Métaphore

Il fait froid dehors

Ça commence à faire beaucoup

Avertissement : Ce qui suit est un exposé, absolument pas une plainte.

Si vous m'avez lu, vous savez que ces derniers temps, j'ai eu un ou deux petits problèmes. Bon, ce n'est pas grave, ça arrive d'avoir des problèmes, on sert les dents et on passe à travers. C'est juste que ça a été un peu difficile parce qu'il y a eu plusieurs choses d'un coup. Si rien de plus ne me tombe dessus, je pense que la tendance est à l'amélioration.

J'ai passé une très mauvaise nuit de jeudi à vendredi, avec cauchemars inclus. De façon générale, je n'ai pas eu une très bonne semaine et je l'ai finie un peu fatigué, j. J'étais bien content de pouvoir un peu décompresser, j'ai commencé vendredi par aller passer la soirée avec des copains que j'aime bien. C'est là que mon batteur préféré (avec qui je joue depuis huit ans et avec qui j'ai un plaisir énorme à jouer) m'a annoncé qu'il quittait le groupe, ce qui met donc celui-ci en parenthèse pour un bout de temps, si pas définitivement d'ailleurs. J'ai accusé le coup. La nuit qui a suivi, j'ai encore fait une série de cauchemars, et puis je me suis réveillé, et puis je me suis rendormi, et puis j'ai fait une deuxième série de cauchemars.

Samedi matin, je devais aller à Paris. Je calcule le temps dont je dispose de façon un peu large, j'avais juste une rapide course à faire à Lille et je fonçais direct. Je prévois donc une demie heure supplémentaire pour faire ma course, me dirige vers Lille et tombe sur des travaux et des déviations où les camions tournaient en rond pour essayer de trouver comment gagner l'autoroute. Je vous passe le détail de ma course (et de sa caisse qui avance moins que les autres, bien entendu, avec un seul gars devant moi qui a pris autant de temps que quatre personne à chacune des autres caisses de la rangée) et j'arrive sur le périphérique à un endroit que j'ai choisi sans travaux, pour rejoindre l'autoroute de Paris.

Ma portion sans travaux se retrouve complètement engorgée, à cause -je le découvre après quelques minutes de circulation en accordéon et au pas- d'un carambolage impliquant quatre ou cinq voitures, qui toutes devaient déplorer au moins une égratignure sur le pare-choc. En zigzagant à travers une circulation bizarrement chargée pour l'heure et en traversant quelques ralentissements du à des accidents ou à des riens (et encore, d'après la radio, j'ai raté la biche sur la route, les sacs sur la voie de gauche et le conducteur à contresens) je commence quand même à me rapprocher de mon but.

C'est à ce moment là que devant moi, à peine à quelques centimètres, la caravane qui était en train de doubler un camion commence à tanguer, de plus en plus fort, jusqu'à sauter en rebondissant d'une roue sur l'autre. Et moi j'avais un camion sur ma droite et un monospace sur ma gauche qui ne me laissaient d'autres choix que d'enfoncer la pédale de frein en essayant de maîtriser un minimum ma trajectoire et en espérant que la voiture arrivant à pleine vitesse derrière moi saurait s'arrêter à temps.

Je crois que le conducteur de la caravane a du essayer de freiner, ce qui n'était pas une bonne idée, puisque les roues de la caravane ne touchaient plus le sol que le temps de rebondir et qu'aucun frottement n'était plus susceptible de lui faire perdre la vitesse qu'elle avait acquise. C'est à ce moment que la caravane s'est soulevée et s'est envolée, emportant la voiture qui jusque là la tractait comme si celle-ci n'avait rien pesé, pour partir directement dans le fossé.

Là, je n'ai plus trop suivi, je crois que j'ai réussi à partir dans la file d'à côté sans percuter personne et sans perdre tout à fait le contrôle de ma voiture (merci les voitures allemandes d'une tonne cinq. En Clio, je partais dans le décor.) Le temps que je redresse ma trajectoire, l'accident était loin derrière et tout le monde s'arrêtait. J'aurais voulu moi aussi m'arrêter et faire quelque chose, mais quand j'ai suffisamment repris mes esprits pour assimiler ce qui venait de se passer, j'avais déjà parcouru presque cinq kilomètres.

Après m'être arrêté quelques minutes pour respirer, j'ai repris la route doucement, je suis finalement arrivé à Paris ou après avoir parcouru en quarante minutes le dernier kilomètre et demi, j'ai enfin pu m'arrêter.

C'est là qu'en relevant mes mails, histoire de me changer un peu les idées pour me détendre, j'ai appris qu'un autre truc sur lequel je bosse avec des potes était aussi à moitié en train d'imploser, avec le bordel que ça peut foutre dans la bande de potes en question.

Heureusement, me suis-je répété tout le week-end, au boulot tout va bien. C'était avant que je retrouve après deux mois et demi de séparation mon chef qui n'a jamais été un de mes plus grand fans, et qui me l'a rappelé assez rapidement.

Et puis ce midi, surpris par la pluie et le vent dans un parc, je me suis abrité sous un arbre avec une collègue. Quand nous avons compris que ça n'allait pas se calmer tout de suite, nous avons commencé à nous diriger vers le bureau d'abri en abri. Il y a un surplomb où nous avons bien fait de nous abriter puisque quelques mètres plus loin, pile sur le chemin que nous suivions, et dans un craquement d'enfer, la moitié d'un arbre s'est écrasée au sol en s'éparpillant en mille morceaux (je ne savais d'ailleurs pas qu'un arbre pouvait se briser comme du verre.)

Alors bon, je ne me plains pas. Je ne suis pas malade, je ne suis pas seul, je ne suis pas pauvre, ma vie est à mon avis plutôt enviable. À un moment, tout ça va se calmer et on en rira dans dix ans. Mais pour le moment, j'ai une impression d'accumulation qui commence tout doucement à me fatiguer, je suis limite nérvousse bréquedaune.

Vivement les vacances, les vraies.

Que j'aille faire un peu de saut à l'élastique, pour me détendre.

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Commentaires

1. Par M. LeChieur, le 24/09/2007 à 15:55

Ayé, je sais enfin qui tu es. Tu es Mister Magoo.

2. Par Pep, le 24/09/2007 à 16:01

Et pourquoi ne pas tenter le saut à l'élastique dès le week-end prochain ?

3. Par jp, le 24/09/2007 à 18:48

C'est vraiment dommage pour ton groupe, j'ai pas vu PF avant 1975... Je te conseille le film Magnolia de Paul Thomas Anderson. Bon courage pour la suite

4. Par Franck, le 24/09/2007 à 19:12

heureux de savoir que tu es encore de not' monde \o/

Il peut plus rien t'arriver après tout ça !

5. Par caro, le 24/09/2007 à 19:17

t en fais pas l impression d accumulation je connais bien aussi

5 niveaux de classe toute maternelles plus cp dans la cambrousse niveau connu le 30 aout donc la course à fond les ballons dormi en moyenne 5 heures par nuit pour que tout tienne et c est pas fini...mais pour toi comme pour moi çà va finir par s arranger ps : c est vrai magniolia est pas mal bon courage

bisous caro caro

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