problèmes de la semaine, la haine !

J'ai aussi des Pif-Gadget, toute la collection. Une publication des communistes... La seule que j'ai lue d'ailleurs.
La Cabaret du Bout du Monde

Bibik est le seul Bibik et Marcel Spirulin est son secrétaire perpétuel !
Id.

Allez, soyons un peu plus léger : je vais vous faire un petit résumé de mes dernières aventures. D'après mes notes, ça fait longtemps que je ne m'étais pas regardé le nombril d'aussi près.

Ceux qui me connaissent de près savent de moi deux choses : j'ai plein de petits et de gros malheurs. Les gros sont la plupart du temps des maladies incurables graves, celles que je m'imagine avoir en permanence. Je soigne mes grippes au pot-au-feu, jamais un médicament, mais j'ai déjà eu plein d'Helzeimers, de cancers et autres joyeusetés (remarquez, ça aide pour arrêter de fumer.) L'autre chose, c'est que j'ai plein de petits malheurs pas graves : je bloque sept heures dans un embouteillage, je me prépare du café froid, je fais 200 bornes sur une petite route de campagne derrière une camionette de police, je suis bloqué par un engin agricole en plein centre de Bruxelles... Je suis un vrai aspirateur à poisse. Mais uniquement des choses pas graves...

Quand on attire la poisse, il faut avoir un timing ultra précis, sinon ce n'est pas drôle. Et ben j'ai.

Ainsi que vous l'aurez compris à la lecture de la dernière brève, j'ai eu un problème d'électricité. Mettons les choses en perspective : j'habite à Bruxelles, je suis français, je mange belge. Ça a plein d'avantages (par exemple, ça empêche de s'envoler) mais ça a aussi un ou deux inconvénients. Entre autres, il faut aimer la viande ou la friture orange : il est difficile de trouver une sauce où une préparation qui n'aie pas cette couleur là, la pauvre Julie et son envie -pour une fois en des années- de poisson pané, où mes épisodiques envies de tartare[1] en sont témoins.

Aussi, parfois, de loin en loin, j'achète un peu de viande en France. De la bête viande surgelée de supermarché, mais ici il n'y a rien qui ressemble à ça. Oh, ça ne m'arrive pas souvent, ça ne m'était même plus arrivé depuis des mois, voire des années, mais pour une fois, ce week-end, je suis rentré à Bruxelles le soir avec mon stock de viande surgelée, et des yahourts aussi (mais pourquoi est-ce si difficile de trouver du yahourt brassé en Belgique ?) Mais surtout de la viande.

Ne faisons pas durer le suspens : c'est donc bien cette semaine qu'à choisi la vétusté de mon installation électrique pour se rappeller à mon bon souvenir. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas été emmerdé, mais on ne peut pas lutter contre Murphy. J'ai déjà essayé, c'est pas possible.

Or ça, lundi soir tard, je fais la route avec mes surgelés, je me couche. Je me lève mardi matin, j'appuie sur un interrupteur et hop : voilà que s'arrête la chaîne hifi qui vient de me réveiller. Il me semblait pourtant que j'étais à jour dans mes factures... Je sors dans le couloir, j'essaie d'allumer : ça marche. Ce qui me prouve qu'il ne s'agit pas d'une coupure au compteur, puisque -les vieux s'en souviennent- l'électricité des communs est décomptée sur le mien. Après une bonne heure passée à examiner mon système électrique, j'arrive à deux conclusions : il n'est pas pas conforme et le problème ne peut pas venir de chez moi.

Me voilà qui commence à suivre les câbles qui courent sur les murs dans les couloirs pour essayer de comprendre le schéma électrique de la baraque... Moui, pas très reluisant. J'arrive finalement à découvrir parmi les nœuds à la sortie du compteur quels sont les câbles qui correspondent à mon appart. Remarquez, je dis câbles, mais il s'agit de vieux fils électriques qui ont du être raccordés là dans les années 50. Je touche à un des dominos[2] : grésillement, odeur de brûlé et petite fumée ! Je crois que j'ai peut-être trouvé mon coupable. Je remonte chez moi : miracle ! J'ai de la lumière !

Avant de partir, j'essaye d'expliquer aux ouvriers qui sont en train de refaire l'appartement du dessous où est exactement le problème, afin qu'ils puissent l'indiquer à un éventuel électricien que mon proprio (enfin, sa secrétaire, parce qu'il est en vacances) appellerait. Et ben c'est pas facile, je ne parle pas très bien russe, moi ! Du coup, le soir, quand je rentre chez moi, devinez ? Effectivement, je n'ai plus de courant. Je vais rebidouiller mon sucre-domino : le miracle se reproduit et j'ai de nouveau du courant. Ouf... Et mon frigo a l'air de n'avoir pas trop souffert, il est encore frais. Bon, je mettrai un papier sur les compteurs pour qu'on ne touche plus à cette cochonceté, parce qu'à mon avis, j'ai perdu le courant quand le contremaître est passé et a regardé ce que les ouvriers lui indiquait : ce que moi-même je leur avait montré.

Du coup, le lendemain, je laisse tourner mon PC, histoire de pouvoir vérifier depuis le boulot s'il est toujours connecté, donc toujours allumé, donc que mon frigo tient le coup. Je me marre un peu quand la secrétaire de mon proprio me rappelle pour m'annoncer qu'après m'avoir coupé le courant, le contremaître l'a prévenue que tout était réparé, et c'est ma foi sans grand étonnement que je m'aperçois en milieu d'après midi que mon PC ne répond plus. Quand je rentre, je trouve mes russes affairés à essayer de résoudre mon problème (ah ? Je croyais qu'ils étaient plâtriers, moi !) Ils ont fini par le faire, mais il y a maintenant des câbles déconnectés dans cette cave. Je me demande ce qui a arrêté de fonctionner, tiens...

Enfin bon, je n'ai pas perdu mes steaks et tout ça me distrait pendant qu'au boulot, on commence un gros déménagement, planifié par une boite allemande, avec des déménageurs qui viennent de Paris et un chef qui insiste pour que ne soyons présents en permanence alors qu'il n'y a même plus un PC de branché. Voilà qui m'amuse aussi.

La prochaine fois, je vous parlerai du Cabaret du Bout du Monde, au théâtre du Public.

Notes

[1] Ici, on dit un américain. Et on ne risque pas de confondre avec un américain, puisque ça ça s'appelle une mitraillette.

[2] Ici on dit sucre. Ils sont fous, ces belges.

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