Les rues de Bruxelles

Il y a des années, dans une rue de mon petit patelin en France, la chaussée s'est effondrée sur une soixantaine de centimètres, j'avais trouvé ça impressionnant : Comment une chaussée peut-elle s'effondrer sur elle-même ? J'ai eu l'impression d'habiter un patelin où les infrastructures étaient totalement pourries.

Hier, l'avenue Louise, une des très grosses avenues de Bruxelles, juste à côté de chez moi, a été fermée toute la journée, le temps qu'on récupère les morceaux d'une grue qui menaçait de s'effondrer suite à un effondrement de chaussée autrement plus conséquent. Il y a quelques années, ce sont à quelques jours d'intervalle les rues de la Loi et Belliard -deux accès majeurs pour respectivement entrer et sortir de Bruxelles - qui s'effondraient sur elles mêmes pour deux raisons totalement différentes, laissant des trous profonds de sept et douze mètres tout de même. Du coup, le trou qui est un jour apparu brutalement sous mes fenêtres était ridicule, ce n'était qu'un effondrement de chaussée ridicule dans une ville qui en a visiblement une grande tradition.

N'importe quoi, Bruxelles, octobre 2007.


Les rues de Bruxelles, c'est n'importe quoi.

On pourrait ranger là dedans aussi les inondations de la place Flagey, mais bon, là, de toutes façons, c'est en travaux depuis 1982 et au moins jusqu'en 2027[1]. Le fameux ravalement dont le dossier de presse annonçait fièrement que grâce aux travaux, on avait pu arrêter les feux de circulation. C'est justement ça qui me fait perdre vingt minutes à un carrefour sur un trajet qui m'en demanderait cinq en tout si on n'avait pas à un endroit cinq rues qui se rencontrent sans la moindre signalisation, laissant à chacun l'occasion de déterminer quand les quatre autres rues auront l'occasion d'avancer (indice : Après moi, connard !) On parle des jours où la circulation est fluide, bien entendu. La fermeture totale de cet axe dans un quartier rempli de sens uniques m'a offert lundi dernier la joie de passer une heure vingt en voiture pour un trajet qui me prend trente minutes à parcourir à pieds.

Et pour assurer l'ambiance, jour et nuit, nous avons droit aux sirènes de ces messieurs de la police qui se croient visiblement tous dans un épisode de Starsky et Hutch. Pourquoi pas ? Tant qu'on a l'uniforme, on est le plus fort, non ? C'est en tout cas ce que devait penser l'abruti qui s'est senti obligé de sortir son mégaphone tout à l'heure pour me signaler que le feu n'était pas encore tout à fait passé au vert pour les piétons quand je me suis engagé. C'est vrai qu'en roulant au milieu de la chaussée pour éviter les vélos qu'il doublait en passant à toute vitesse à l'orange bien entamé, il a manqué de me renverser, le pauvre.

La prochaine fois, je vous parlerai de ces routiers que je vois systématiquement sortir des boutiques de stations services avec une cargaison de canettes de bière. Ce pays n'est pas bien dans sa tête.

Notes

[1] Et encore, ce n'est pas grand chose à côté de la Place Saint-Lambert de Liège qui fut, elle, réellement en travaux pendant trente ans. Ah tiens, trente ans, je me suis laissé dire que c'était le temps qu'il avait fallu pour mettre en service l'Autoroute A8 de Tournai à Halle (autrement dit, le Lille-Bruxelles.)

Commentaires

1. Le jeudi 25 octobre 2007, 23:16 par Benoit

Les effondrements sont en fait plutôt rares quand on sait que Bruxelles est construite sur :

  • des marais pour la partie basse (certains prétendent que c'est de là que vient son nom)
  • du sable pour la partie haute (il suffit de voir les fondations d'un immeuble en construction)
2. Le mercredi 5 décembre 2007, 18:52 par JP

il y a maintenant un groupe sur facebook "Contre les abus de sirènes de police à Bruxelles"

http://www.facebook.com/group.php?gid=17891310146

3. Le mercredi 5 décembre 2007, 19:04 par xave

Je serais bien allé voir, mais j'ignorais que Facebook t'obligeait à incrémenter leur compteur d'inscrits pour aller consulter leurs pages.

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