Métaphore

Il fait froid dehors

Au secours, la gauche revient !

J'ai deux ans pour m'enrichir, deux ans ! Avant que Rome ne se rende compte de quelque chose, je serai loin ! Loin et riche !
Gracchus Garovirus, gouverneur de Condate

À part la droite, il n'y a rien au monde que je méprise autant que la gauche.
Pierre Desproges

Moi, la victoire de la gauche aux dernières élections me fait peur. Remarquez bien que c'est plus un baroud d'honneur qu'autre chose : le pouvoir, c'est toujours les mêmes qui le tiennent et qui pourront continuer à détruire tout doucement tout ce qui a trait à la culture et l'intelligence dans ce pays, et je ne parle pas du social... N'empêche que tout ça m'inquiète.

Pas vous ?

C'est pas franchement que je préfère la droite... Randolph Bourne (le fameux.) disait Si tu n'es pas idéaliste à vingt ans, c'est que tu n'as pas de cœur. Si tu l'es toujours à trente, c'est que tu n'as pas de tête. Oui, mais moi, j'ai su rester très jeune[1], et du coup, j'attends toujours ma puberté, d'une part, et j'ai toujours tendance à penser qu'il sied à l'homme de n'être pas un loup pour son prochain, surtout si le prochain est pauvre et que l'homme en question vit dans un 250m² en terrasse sur l'île Saint-Louis.

Il n'empêche que la victoire [2] de la gauche, donc, m'inquiète... Parce que c'est une victoire écrasante. Or, à quand remonte la dernière victoire écrasante sortie des urnes ? Aux 80% du gars qui a calmement placé un homme de paille à la tête de la premier-ministerie pour en profiter depuis pour tirer les ficelles avec ses copains repris de justice en s'arrangeant pour que l'ordre du monde soit respecté et que l'argent aille bien dans les poches des patrons, pas dans celle des chercheurs, des artistes ou (horreur !) des pauvres...

Du coup, comme il est bien connu que les politiques sont de crétins sans mémoire qui oublient sitôt qu'ils ne sont plus au pouvoir qu'ils ont fait autant de conneries que leurs successeurs, j'ai un peu peur que la gauche en question se mette à ne plus se sentir péter et que ses cadres deviennent tous aussi baffables que monsieur et madame Royal. Bref, qu'ils se mettent à croire qu'on a oublié qu'on n'aimait ni leurs gueules, ni surtout leurs méthodes et que s'il s'étaient pris une tôle lors des élections précédentes, c'est quand même beaucoup parce que foutre l'insupportable Hollande à la tête du bouzin, c'était quand même exactement le truc à faire pour bien expliquer aux électeurs que Mesdames, messieurs, on a bien compris votre envie de changement et on n'en a rien à foutre, c'est quand même pas les électeurs qui vont faire la loi, non ? Enfin bon, moi je dis ça... C'est juste la frustration de ne pas pouvoir voter à gauche sans voter pour des gens qui me sortent pas les trous de nez qui me fait parler. Vous allez voir que je vais finir par adhérer au PC !

La prochaine fois, je vous parlerai d'un coup dans l'aile de ma voiture toute neuve.

Notes

[1] voir à ce sujet l'article jeune dans l'ABCD Nuls, in les mêmes-le livre - Albin Michel 1990 (putain, déjà ?!?) - ISBN: 2-226-04884-7

[2] enfin, je dis victoire de la gauche, c'est surtout ce qu'en terme techniques, nous autres, commentateurs politiques, appellons un putain de branlée pour la droite

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