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Par pensées irréfléchies - Lien permanent
Une de plus, mes enfants. Bon, d’accord, ce n’était pas mon année la plus bavarde, de loin. Il m’est arrivé par le passé de faire autant de billets en un mois que pendant l’année écoulée. Pire : j’ai sauté des mois, c’est dire si je n’ai plus rien à dire.
J’ai trop à penser en réalité, j’ai trop de questions, j’ai la tête rempli d’incertitudes et d’hésitations. Je sais tellement peu de choses que le temps est bien loin où je me sentais légitime à donner mon avis sur quoi que ce soit. Oui, c’est du déjà lu ici : je parle peu en public parce que même si j’ai des avis, je sais qu’ils ne sont que ça : des opinions personnelles. Mes valeurs m’appartiennent, elles sont le fruit de mon cheminement, et je n’ai pas à tenter de convaincre qui que ce soit n’ayant pas l’exact même parcours.
C’est un retour aux fondamentaux : j’ai grandi comme ça, en me noyant dans les questions. Et puis j’ai découvert la bière, les pétards, un ami, et des filles que j’ai aimées, et je me suis fait de tout ça un rempart entre moi et les questions. J’ai même réussi, l’amour aidant, à me vider la tête ; à passer plusieurs années dans un nuage de contentement qui m’a totalement embrumé le cerveau. Une sensation qui a depuis totalement disparu, que je ne retrouve que très épisodiquement quand j’ai cassé la boite de vitesse de ma tête et que seule une prise d’anxiolytiques ponctuelle, mais conséquente, peut me détendre.
Mais ça n’a rien à voir, c’est ponctuel, ça disparaît après quelques heures. Et puis je ne regrette pas mes années de bonheur béat, parce que mine de rien, ce n’était pas moi. Quand ça s’est déchiré, ça a fait mal, mais j’ai eu l’impression de me retrouver, et de retrouver mes questions, de me redemander “pourquoi ?”
Je suis moins béat, mais tellement plus sensible.. Les yeux mouillés en regardant les gens, la chair de poule en parlant d’un morceau de musique, ou des morceaux de musique, justement, dont je découvre des détails alors que je les écoutais en boucle depuis une paire de décennies… Je n’ai pas l’impression d’avoir retrouvé qui j’étais avant la béatitude : j’ai l’impression d’avoir retrouvé les gamin que j’ai été et dont je n’ai presque plus de souvenir, et de compléter ce gamin avec tout ce que j’ai appris depuis.
Je ne sais toujours pas qui je suis et où je vais, je ne le saurai sans doute jamais mais je continue à emboîter les pièces une par une, en apprenant un peu plus sur moi à chaque pas. En fait, je vais super bien, même si je n’arrive plus tellement à le communiquer. Mais promis : je ne sais pas à quel rythme, mais j’en reprends pour une quinzième année.
J’vous aime.
Commentaires
Je t'aime aussi. (drôle comme l'adresse à un seul modifie cette phrase, hein ? Je compte sur les prochains pour te dire la même chose et dissiper l'équivoque)
Comme un pb technique (signalé au maître de maison et promptement corrigé) m'avait empêcher de donner mon avis, je réitère :
Je t'aime aussi. Voui, je sais que je prends des risques en disant cela. Ne t'emballe pas trop.
Je note avec plaisir que ta dernière phrase n'est pas interrogative. C'est épatant.
Si tu savais le nombre de questions que je me pose chaque jour... Heureusement que j'ai de moins en moins de mémoire : je n'ai pas besoin de chercher la réponse.
Bon anniversaire, blog :)
Dis, tu commences par les quatre coins quand tu manges un Petit LU, ou pas ?
Je sais pas si je dois être rassuré de voir que les interrogations existentielles et le doute constant sont des choses que je partage avec au moins une autre personne l'exprimant publiquement ou effrayé de voir que visiblement ça ne s'arrange pas avec l'âge/le temps. Mais je t'aime aussi.
A mon âge avancé on court moins vite d'un blog à l'autre, mais je finis toujours par tomber sur le tien. Je t'aime aussi tout plein, toi et tes Lego
Heureuse que tu sois décidé à continuer. J'aimerais être capable d'écrire ce que tu écris sur la fin au sujet de cette période d'après la béatitude - à la fois du point de vue des sentiments exprimés et de la façon de le faire -.
Ben moi, j'aime tout ce que je connais de toi.
Et j'espère te lire encore longtemps.
Ouais bin moi je ne te connais pas, je t'ai lu il y a longtemps, par accident (vous vous rappelez quand on tombait sur des blogs par accident ?), j'ai bien aimé, cru que j'étais tombé sur un nid de gens plus intelligents que moi et donc fui assez vite.
Et depuis euh…
Où j'en étais ?
Ah oui : l'âge.
De temps en temps je tombe ici, je lis un article dont le titre m'interpelle (à tarte, c'est dire si je suis drôle), et chaque fois je suis happé et j'en lis quatre ou cinq en rafale.
Alors tu fais bien de continuer.
Et j'ai moins peur parce que tu es pote avec des potes, alors forcément.