens, on peut n'avoir pas joué si mal et que c'était probablement impossible à soi tout seul de redresser la mélodie.

En revanche, sentiments persistants d'immenses gâchis.

Je ne comprends que trop bien le mécanisme fatal de pourrissement des meilleurs souvenirs. Le plus beau jour de ma vie pour une raison analogue s'en est trouvé tout pollué. Même si on ne se pose pas plus que ça de question de type "Est-ce qu'à ce moment-là déjà elle en avait marre de moi ?", simplement par le fait même que se rappeler ce(s) jour(s) là ramène inévitablement le souvenir de la personne disparue de nos vies. Dés lors, le bon souvenir perd sa qualité pour devenir rappel de peine.
Le premier qui trouve comment sortir de ce piège-là prévient l'autre, d'accord ?

2. Le jeudi 24 juillet 2008, 21:57 par Sorti de l'ombre

Lecteur silencieux depuis des mois, je sors de l'ombre pour poser une question :

Y pensez sans cesse, on ne peut pas y faire grand chose...

En parler sans cesse, c'est le meilleur moyen d'y penser sans cesse. Non ?

Ne plus en parler, quoi que vous en pensiez, le taire, le réserver... pour qu'enfin le foyer s'éteigne... C'est ce que vous cherchez, non ? Je sais, ça fait 2 questions :-)

3. Le vendredi 25 juillet 2008, 09:38 par xave

Sorti de l'ombre> Tu prends le truc à l'envers. Si tu regardes les archives de ce mois-ci, tu verras que j'ai beaucoup moins parlé de cette histoire que les mois précédents. Si aujourd'hui (hier) j'ai écrit ces mots-là, c'est bêtement que les malheureux récipiendaires habituels de mes errements psychologiques sont tous plus ou moins en vacances et qu'il fallait simplement que ça sorte d'une façon ou d'une autre, justement parce que ma meilleure façon d'y penser moins, c'est de le fixer, histoire que ça arrête de me tourner dans la tête. J'ai passé une meilleure soirée hier parce que j'ai piqué avec une épingle sur une planche de liège les pensées qui n'arrêtaient pas de tourner de façon complètement désordonnées.

Gilda> Tope là. Pour ce qui est de l'échec, il m'est impossible de ne pas ressentir durement ma part de responsabilité dans la disparition de l'évidence absolue de s'être trouvés que nous avons ressenti tous les deux de longues années. Je pense que j'ai réussi à être un gars bien tant que cette évidence était présente, j'ai par contre recommencé à merder complètement dès que j'ai senti le doute arriver chez elle. Doute lié à des circonstances extérieures, je te l'accorde, mais c'est moi qui suis repassé en mode l'ombre de ton chien quand j'y ai été confronté.

Pour ce qui est du pourrissement des meilleurs souvenirs, c'est encore autre chose : la Nouvelle-Zélande n'est pas un meilleur souvenir : c'était -pour moi- un excellent moment sur place, mais a tout de suite été un mauvais souvenir, parce que la façon dont ça s'est terminé m'a fait comprendre que j'avais été le seul de nous deux à y être heureux, qu'elle a passé ces trois semaines à dissimuler son envie de me quitter. Hors ce voyage-là, des souvenirs heureux, par contre, j'en ai plein, et je t'accorde que pour le moment ils sont pourris ; J'espère les récupèrer un jour.

4. Le vendredi 25 juillet 2008, 10:59 par gilda

Merci Xave, je comprends mieux.
J'aime beaucoup ton idée, ton espoir, de "récupérer" tes souvenirs. J'aimerais pouvoir moi-même y arriver car ce sont tous mes tout meilleurs souvenirs fors quelques très rares exceptions qui se retrouvent contaminés, et sur une dizaine d'années qui ont vraiment changé ma vie. Du coup les mémoires antérieures, même satisfaisantes me paraissent concerner quelqu'un l'autre (réconfort mesuré quand elles me reviennent).

Pour Sortidel'ombre : Je dirais même plus, c'est quand on n'en parle pas que ce genre de chagrin tournoie le plus dans la tête, ramone et ressasse. Le fait de ne rien dire et de s'efforcer de penser à autre chose est effectivement la bonne solution pour un chagrin d'amour ou d'amitié secondaire. Mais quand il s'agit de la personne dont on pensait comme l'écrit Xave "qu'on s'était trouvés", je crois qu'à part si on est très centré sur soi-même par tempérament, c'est mission impossible. Pas d'autres solutions alors que d'écoper et tenter de rebalancer par dessus-bord toute la flotte qui rentre par la coque fracassée. Sinon, on coule.
Je ne crois pas que parler fixe, je crois au contraire que ça fluidifie. (et je dis ça alors que j'ai un mal fou à le faire, parler quand ça va pas)

5. Le samedi 26 juillet 2008, 03:23 par laurie

J'aime bien votre journal de bord !
Salutations

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1. Le vendredi 25 juillet 2008, 11:30 par Café Crème

Transfert

J'ai passé une meilleure nuit parce que de la même façon j'ai pu transférer ici des pensées qui m'obnubilaient depuis quelques temps. Ce garçon a raison, sans préjuger des raisons qui l'ont conduit à écrire ce constat, ce garçon a tout à fait raison…...

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