Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme : vous êtes suspect.
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Si tu traites les gens comme de la merde, il ne faut pas t'étonner s'ils se comportent comme de la merde.
Jamel Debbouze.
note liminaire et bon-enfant : cette râlerie parle de simple connerie quotidienne, ceux qui n'ont pas le courage de lire jusqu'au bout ou l'intelligence de comprendre qu'il ne s'agit aucunement du problème sociétal afférent (et le lecteur de s'esbaudir sur la beauté surnaturelle de mes phrases (Ça demande des sacrifices, sociétal étant un mot qui n'existe pas hors ces médias jmelapête où on dit aujourd'aujourd'hui
...)) perdraient leur temps à laisser des commentaires : j'ai ma serpette en main et je suis prêt à élaguer au fur et à mesure.
Ce week-end, entre autres expos, Julie et moi avions prévu d'aller voir celle consacrée au Cantique des Cantiques vu par Kupka au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme à Paris... Dimanche (pas samedi, c'est Shabbat,) après une course, nous voilà dans le Marais, direction rue du Temple pour voir l'expo en question. Arrivés sur place, une file d'attente aux caisses, boah, ça arrive...
Sauf que non, il ne s'agit pas de l'attente aux caisses, les caisses sont beaucoup plus loin : il s'agit du cordon de sécurité. Faites la file dans ce sens là ! Attendez qu'on vous appelle ! Restez derrière la ligne ! Non, pas sur la ligne, derrière la ligne, vous êtes quatre centimètres trop près !
Et on fait passer les dames à droite, les messieurs à gauche, et on fouille les sacs, on vide les poches, on enlève les manteaux pour les faire passer par les rayons X pendant qu'on fait passer leurs propriétaires un par un dans le détecteur de métaux !
Enfin, ça, c'est pour ce qu'ils pensent être la clientèle normale d'un musée : ceux qui ont l'air vieux ou riches. Malheureusement, Julie et moi portons un peu trop de cheveux et un peu pas assez de manteau de fourrure. Pire : Dans les courses que nous venons de faire figure un cutter (tout emballé, mais c'est quand même une arme, non ?), je porte une veste de treillis et offense ultime : un keffieh ! Je le fais exprès ou quoi ?
Ben non, la veste est confortable et le keffieh est bien plus efficace qu'une écharpe par cette température. Sauf que du coup, ça rallonge encore : sortir de la file, attendre qu'ils aient le temps de nous donner en guise de reçu un bout de papier avec un numéro griffonné, et subir une leçon de morale péremptoire sur mon look de terroriste palestinien. Ok, je l'enlève, mon keffieh, mais vous pouvez me rappeler en quoi c'est un signe religieux ou culturellement ostentatoire ? Ah non [1] mais vous comprenez, moi je dis ça, c'est pour vous, on ne sait pas quelles réactions peuvent avoir les gens !
Ben tiens. Je le sens bien, cette petite vieille avec son vison va m'agresser en me hurlant Israël ! Israël !
Qu'on ne vienne pas me faire un faux procès d'intention ni me sortir quelque mot que ce soit tiré du même champ lexical qu'antisémite, quiconque me connaît un peu sait à quel point l'accusation serait stupide et je n'ai aucune justification à faire là dessus. Le seul racisme que je me reconnais est dirigé contre les cons. Et là, je crois que j'en ai trouvé des beaux. Et pourtant, j'ai eu affaire à des douaniers new-yorkais, je sais ce que c'est que des paranos !
Que ces guignols là ne viennent plus jamais me parler d'ouverture ou de respect de son prochain : quand on considère que toute personne qui s'intéresse à toi est avant toute chose un agresseur potentiel, il ne faut pas s'étonner si on se met à te trouver désagréable. Pour ma part, je vais oublier ces tristes sires et chérir le souvenir du Museum of Jewish Heritage, où ils étaient sévèrement moins pêteux, et surtout moins repliés sur eux mêmes à considérer l'autre comme un ennemi. Plus on s'est fait mettre sur la gueule pendant 2000 ans, ça arrive...
que AAAAAHH, NE ME REGARDE PAS, TU ME VEUX DU MAAAAAL !!!
