Virée en Provence

Ah, quelqu'un qui achète du saucisson d'âne, c'est un vrai amateur de charcuterie !
Un commerçant qui connaît son métier.

Adoncques nous avons raté le dernier concert de Saint-Chartier pour nous mettre en route vers la provence. Il y a quelque temps, Julie avait eu vent d'un festival qui pouvait être intéressant en Haute-Marne, et nous avons fait 800 kilomètres dans la journée pour aller voir à quoi ça ressemblait. Cette fois-ci on passe au cran au dessus : le festival qu'elle nous a dégotté se déroule à Arles, du coup, nous avons décidé de prévoir un peu plus que la journée.

Du coup, comme nous avons un peu de temps devant nous, nous voilà partis par les nationales... C'est- long, mais c'est joli, et puis c'est rigolo de regarder le paysage évoluer petit à petit et de voir les changements progressifs depuis la campagne berrichone jusqu'aux cigales.

Nous avons fini par débarquer à Orange, que je n'avais jamais vue. Ce soir là, nous sommes même allés à l'hôtel, histoire de dormir dans un vrai lit pour la première fois depuis pratiquement une semaine. Petite soirée tranquille, avec un repas en terrasse devant le théâtre antique, il y a pire comme cadre.

Après, ça a été trois jours bien remplis : une visite du théâtre antique, suivi du musée attenant. Un balade au marché d'Orange, histoire d'acheter de fruits pour Julie, des saucissons artisanaux pour moi. Un peu de route (encore les nationales) et hop : Avignon. En pleine effervescence festivalière, la ville est noire de monde, l'ambiance sympa, et Julie super jolie. Julie qui me recouvre de crème blanchâtre pour m'éviter les brûlures, j'ai l'air fin.

Encore un peu de route et nous voilà arrivés à Arles. Pas facile de retrouver le camping : on voit une indication de temps en temps et puis plus rien, du coup on tourne en rond, du coup je m'énerve, comme à chaque fois dans ces cas là. On finit par y arriver : c'est calme et non dispendieux, tout va bien. Sauf les moustiques, qui attaquent en force, et l'autoroute pas très loin, auquel on ne prête pas attention la journée mais dont on ne peux pas rater le bourdonnement continu la nuit.

Il y eut un soir, il y eut un matin, et nous voilà partis pour visiter Arles et son festival de photo. Des choses intéressantes, mais je ne saurais pas vous raconter ça, demandez à un étudiant en photo. En tous cas, Arles n'est pas mal : nous nous sommes baladés ici ou là, nous avons visité les arènes (qui comme le théâtre d'Orange ont été utilisées comme enceinte fortifiée à une époque, avec tout un village bâti à l'intérieur.) Nous n'avons pas visité le théâtre antique (sûrement pas aussi bien que celui d'Orange, de toutes façons :)) mais nous avons visité les anciennes fonderies SNCF transformées en lieu culturel.

Et puis nous avons repris la voiture, histoire d'aller voir la mer (quoi ? Venir aussi près de la Méditerranée et ne pas faire les trente derniers kilomètres ?) Nous voilà partis pour le village côtier le plus proche : les Saintes Maries de la Mer. C'est très touristique (ah bon ?!?) Petite balade en front de mer et je suis quand même allé me mouiller les pieds. Et puis promenade dans les rues et dans les magasins, Julie a acheté de l'huile d'olive (ces gens là savent ce que c'est que de l'huile d'olive, pourquoi est-ce que ça ne se trouve pas de par chez nous ?) et moi du saucisson, pour ma collec. Et puis nous sommes repartis vers Arles, en traversant de nouveau la Camargue et ses petites routes sinueuses où on ne peut pas doubler les camping-cars (mais c'est beau, comme coin.) Avant d'arriver à Arles, arrêt dans un magasin bio qui devait être fermé à cette heure-ci, mais c'est la fête du vin. Voilà qui est bien, ça nous permet de faire des emplettes, et d'observer un âne soulever la poussière en se roulant par terre comme un chien qui se sèche. Et puis re-camping, et re-moustiques.

