Métaphore

Il fait froid dehors

pour approfondir

à méditer:

Moi j'ai pas de cancer, j'en aurai jamais, je suis contre.
Pierre Desproges

pré-médité:

Qu'il me soit permis de revenir un peu sur deux des sujets de ma précédente contribution : la musique et mon age, je voudrais aussi que cessent enfin les parleurs de la radio de dire "Et voilà, c'était brôl, de machin, en mille neuf cent nonante loin..." Il est difficile d'imaginer à quel point peut m'effrayer, un instant après avoir chantonné un air à la mode il y a deux ou trois ans de me rendre compte tout soudain qu'en réalité ça a dix ans. Et je ne parle même pas des grands tubes de ma jeunesse folle. Est-ce que vous vous rendez compte que War de U2, ça date d'il y a 20 ans ?!? Oui, oui, l'album de l'époque où ils faisaient encore du rock, celui avec Sunday Bloody Sunday et New Year's Day ... Allez, on va dire que j'étais de toutes façons un peu trop jeune pour écouter ce genre de trucs, mais rien que With or Without You, qui est quand même un truc sur lequel j'aurais emballé sévère à l'époque si je n'avais pas déjà eu ces complexes que j'ai toutes les peines du monde à maîtriser encore aujourd'hui, ça date de 1987. Seize ans ! C'est décidé, demain, j'écoute du rap et du hareng'n bi !

Par ailleurs, en musique, vont et viennent les modes. Il y a un petit gimmick tellement monstrueusement trop utilisé au début des années quatre-vingt qu'il a fini par disparaître, s'étant auto-ringardisé sur une période relativement courte. Il s'agit du vocoder, cette petite boite qui permet entre autres choses (mais on n'en utilise jamais que cette possibilité) de faire déraper la voix vers le synthé pour finir ses phrases avec une texture vocale plus proche de la voix des robots des films de SF des années cinquante que d'autre chose (allez, à la rigueur d'une envolée lyrique de Kraftwerk.) Et bien je suis heureux de constater qu'après une traversée du désert d'une quinzaine d'années, le vocoder se porte comme un charme puisque la plupart des auto-proclamées "divas" de la soupe actuelle l'ont utilisé à l'une ou l'autre reprise (avec une petite mention pour Cher et son "The music's no good without you", le premier titre où je me suis rendu compte de cette tendance), c'est même sidérant de voir à quel point c'est devenu un passage obligé pour les arrangeurs. Ça me rappelle cette façon qu'on eue tous les arrangeurs de dance, je dis bien tous, de faire un passage dans les morceaux ou d'un seul coup disparaissaient les aigus et où il ne restait qu'un peu de médiums au dessus des basses, poussées à fond, elles un peu comme si on entendait la musique depuis l'extérieur de la boite... Vous aviez remarqué à quel point ça a été utilisé et réutilisé ad nauseam ?

Allez, une petite dernière : Il y a quelques années (1996, pas hier non plus), l'excellent Wycleef Jean, à la barre des Fugees, dépoussiérait le Killing Me Softly de Roberta Flack (1973, tant qu'on y est. Un très bon titre dès le départ) en inventant un nouveau son qui mélangeait rap et reggae avec un peu de trip-hop pour le liant. On retrouvait en vrac sur leur version du titre : Une reprise, une grosse basse ronde jouant de petites notes courtes à l'arrière du temps, des harmonies vocales féminines un peu soul, des interventions discrètes de rap entre deux vers du chant, des breaks relancés par quelques phrases très simples de sitar ou assimilé, bref, un mélange amusant d'éléments hétéroclites qui tout soudain s'amalgamaient de jolie façon pour presque créer un style musical propre. Que s'est-il passé par derrière ? La formule a été pillée pour le tout venant des tâcherons de la production à gros budget pour essayer de marcher dans les traces du succès des Fugees. Le pire, c'est que ça a marché, puisque le grand public a acheté les titres les uns après les autres. Je n'ai plus tous les morceaux en tête, juste deux ou trois d'entre eux : une version vomitive de Bohémian Rhapsody (complètement amputée du passage central, la pire version que je connaisse et pourtant, j'en connais un gros paquet), et plus près de nous, en France, on a pu assister au massacre du "Chanter pour ceux" de Michel Berger suivant les mêmes recettes, et dernièrement, j'ai entendu une reprise de "Une femme avec une femme" de Mecano, qui était fabriquée avec l'exacte même recette. Je dois avouer une petite faiblesse pour une version de "Prendre un enfant par la main" que j'ai un jour entendue en radio : la même exacte recette, mais c'était une parodie. Comme quoi, il suffit parfois d'un peu de distanciation pour apprécier les choses.

Bon, on cause, on cause, mais on oublie les choses importantes : pour revenir un peu sur un des sujets de ma précédente contribution, mais un autre. À propos de la clope cette fois : c'est effectivement une saloperie. Aprés vérification radiologique, on trouve effectivement dans mes poumons des trucs qu'on n'y devrait pas voir. Ça pourrait être pire, puisque l'arrêt de la cigarette devrait stopper l'évolution des trucs en question, mais bordel les gens : arrêtez ! Pensez à votre copine, votre copain, vos enfants si vous en avez, et ne laissez pas tomber tous ces gens, Ce n'est pas parce que vous avez encore dix, quinze ou vingt ans devant vous que vous n'aurez pas de regrets le jour où vous comprendrez que vous n'allez bientôt plus être qu'un souvenir pour eux.

La prochaine fois, je vous parlerai de MST.

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