C'est en tout cas fascinant, je n'imagine même pas comment on peut être moins affirmatif. Reprenons :

Des études : fait-on plus vague ? Je ne parle même pas du simple manque de précision, mais si ces sont seulement des études, ce ne sont pas les études. Il doit donc y avoir d'autres études qui disent complètement autre chose. En espérant qu'ils ne parlent pas des études sur les relations amoureuses dans la Chine féodale, dire simplement Des études montrent que... signifie tout simplement D'autres disent tout le contraire.

des femmes qui : Je ne vais pas reprendre la même argumentation, mais l'idée est la même : parmi celles des études qui vont dans notre sens et en oubliant les autres, on peut trouver certaines (proportion inconnue) choses qui vont dans notre sens. Tout soudain, on se sent empli de certitudes, non ?

des céréales comme fitness : attention, nous ne parlons même pas de notre produit, mais de truc vaguement similaires qui peuvent ou peuvent ne pas contenir des tas d'ingrédients, d'additifs, de produits quelconques et variés qui n'ont rien à voir avec le truc que nous essayons de vous vendre, et dans des tailles ou des proportions différentes. Bref, la moitié du magasin, mais la moitié avec céréales dans la liste des ingrédients.

ont tendance à : On a vu plus haut à quel point le début de la phrase est prodigieusement affirmatif et universellement englobant. On notera maintenant que parmi cette proportion inconnue de quelques femmes dans certaines études non précisées, on a vaguement observé que parfois, les choses évoluent dans le sens que nous décrivons. Pas beaucoup, c'est juste une tendance. Donc c'est plutôt plus que moins. Ça veut dire qu'une partie du temps, ça évolue dans l'autre sens, mais nous n'allons pas nous laisser arrêter, non ?

être plus mince : que ? que la moyenne ou que ma voisine ?

et à le rester : Attention mesdames et messieurs, grande nouvelle : parmi ces milliards de femmes ayant vécu le miracle de devenir top-models grâce à nous, il y en a qui n'ont pas grossi par la suite. N'est-ce pas merveilleux ?

Au final, on peut affirmer que (prenez une respiration) certaines études, en tous cas celles qui ne disent pas le contraire ou carrément autre chose, montrent qu'il n'est pas totalement incompatible pour une femme qui mange n'importe quoi contenant des céréales (ce qui n'exclut pas notre produit, notons-le, on parlera de cette histoires de sucres ou de graisses un jour où on aura le temps de parler diététique, ce qui n'est pas notre propos actuel) d'espérer que ses variations de poids iront plutôt (ou pas) dans le sens qui lui permettra d'être plus mince que quelqu'un d'autre qu'on aura soin de choisir avec plus d'embonpoint, et peut-être même qu'elle ne va pas grossir demain ou la semaine prochaine.

Excusez moi, mais ... combien a été payé l'abruti qui a pondu ça ? On me rétorquera -c'est arrivé, j'ai des noms (enfin, un)- : À mon avis c'est surtout une histoire de législation. D'accord, je reformule : Combien a été payé l'agglomérat immonde de publicitaires décervelés et d'avocats frileux qui ont été pondre un néant pareil ?

Et pour finir, notre grand jeu, répondez à la question suivante : Combien, parmi les téléspectateurs de TF1, vont aller acheter ce genre de merde, attendre des miracles et râler ensuite contre la perte de leur pouvoir d'achat ?