La prochaine fois, je vous parlerai des petits cons qui confondent islam et repli communautaire. Ah pis merde, tous les replis communautaires me font chier ! On peut être fier de sa culture et s'ouvrir sur les autres à la fin !
Notes
[1] Tu m'étonnes, ce keffieh, je l'ai acheté en Jordanie, et là bas, avant de le porter, j'ai bien pris soin de m'assurer qu'il ne s'agit de rien d'autre qu'une pièce d'habillement, aucune connotation derrière, c'est comme une casquette ou des moufles.
Commentaires
Et encore ce n'est rien. Imagine les contrôles incessants que tu aurais à subir si tu avais la peau "bronzée". Du moins, au jour d'aujourd'hui...
et sinon le musee...?
un scoop pour Xave je connais des gens qui aiment leur culture sans etre communautaire et qui on meme l'esprit ouvert si si je jure c'est la verite
"au jour d'aujourd'hui"
Tu veux dire "aujourd'hui", c'est ça ?
Droop> J'ai des copains bronzés, et je suis au courant, oui.
nass> Le musée, comment tu veux l'apprécier dans des conditions pareilles ? Et des gens ouverts qui aiment leur culture (voire même justement cette culture là,) j'en connais aussi, heureusement, mais ce ne sont pas ceux là.
effisk> Je crois que Droop se moque (enfin j'espère...)
Je m'en rappelle plus si je me moquais. Enfin du moins je ne me le souviens plus.
Pour le bien de nos relations, on va dire que tu te moquais et qu'il ne te viendrait jamais à l'idée de dire ça dans les vraies conversations de tous les jours...
C'était encore de l'ironie, mais tu aurais pu au moins relever les deux fautes, nyerk nyerk ! (je me le rappelle et je m'en souviens)
Ah bon ?! Cela ne se dit pas au quotidien, dans une conversation normale ?
On peut dire ce jourd'hui ? Que nennni ? Saperlipopette ! :-)
Droop> Vues, oui, relevées, non, elle sont malheureusement tellement courantes. Mais c'est vrai que de ta part, j'aurais du soupçonner une volonté délibérée.
Erin> À la rigueur, je te concède même le plat et banal "aujourd'hui", quand bien même il est finalement né de la même maladie que son fils bâtard entendu sur TF1 : la volonté d'allonger ses phrases pour avoir l'air intelligent. Hui suffirait amplement, ma foi...
Faut dire qu'au jour d'aujourd'hui, on a tous un espèce de truc qui nous interpelle quelque part. Moi, par exemple, musicalement parlant, à la limite, j'ai des goûts plutôt éclectiques. Enfin tu vois ce que je veux dire. Enfin, c'est ce que je pense moi.
Plus sérieusement, ton "aventure" du musée ne me surprend pas.
Hui ? A l'écrit ça va encore, mais à l'oral ... Je connais des personnes qui disent "oui" ainsi...
Un FDP m'a fait remarqué que j'utilisais fréquemment le ojourdojourdui... Flute de flute ... Dorénavant j'emploierai le ce jour ...
Merci à toi xave, grâce t'es rendue de m'aider à acquérir un meilleur langage. ;-)
Je reviens juste pour préciser que je disais tout ça entre guillemets, bien sûr.
Erin, venge-toi en faisant remarquer à ce malotru qu'on dit unE espèce de truc. *sifflote*
Kozlika > Merci, du coup Erin pense que je ne l'ai pas fait volontairement. Je ne suis pas loin de l'illétrisme mais quand même.
*boude*
Je constate que tu te rends surtout suspect d'avoir oublié un circonflexe de bon aloi, dans ton titre
de merde.super.(cherchez pas, bande de gens
de merdesympathiques, le commentaire ci-dessus comporte une semi-private jokede merdede circonstance)Staline ajoute le circonflexe sans dire merci, puis biffe de noir les mots qu'il veut censurer. Je comprends mieux cette envie subite de moustache.
bon, on sait toujours pas grand-chose de cette exposition… moi, j'avais envie de la voir justement… j'aime beaucoup KUPKA. j'etais deja alle une fois, pour des dessins de Garouste illustrant la Pâques juive je crois… et c'est vrai qu'il y regne une drole d'ambiance! et vous comprenez vite-fait que vous n'etes pas la pour rigoler! maintenant, peut-etre qu'il existe aussi des endroits dans lesquels tu te sens parfaitement à l'aise, mais qui posent probleme à quelqu'un d'autre…
Nonal> Oh, merci ! Sinon, on va le répèter une fois de plus : effectivement, c'est pas une démocratie ici : c'est chez moi.