Le lendemain, on reprend la route : passage par le marché de Saint-Rémy de Provence et achat de diverses denrées, dont du saucisson, pour ma collec (Et quel bonheur d'être reconnu pour ce que l'on est par un commerçant qui connaît son métier.) Et un extraordinaire pain d'épices pâtissier, mélange entre le pain d'épice que tout le monde connaît et la brioche. C'est bon, mangez-en. Retour sur la route, direction Cavaillon, avec arrêt spécial enregistrement de cigales, histoire d'ensoleiller la rentrée. Un fois arrivé à Cavaillon, ben... C'est mort. Il y a des choses très jolies dans le vieux Cavaillon, mais franchement, c'est pas ici que je viendrai passer des vacances. Tant pis, j'achète du saucisson, histoire de n'être pas venu pour rien.

En repartant, la voiture se met à sonner et à afficher un gros logo clignotant en se plaignant en allemand, décidément, il faut que je fasse régler l'ordinateur de bord. Qu'est-ce qu'elle me veut d'abord, ça a l'air grave : je parierai qu'il n'y a plus de liquide de refroidissement, pas étonnant avec cette chaleur. Bon, nous passons devant un magasin bizarre... Allons nous y promener, je vais prendre le mode d'emploi de la voiture pour bouqiner en meme temps.

Magasin bizarre, oui : mi magasin de chose diverses, variées et design pour la déco, mi galerie d'art contemporain sur le thème du melon. Ça aurait l'air tout à fait à sa place dans le Marais, mais dans une ville du sud sans aucune animation, ça parait assez incongru. Après avoir fait un tour et nous être assurés qu'il s'agissait des mêmes produits qu'à Paris, Bruxelles ou New York, nous pouvons repartir. D'autant que je viens de trouver l'origine de mon message de détresse : je n'ai plus de liquide lave-glace. Il faut vraiment que je fasse passer ce truc en français.

Allez, on the road again : cette fois il s'agit vraiment de remonter. À notre rythme, certes, mais remonter. Évidemment, pour la première fois depuis une semaine que nous mettons les roues sur une autoroute, il faut que ce soit bouchonné de partout : deux heures pour faire cinq kilomètres ! Allez hop, on sort. Et puis tiens, tant que nous sommes dans le coin : Ça fait trente ans que je prends cette autoroute, trente ans que du haut de sa falaise, ce château me dit Viens me voir de plus près ! C'est l'occasion, donc d'aller visiter la citadelle de Mornas. Ça monte fort (Julie a eu peur pour la voiture) mais ça vaut le coup : c'est superbement en cours de restauration (seule la couleur des pierres permet de faire la différence entre la citadelle d'origine et les parties restaurées) et les visites sont animées par des bénévoles en costume qui réussissent à faire passer les infos en faisant rire. Du tout bon.

Bon, par contre, en remontant, pas moyen de trouver le palais du facteur Cheval, c'est monstrueusement mal indiqué. Ce qui est bien indiqué par contre, c'est que les habitants de la région sont contre quelque chose en rapport avec des animaux morts, mais pas moyen non plus d'en apprendre plus à partir des pancartes et des peintures qu'on voit un peu partout sur le bord des routes.

Arrivée le soir à Saint Julien Molin Molette (si ça existe !), chez des amis malheureusement absents, mais qui nous laissent les clefs, la maison est superbe et Julie n'est pas pas pressée de retrouver son pas assez de mètres carrés. Soirée tranquille devant le dernier Disney (ils ont des enfants et leur DVDthèque s'en ressent.)

Il y eut un soir, il y eut un matin et hop, c'est le lever du dernier jour. Pour mal démarrer la journée, j'ai ma mère au téléphone qui prend la route pour partir en vacances et m'annonce que mon chat va vraiment très mal, ça me casse un peu le moral. Là dessus, route sans histoire jusqu'à Paris où j'entre du mauvais coté pour éviter les embouteillages (c'est classe, un Linternet dans la poche !) et que je traverse de bout en bout par l'interieur. C'est rigolo, je connaissais ces rues, mais en bon piéton, je ne les avais jamais vues sous cet angle. Je dépose ma tchopine chez elle (Mais-euh, j'ai pas envie !) et dernier bout de route jusqu'à Lille.

Arrivé sur place, pas moyen de trouver mes clefs. Je ne les ai quand même pas paumé à Saint-Chartier ? Je vide toute la voiture sur le trottoir, je fouille partout pendant une heure.... Pour finir par trouver mes clefs dans la poche du sac où je les range toujours, mais au fond. Andouille ! Je constate effectivement que mon chat n'est pas très vaillant, mais ça, c'est une autre histoire.

La prochaine fois, je vous parle de mes vacances de l'année dernière.

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