Une soirée avec les Épis Noirs : de retour au Paradis.

Ah mais ta vie, Jocaste, c'est une autre histoire ... C'est complexe !
Créon.

C'est tellement pratique d'avoir quelqu'un de responsable au dessus de soi qui n'existe pas.
le même.

J'ai eu la chance le week-end dernier de retourner voir une représentation de Bienvenue au Paradis des Épis Noirs, spectacle dont j'avais déjà parlé il y a jolie lurette (déjà un an et demi ? Pfiou, ça file, le temps !), et j'ai pris une décision : il me faudra dorénavant aller voir chacun de leurs nouveaux spectacles au moins deux fois : la première dans les premières semaines, la seconde alors qu'il aura bien vécu et se sera affiné.

Parce que pratiquement aucune de mes réserves de la dernière fois n'a encore lieu d'être : On sent que cent fois sur le métier ils ont remis leur ouvrage, qu'ils ont passé des mois à polir leur bébé pour que plus rien ne dépasse qui ne doive dépasser, il y a maintenant une cohérence qu'ils étaient encore, au moins au niveau du style, en train de chercher il y a un an et demi. Et moi de comprendre que la principale différence entre le précédent spectacle et celui-ci la première fois que je l'ai vu, finalement, c'est la maturité.

Bon, Flon-flon, le précédent spectacle, restera de toutes façons à part : il était parfait. Mais Bienvenue au Paradis est quand même au dessus de pas mal de trucs que j'ai pu voir. Sans doute n'est-ce qu'une appréciation personnelle, mais voir un de leur spectacle me fait le même genre d'effet que lorsque j'étais allé voir Parker & Yanowski : j'ai pour une fois vraiment l'impression d'avoir quelque chose à me mettre sous la dent, l'impression qu'il n'y a pas seulement du plaisir et de la maîtrise, mais qu'il y a en plus du sens et de la chair.

De la chair parce que les Épis sur scène, c'est une grande bouffe, c'est physique, c'est charnel, c'est un plaisir primaire qui vient parler directement au cœur ; Quand ils truculent, ce n'est pas un simple rire de gorge qu'ils appellent, mais c'est un bonheur qui réchauffe tout le corps. Et du sens aussi, parce que les textes maîtrisent à la perfection le bon mot qui appuie là où ça fait mal, le rire comme moyen de parler de ce à quoi les gens ne veulent pas réfléchir. Je sais pour l'avoir pratiqué à ma petite échelle il y a loin que faire rire les gens en enrobant de comédie les idées noires qu'on a dans un coin de la tête est une sacrée catharsis, c'est peut-être pour ça que je pose aussi peu de barrières entre ce qu'ils jouent et la façon dont je le reçois.

Je ne remercierai jamais suffisamment Julie de me les avoir un jour fait découvrir, je ne pourrai jamais en parler assez bien pour vous donner suffisamment l'envie d'aller les découvrir. Si vous y allez en tous cas : Ouvrez vous !


Deux ou trois petites choses avant de vous quitter :

  1. Le DVD de Flon-flon est enfin disponible, à commander directement sur le site pour le moment (on espère une diffusion plus large, mais rien n'est fait, surtout un arrêt sur une date.) C'est évidemment moins bien que de l'avoir vu sur scène, mais c'est tout ce qu'il reste, sautez dessus.
  2. Si vous en avez l'occasion, essayez d'attraper Le Compas dans l'oeil, de et avec Pierre Lericq en solo, l'auteur des textes de la troupe. Pour une sombre histoire de disponibilité, je n'ai pas pu le voir et je me déteste.
  3. Le prochain spectacle s'appellera l'Odyssée. Un certain nombre de dates sont déjà programmée à partir mars prochain. Une salle qui accueillera la pièce la présente ainsi :

Les Epis Noirs nous ont habitués aux dynamitages en règle : on peut donc s’attendre à tout lorsqu’ils s’attaquent à l’Odyssée, dont les multiples péripéties ne sont pas sans évoquer… les affres et les angoisses d’une création théâtrale !

Au générique de cette épopée qui prend l’eau : un comédien naïf et fougueux, Ulysse des temps modernes, tombant de Charybde en Sylla dans cet univers impitoyable du spectacle, un metteur en scène despotique qui se prend pour un Zeus, une troupe de compagnons-comédiens peu encline à se laisser bercer par le chant des sirènes, un producteur qui en perd son grec, et bien sûr Pénélope, brodeuse nymphomane bien décidée à ne pas faire tapisserie dans l’histoire. Se reconnaîtra qui voudra…

Fidèles (à peu près) au texte original, vingt-quatre chansons ponctuent cette fresque absurde et décalée menée à une cadence infernale : en "athlètes de l'émotion", les comédiens, également chanteurs et danseurs, mettent toute leur énergie au service d’une mise en scène alerte qui nous mène en bateau… Embarquement immédiat !

Commentaires

1. Le vendredi 4 janvier 2008, 14:03 par Mickey

Bonjour je me réveille un peu tard mais je viens de découvrir sur ton site l'existence du DVD de flon Flon (que j'avais vu en spectacle) ... mais je ne vois nulle part sur le web où l'acheter ... merci pour ton aide !

2. Le lundi 7 janvier 2008, 12:00 par xave

Hélas, je viens de m'apercevoir qu'ils ont sabordé leur site pour ne laisser que cette horreur de page myspace, qui du coup s'auto-référence comme l'endroit où trouver le DVD tout en n'offrant pas la moindre possibilité de l'acheter. Après une fouille ici où là sur le Net, j'ai bien peur de ne pouvoir aider plus.

3. Le samedi 12 avril 2008, 14:40 par rvb

a l'epoque du site, j'avais retenu un bar du coté de montparnasse pour l'acheter, je vais voir si je peux contacter des proches d'eux que je connais a+ rvb

4. Le mercredi 16 avril 2008, 22:14 par pat

Bonjour, Je suis dans la même situation que Mickey, donc si quelqu'un sait ou trouver ce DVD, merci d'avance !

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