Mes souliers sont rouges, et mes semelles sont usées
Par lez'Arts - Lien permanent
Il y a un peu plus de dix ans de ça, l'homme de ma vie (dont il faudra que je vous cause un jour) alors en garnison chez nos challengers en matière de cyrhose du foie, j'ai nommé les bretons, m'avait lors d'une permission amené une chanson qu'il avait entendue là bas. Il n'avait pas de disque à me faire écouter, mais il s'agissait d'une chanson traditionnelle, genre dont nous faisions l'essentiel de nos soirées communes, et il n'a pas été bien difficile de trouver trois accords derrière la mélodie pour inscrire le morceau à notre récital-biture du soir.
Il y était question d'un banc au bout duquel une mie attend, et puis de canards. Plus tard, j'ai eu l'occasion d'entendre l'original (si tant est qu'une telle chose se puisse pour ce qui est de la chanson trad) sur le disque d'un groupe qui présentait les amusantes particularités d'une part d'être le plus grand petit groupe normand de musique traditionnelle québécoise, d'autre part de porter le nom à rallonge de Mes souliers sont rouges[1].
J'ai accroché tout de suite : c'était joyeux, c'était parfois acrobatique, c'était parfait pour faire la fête, et à cette époque là, derrière nos guitares dans les estaminets, c'est exactement ce que nous faisions. J'ai un peu cherché des infos sur Internet, et si mes souvenirs sont bons, deux sites en parlaient, dont un beaucoup plus copieux que l'autre, qui allait devenir le site officiel peu de temps après. Découvrant à l'époque le HTML, je me suis permis d'écrire un mot aux auteurs du site pour signaler deux ou trois erreurs que j'avais repérées et nous avons commencé à correspondre un peu. Quand le site est devenu officiel, ils ont lancé une liste de discussions à laquelle j'ai été le premier inscrit après les auteurs du site et juste avant le manager du groupe.
Le manager, j'allais le rencontrer peu de temps après, en même temps que le groupe, lors d'un showcase à la fnac d'à côté de mon boulot. C'était la première fois de ma vie que je rencontrais en vrai quelqu'un que je ne connaissais jusque là que par Internet et l'effet était étrange, mais pas désagréable, vu que nous avions quand même l'un ou l'autre point commun et que le courant est bien passé.
Alors forcément, j'ai continué à suivre le groupe, à aller les voir régulièrement et à choper le manadgère quand je pouvais pour boire un coup ou me faire offrir un t-shirt. Et même, bon prince, alors que j'ai été le premier à lui dire qu'il n'avait officiellement plus aucun intérêt quand il a annoncé qu'il quittait le groupe, je suis resté copain avec lui.
Aujourd'hui, le groupe est en, hum... pause prolongée, les anciens membres sont chacuns partis sur des projets personnels[2] et l'ex manadgeure en question est retourné à ses premières amours, à savoir l'un ou l'autre moyen de vivre de sa plume.
Et actuellement, avec sa plume, il rédige Et mes semelles sont usées avec son camarade (et ex-collègue) Hugues, un blog de souvenir de vie avec les Souliers. Mais c'est histoire d'appâter le chaland, puisque ces chroniques, et d'autres, sont reprises dans Une page de tournée, le livre qui parle de la même chose, mais en plus complet. Et tant qu'à faire, ce livre, il le publie aux Éditions Devoldaere, sa maison d'édition à lui qu'il vient de monter.
Alors tout ça, c'est bon, mangez-en.
Notes
[1] Après tout, si on peut vendre de la margarine au beurre sous le nom de Aussi bon cru que cuit, qui l'eût cru ?, pourquoi pas ?
[2] Mon préféré, c'est Allo Caroline, qui ne contient pas seulement un violoniste qui m'a fait l'honneur de me ranger dans la cas Hé, toi, j'te connais !
avant même notre première demie biture commune, mais également la demoiselle dont j'avais pleuré le départ de Elles il y a quelques années.
Commentaires
"L'homme de ma vie", cette expression ne cesse de m'intriguer :-)
C'est bien, je ferai l'effort de te servir des frites maison, ce week-end, pour te remercier de ce billet... ;-)
salut xave,
c'est chouette icitte... a plus vers chez nous.. (si l'autre, là, te fait des frites, amène lui de la mayo belge, il te bénira jusqu'a la douzième géneration..)
sinon, une bonne bière sur Caen, ça sera avec plaisir. stef
Laurent> Ne rêve pas trop, c'est une histoire sans sexe; Enfin, si mais bon, pas tout à fait. Je te désintrigue, là ?
Éd Granboldaere> Avec un poulet au gras ?
Stef> Pour la mayo, c'est prévu. Pour boire une bière, je ne sais pas : je te rappelle que la dernière fois, j'ai vidé ta pharmacie et j'ai du réclamer du papier par SMS ...
"Enfin, si mais bon, pas tout à fait." Je suis encore plus intrigué :-)