Quand Pink Floyd a sorti son premier album, plein de comptines psychédéliques, ils ont perdu un paquet de fans, qui jusqu’alors allaient les voir sur scène pour leur explorations musicales avant-gardistes. Quand ils sont sorti leur deuxième album, les fans des comptines psychédéliques ont repoussé ces envolées planantes qui ressemblaient si peu à ce qui les avaient séduits dans le précédent. Quand ils ont sorti le troisième, ceux qui avaient accroché au précédent n’ont pas compris l’intérêt de ces chansons folk et rock basiques. À la sortie du quatrième…
Bon, je pourrais faire toute leur discographie comme ça. C’est une des choses que j’admire le plus chez eux : cette façons qu’ils ont eu au long de leur carrière de perdre systématiquement des fans à chaque album (tout en en gagnant encore plus à chaque fois.) Alors bien sûr, on trouve un peu partout des gens qui estiment que The Wall est indigeste d’auto-indulgence et absolument pas à la hauteur de Wish You Were Here, à l’inverse, certains considèrent que ce The Wall est le summum de leur carrière et que les disques précédents sont chiants. On trouve même des gens se disant fans absolus absolument persuadés que Dark Side a marqué la fin ultime de l’intérêt que pouvait avoir le groupe, voire (j’en connais) qui expliquent à qui veut l’entendre que seul leur premier album mérite de n’être pas oublié, tout ce qu’ils ont sorti après le départ de Syd Barrett étant de la merde sans intérêt.