denis> La raison pour laquelle on ne saura rien de l'exposition, c'est qu'une fois passés les contrôles de sécurité, nous n'avons pas non plus été très bien accueillis aux caisses, du coup nous nous sommes dit qu'il y avait plein d'autres endroits intéressants à aller voir. Le temps de récupèrer nos courses confisquées par la sécurité (long, le temps, bien entendu : Ben tiens, on n'était pas à une demie-heure près.) et nous sommes allés voir ailleurs si nous n'y étions pas.
Et ben nous y étions, dis.
Dis-donc, c'est la fin de l'année qui te sied mal au teint ? Je vois la moustache, mais où est donc passé ce légendaire sens de l'humour qui faisait étinceler tes prunelles ?
Ah ben faut le dire, que c'est de l'humour ! Tu cases plus souvent "merde" qu'un smiley, hein ?
Nonal > Je comprends pourquoi tu as abandonné l'écriture de ton blog. C'est pour avoir plus de temps à consacrer au fouttage de m.... chez ton pote.
Xave > Rassure toi, je suis de ton coté.
(niarf niarf)
:-D :-) ;-)
J'ignorais que tu fûs un fan de smileys ;-)
Oui, c'était de l'humour :-)
Mais je fais confiance en ton intelligence ;-) pour l'avoir compris, et en ta mauvaise foi :-p pour jouer les vierges ;-) outragées. Et je note un "caca" et un "putain" dans ton billet sur KDE. La contagion te gagne ;-) :-p \o/
On a le droit aux LOL et aux MDR (voir MDRPSLT) ? :-D
;-)
\o\ \o/ /o/
Ah zut, j'oubliais que ce truc merveilleux transforme automatiquement la locution L O L en LOL. C'est super ! Et je voulais dire "voire". Et oui, j'arrête de troller ton blog.
Rhaaaa ! cette fois ça ne marche plus, le LOL n'est pas transformé en :-D. Je vais devenir fou ! C'est super.
C'est génial, mais objectivement, ce truc ce moque de moi. J'adore :-D
SE moque de moi. Aïe, non, pas taper. Je disparais.
Tin c'est mort ici. Ya quelqu'un ?
Marf, il est peut-être en vacances à Avoriâ...
Je viens seulement de découvrir les lignes que vous avez écrites sur le musée d’art et d’histoire du Judaïsme, et suis absolument navrée de l’expérience que vous avez eue de notre institution. Nous nous sentons obligés, par responsabilité envers notre public, d’avoir une sécurité renforcée par rapport à d’autres bâtiments, mais nous ne voulons en aucun cas que quiconque se sente exclu de notre musée.
Ce musée a, tout au contraire, été bâti dans l’objectif de s’ouvrir très largement, bien au-delà de la communauté juive. C’est, à l’évidence, le projet d’une institution cofinancée par la Ville de Paris et par l’Etat, reconnu Musée de France, et qui se sent investie d’une mission de service public. C’est également la volonté d’ouverture aux autres qui nous anime lorsque nous développons, pour les enfants, des ateliers Culture en Partage :Juifs / Musulmans ou Héritages en partage : Juifs / Chrétiens.
Je regrette vivement que les agents de sécurité vous aient au contraire donné le sentiment d’une institution repliée sur une communauté et méfiante de tout individu n’en faisant pas partie et qu’ils ne se soient pas fait les ambassadeurs de cette volonté d’ouverture. A leur décharge, il est parfois difficile d’être à la fois vigilant et accueillant.
Enfin, pour tempérer l’impression de replique vous avez eue de notre musée, sachez qu’une majorité de nos visiteurs, mais aussi une majorité du personnel du musée, ne sont pas de culture juive.
Veuillez, je vous prie, accepter en mon nom les excuses du musée pour cet incident et croire en notre volonté de progresser sur ce point. J’espère que nous aurons l’occasion de vous accueillir dans des conditions plus favorables.
Delphine Samsœn Secrétaire générale Musée d'art et d'histoire du Judaïsme