Nouvelles du front (le mien)
Par humeurs - Lien permanent
Ça va ... plutôt mieux. Physiquement, d'abord, si les douleurs au poignet sont toujours là, surtout le matin, je récupère une certaine dextérité et par contrecoup sans doute, il y a belle lurette que je n'avais pas joué autant d'orgue et de guitare. J'ai d'ailleurs l'impression de progresser sur ces instruments plus que je ne l'avais fait depuis longtemps. (Mais bordel, ça va faire un mois ce week-end que je suis déplâtré, quand est-ce que je vais vraiment tout récupérer ?)
Mentalement ensuite, les nuages noirs d'il y a trois semaines s'éloignent, même si le temps au beau fixe n'est pas encore d'actualité.
Dans la semaine qui a précédé ma reprise du boulot, déjà, j'avais recommencé à jouer et à écrire, et puis la reprise est arrivée qui m'a permis de me recaler sur un certain rythme, mais surtout de me remettre à fouiller les entrailles de mes serveurs préférés et plonger le nez dans des scripts abscons. Tout ça fait que l'impression d'être inutile a disparu, et avec elle beaucoup du poids que je ressentais.
Maintenant, j'ai l'impression d'être un schizophrène sain qui entend des voix dans sa tête mais fait son possible pour les ignorer parce qu'il sait qu'elles sont imaginaires. Les monstres dans ma tête ne sont plus en train de peser directement sur moi, mais je les sens derrière la vitre qui aimeraient bien rentrer quand même. À charge pour moi maintenant de consolider la fenêtre pour que ça n'arrive pas.
Je note avec plaisir la quasi disparition de ma paranoïa, mais les autres angoisses m'ont laissé dans un relatif état de fragilité. Ça se repère à des détails idiots : voilà que les scène sentimentales dans les films ou même les sitcoms me font facilement monter le larmes aux yeux (alors que normalement, je suis un mâle, quoi, merde !) et que la musique me donne la chair de poule comme si tout était extase mystique, fut-ce des morceaux écoutés mille fois ou d'autres que j'aurai oublié le mois prochain. Ce sont ces petits détails qui m'alertent encore : Fais gaffe bonhomme, tu as la sensibilité -donc les nerfs- à fleur de peau.
Tout ça possède un bon côté dont je suis moi-même étonné : après quelques années passées à aller tellement bien, j'avais oublié ce côté là de ma personnalité. Bien sûr, ce n'est pas le côté que je préfère, mais j'ai quand même l'impression d'avoir retrouvé un membre de la famille que je n'aurais pas vu depuis longtemps. Dit autrement : cette période à n'aller pas bien du tout me donne l'étrange sentiment d'être entier.