Métaphore

Il fait froid dehors

Sports d'hiver

Christmas time is here again !
Christmas time is here again !
Christmas time is here again !
Christmas time is here again !

les Beatles

Or ça. J'étais donc il y a quelque jours chez mon petit frère, lequel habite à Grenoble. Grenoble, finalement, n'est pas très loin d'Annecy, voire de Thônes, toutes les vacances d'hivers de ma jeunesse. Nous y sommes donc allé faire un tour.

D'ailleurs, c'est plus que ma jeunesse : c'est un peu la jeunesse de toute la famille depuis que mon grand-père, condamné à mort par contumace entre 39 et 45 par nos amis teutons, y a trouvé refuge. Toute la famille y est un peu chez elle depuis (c'est le premier endroit -à part ma région bien sûr- où j'ai pesté contre les parisiens qui nous envahissent.) C'est aussi là que j'ai chaussé des skis avant même de savoir marcher, ça marque.

Toujours est-il que je n'y étais plus allé depuis cinq ans avec ma demoiselle de l'époque, qui avait tout de suite décidé que c'était là que nous devions emménager le plus vite possible. Avant de pester contre toute la région après s'être cassé la figure en short dans la neige un 29 juillet, toute sudienne qu'elle était.

Donc. Nous voilà en route vers les joulies montagne de mon enfance, histoire de se rajeunir un peu. Nous sommes allés manger à l'hôtel de nos vacances de sports d'hiver, dans lequel nous n'avions pas mis les pieds depuis huit ans. Ça file le temps. Et puis j'ai eu une envie : aller voir le pieds des pistes, même si, manque de neige oblige, il n'y avait pas grand chose à y voir. Je prends donc mon volant et hop, en route vers les cimes.

En plus, nous sommes des veinards : il s'est mis à neiger, gage d'un plus grand réalisme dans la reconstitution de nos sports d'hiver. Alors je monte ; C'est escarpé, c'est étroit, ça tourne beaucoup, et cette neige qui tombe n'est pas la meilleure chose qui soit pour l'adhérence. Tout ça n'est pas grave : nous ne tardons pas à rejoindre un chasse neige qui déblaie la route juste devant nous. Ah, c'est mieux... Oui mais ce n'est pas assez. avec ma suspension rabaissée, mes pneus larges et ma tonne et demie, je ne suis pas le mieux équipé pour ce genre de situation. Après avoir fait la moitié de la route, il faut se rendre à l'évidence : Nous allons redescendre tant qu'il en est encore temps.

Bien, que fait-on? Et pourquoi pas aller dire bonjour au parrain de ma soeur, qui a un chalet sur l'autre versant mais plus bas? Voilà une idée qu'elle est bonne, en avant. Alors nous montons, nous montons... et pendant ce temps là, la neige continue de tomber. Jusqu'au moment où force est de nous rendre compte que nous n'avançons plus. Que reculer est hors de propos et que faire demi tour est impossible sur cette route qui par temps sec n'est pas même assez large pour laisser passer deux voitures de front.

Ah tiens, à propos de deux voitures de front, en voici une en face de nous. Celle là bouge encore un peu -moins lourde-, pardon madame, mais il va falloir que vous reculiez pendant que nous allons essayer de faire parvenir ce tank jusqu'au petit contrefort, là un peu plus haut... Et nous voilà à quatre autour de ma voiture, tentant désespérément de lui rappeler qu'elle est censée avancer dans le prolongement de ses roues, alors qu'elle n'a qu'une envie, c'est de partir perpendiculairement à icelles, directement vers le fossé, ou alors tout simplement vers la vallée. Rappellez moi la prochaine fois qu'essayer de diriger un palet géant de une tonne cinq, j'ai connu des jeux plus amusants.

Au bout d'un certain temps pourtant, mission accomplie : la voiture est arrêtée sur une surface à peu près plate sur le coté de la route. Bieng! Le moment idéal pour laisser tomber tous nos projets d'ascension et se mettre à descendre avant qu'il ne soit trop tard (car la neige continue à tomber drue). Alle hop, c'est reparti, mais dans l'autre sens cette fois.

Ce qui est mieux après tout : la pente joue pour nous cette fois. Ah oui mais alors non. Je ne vais pas m'appesantir une fois de plus sur le poids de cette voiture, mais si on lui donne une bonne pente à descendre et une route suffisamment glissante, elle va se faire un plaisir d'y foncer toute seule, ce qui serait bien... si la route était droite. Ce qu'à dieu ne plaise elle ne fait même pas mine d'être. Il s'agit donc de retenir cette cochonnerie avant qu'elle ne se jette dans un fossé, voire un ravin.

Et bien sûr, c'est à ce moment là qu'arrive en face une autre voiture, nous forçant à ranger la notre le plus près possible du fossé qui conduit au près dont la forte pente se dirige directement sur le petit bois un peu plus bas. Dans un film, c'est à peu prêt à ce moment là qu'une ou deux roues quittent la route pour laisser la voiture en équilibre instable...

Et ben des fois, la vraie vie, c'est comme dans les films.

Résumons la situation : La route est une vraie patinoire, le devers descend directement vers un bois (sur une pente assez raide), deux roue de la voiture viennent de quitter la route et sont pour le moment juste en dessous, dans la gadoue neigeuse. Comment nos héros vont ils se sortir de cette épineuse situation?

Pour être tout à fait franc, je m'attendais déjà à ce moment là à rentrer dans le nord en train. Fort heureusement il n'en fut rien : un abris à bois judicieusement placé permit à mon frère de fabriquer une route de fortune sous les roues jusqu'à la route en vrai, et nous a fourni également un appui suffisant pour pousser la carcasse dans un sens contraire à celui qu'aurait voulu lui faire prendre les lois de la physique les plus élémentaires.

Je ne vais pas m'étendre plus sur le reste de la descente qui nous vit atteindre un lieu plus sûr et moins neigeux, sachez simplement que l'aventure n'a pas arrangé l'état de fatigue qui est le mien en cette période de fêtes.

Sur ce, mes bons mais, plein de bonne fatigue, je m'en vais vaquer à d'autre occupations plus propices à remplir une fin de millénaire. Buvez bien, faites bien la fête, et rendez vous dans le prochain siècle.

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