Métaphore

Il fait froid dehors

Rah, c'est marrant, quand même ! (2007)

Le cerveau humain est une machine formidable : il refoule comme s'il avait été créé exclusivement pour ça. Il y a encore peu de temps, j'étais en train de hurler à la face du monde à quel point j'étais l'homme le plus heureux de la terre. Forcément, il y a eu un net ralentissement sur ce front là depuis quelques jours, mais ça ne change rien au passé, pas vrai ?

L'autre soir, privé de mes habituels interlocuteurs en ligne et rendu inopérant par une fatigue qui m'écrase depuis quelques nuits, j'ai profité de la nouvelle pagination que j'ai mise en place en page de garde pour parcourir à rebours les mois qui viennent de s'écouler. À relire ce que j'ai écrit, ce que j'ai sous entendu et les quelques indices qui ne vous disent rien mais qui servent de support à ma mémoire, je me suis rendu compte d'une vérité que j'avais complètement occultée.

2007 a été une année de merde.

Que j'ai cru à mes histoires de bonheur quand tout me pétait à la gueule est assez fascinant. Dans mon souvenir était clair que j'avais eu du mal à traverser l'été qui m'a vu tourner en rond, plâtré, seul à la maison. Il l'était beaucoup moins que j'étais arrivé à cet été avec les nerfs dans un état déjà déplorable, à occulter pas mal de choses.

L'année n'avait pas si mal débuté que ça, j'ai même eu un printemps plutôt sympa. Mais je gardais d'une période de doutes à l'automne précédent une propension à cogiter dans le mauvais sens. Ni ça, ni les quelques problèmes que je commençais à avoir au boulot ou dans d'autres projets n'était prioritaire dans ma tête jusqu'à ce qu'au mois de juillet je me casse le poignet, me mettant hors jeu de tout défouloir créatif (plus écrire, plus dessiner, plus jouer de musique, plus programmer) pour deux mois. Il s'est trouvé qu'en plus la famille était en vacances et que Julie m'avait fait comprendre qu'elle ne tenait pas une maison de repos.

Je me suis donc retrouvé à passer deux mois à tourner en rond, n'ayant rien d'autre à faire qu'ingurgiter passivement la télé ou des bouquins. Avec ma seule main gauche, je me battais tous les jours en essayant de faire la cuisine, la vaisselle ou bêtement ma toilette. La moindre connerie me demandait des efforts et un temps idiot, et pendant ce temps là, mes journées sombraient dans un ennui et une solitude que je supportais de moins en moins. Dans ma tête commençaient à tourner en rond toutes sortes de pensées négatives.

À la fin du mois d'août, je suis tombé malade : on peut retrouver sur ce site ce que j'ai écrit en sortant de là. Mais ce que j'ai minimisé ce jour là en parlant d'une expérience étrange a été un des moments les plus difficiles de l'année. J'étais seul, j'étais malade au point que j'imaginais le pire (non, je veux dire plus que d'habitude.) Enfin, j'imaginais le pire quand je n'étais pas en train de délirer à cause de la fièvre, dans les moment où j'étais capable de me traîner jusqu'aux toilettes, qui ont constitué avec le lit mon seul horizon pendant trois jours.

Et pendant ces trois jours de fièvre pratiquement sans sommeil, alors que j'avais perdu la notion du temps, que j'étais de plus en plus inquiet quant à la gravité du truc et que tournait dans mon esprit le fait que personne nulle part ne savait que j'étais malade, je toussais. Je toussais à un point que je me suis totalement détruit la gorge et qu'il a presque fallu trois semaines avant que je cesse de cracher du sang au moindre raclement de gorge.

C'était trop. Quelques jours après, je ne pouvais plus supporter la façon dont ma tête était en train de partir en vrille, et je suis allé me faire prescrire de quoi assommer les crises d'angoisse qui étaient revenues pour la première fois depuis .... oh, au moins six ans. Six mois après, je suis encore en train de me débattre avec ça ; J'avais réussi à mettre un couvercle là dessus il y a quelques années, maintenant qu'il a sauté, je sais qu'il va me falloir un certain temps avant que tout ça s'arrête.

Voilà mon année 2007 : Un faux plat en descente vers un pétage de plombs, et des mois ensuite à essayer de remonter sans victoire fracassante. Aux amis avec qui j'étais au réveillon de nouvelle année, je disais que bien que n'étant pas coutumier de ce genre d'annonce, je crachais sur cette année de merde qui se terminait et que j'étais impatient de vivre 2008, qui ne pouvait être que bien meilleure !

Pour le moment, ce n'est pas très bien parti.

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Commentaires

1. Par caro, le 10/03/2008 à 21:23

je connais cette impression

courage xav

on est au moins deux dans ce bateau

caro

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