Âme, peu servi.

Ce fier jeune homme que se tient devant vous (moi, je veux dire. Métaphoriquement en plus. D'accord, c'est une formule creuse, mais notez qu'elle me permet un tirage à la ligne assez conséquent, même si je reste un dilettante (les tentes) face à un Allais ou un Balzac. Bref !) est en de bons termes avec Microsoft, puisqu'Icelle certifie dès à présent, et depuis vendredi dernier, qu'il est selon ses critères capable de planifier, d'implémenter et de maintenir une infrastructure Active Directory pour les serveurs sous Windows 2003.

Ça pète, hein ?

En plus de ça, je tente un effet de style inouï, totalement incongru en ces pages : je vous dévoile la fin dès le début, moi qui aime pourtant tant les surprises. Mais pour une fois, c'est comme un Columbo, c'est le cheminement qui est intéressant, l'aventure ; Même si je vous avoues que du suspens quant à la conclusion, il y en a eu pas mal.

Ça commence en décembre dernier : je pose enfin la date de l'examen, ça sera fin février ! Ça me laissait deux mois pour réviser, c'était bien. Sauf que le centre d'examen m'appelle début février pour m'annoncer qu'ils sont bien désolés, mais qu'à cette date là, ça ne va pas être possible. Très bien, me dis-je in petto (car j'aime in petter lorsque je suis seul), ça tombe bien : j'ai rien foutu.

La date est donc repoussée à la fin du mois de mars, ce qui me laisse un mois et demi pour réviser, ce qui est bien. Sauf que la semaine précédent l'examen, je me rends compte que oups, je n'ai rien foutu, derechef. J'appelle donc le centre d'examen pour leur annoncer que pour des raisons indépendantes de ma volonté - ce qui n'est absolument pas un mensonge : mes révisions et ma volonté ont tout au long de ma vie pratiqué les unes envers l'autre une neutralité de bon aloi - je n'allais pas pouvoir être là à la date prévue.

L'examen est donc décalé une fois de plus : ce sera fin avril, ce qui me laisse un mois pour réviser. Et là, le lecteur sagace[1] aura remarqué un motif dans l'évolution de la chose : à chaque décalage, j'ai un peu moins de temps pour réviser. C'est qu'il me faut me faire violence, sinon, je n'y irai jamais.

Or ça, quinze jours avant l'épreuve, une vérité commence à se faire jour : il serait vraiment temps que je commence à m'y mettre sérieusement, parce que je dois quand même ingurgiter un bouquin de 1135 pages avant de digérer en faisant quelques exercices pratiques si je veux arriver à quelque chose. Ouille, entend-je dire quelque part dans le fond ? Je suis d'accord.

Je m'étais donné une grosse semaine, du week-end au week-end, pour la première étape, suivi d'une petite semaine pour la mise en pratique et les simulations d'examen ; j'y suis presque arrivé. Presque parce qu'arrivé au dimanche en début de soirée, il ne me restait guère plus de 300 pages, je m'attendais à finir avant de me coucher, ou à la rigueur de déborder un pouième sur le lendemain matin.

Et puis il y a eu le résultat du premier tour, j'ai été incapable de me concentrer de tout le reste de la soirée et je n'ai plus avancé. Et puis il y a eu un embouteillage le lendemain matin qui m'a fait arriver fort tard au boulot alors que le lundi, je dois vérifier mes logs du week-end. Et il y a eu un gros crash serveur, le genre qui prend du temps à remettre d'aplomb et qui rend les journées remplies d'adrénaline et de chef qui crie et amène des soirées tout vidé où n'est plus capable de rien faire (et encore, j'avais un squatteur à la maison qui faisait la vaisselle.)

J'ai donc fini mon programme du dimanche soir mercredi midi, ce qui me laissait à peu près un jour et demie pour faire des simulations d'exam. J'étais tout content de réussir les premières quand je me suis aperçu qu'il ne s'agissait que d'un programme de révision. Les vraies simulation, elles, étaient autrement plus costauds. D'ailleurs je les ai ratées, en série. J'ai passé deux putains de jours à rater toutes mes simulations d'examens. La veille de l'exam, au soir, j'étais tellement défait que j'ai failli craquer, et ces saloperies de simulation remplies de questions totalement incompréhensibles continuaient à me narguer.

Le vendredi matin, je me suis réveillé vers 5h30, en sentant tout de suite que fatigué ou pas, je ne me rendormirai pas. J'ai donc pris mon petit déjeuner très tôt et j'ai recommencé à rater mes simulations en faisant chauffer le café. Trois heures plus tard, sur mon portable, assis dans ma voiture en attendant qu'il soit l'heure d'entrer dans le centre d'examen, je réussissais la seule simulation de toutes mes tentatives, ce qui m'a permis d'y aller sans avoir tout à fait envie de me pendre.

Je vous passe le gros de l'exam, disons simplement que j'étais loin d'être sûr de parvenir à aligner les 70% de bonnes réponses nécessaires à son obtention. Le plus affreux à été quand au bout de deux heures, au moment où je voulais passer en revue les quelques questions que j'avais laissé en suspens, le logiciel s'est viandé (ah oui, c'est quand même du Microsoft !) J'ai heureusement appris que les réponses étaient enregistrées au fur et à mesure et que je pourrais reprendre là où j'en étais.

Quand j'ai fini par cliquer sur le bouton Terminer, les quelques secondes qu'il a fallu à la machine pour calculer le score m'ont paru une éternité, et mon soulagement quand elle m'a dit que j'avais 80% de bonnes réponses a été une décompression totale. Rah !

Donc voilà, un de plus, plus que quatre avant la super certification. Je vais essayer maintenant de bosser ça dans l'ordre, parce que je me suis senti un peu idiot quand je me suis aperçu que cet exam là était le quatrième des quatre principaux et qu'il était censé s'appuyer sur des notions apprises dans les deuxième et troisième. Bon, je ne vais pas me plaindre, puisque je l'ai.

Celui là était différent des précédents, pour moi. Ceux que j'avais déjà passés, ressemblaient plutôt à une validation d'acquis, alors qu'étudier celui-ci m'a permis de découvrir un certain nombre de choses qui vont me permettre de ... travailler plus, maintenant que je me suis rendu compte qu'il y avait des tas de trucs au boulot qui devraient être faits autrement.

Allez, youpi, champagne. La prochaine fois, j'apprendrais à gérer correctement un réseau.

Wuais, c'était naze, comme effet de style. Je n'ai plus de conclusion maintenant. Tant pis, je vais retourner à mes Linux, ça va me défouler.

Notes

[1] Oui, je parle de vous, suivez un peu, ce n'est pas tous les jours que je me laisse aller à un compliment.

Commentaires

1. Le jeudi 3 mai 2007, 23:53 par martin

j'aime bien le titre :-)

2. Le vendredi 4 mai 2007, 00:26 par Franck

Et moi j'aime bien l'âme du fil conducteur qui va d'examen en examen \o/

3. Le vendredi 4 mai 2007, 00:54 par LeChieur

C'est donc la deuxième certification Microsoft que tu escroques sans travailler, si j'ai bien compris ? Tu seras tondu à la Libération, ou bien ?

4. Le vendredi 4 mai 2007, 04:11 par Pep

Tu voulais certainement dire le lecteur s'agace, non ?

Au fait ... Tu comptes t'arrêter quand tu auras retapissé toute ta chambre avec le logo Microsoft ?

5. Le vendredi 4 mai 2007, 09:42 par xave

Martin> Oui, je me suis dit qu'il fallait au moins une accroche intéressante.

Franck> Il y a plein de gens qui font ça tout le temps et qui trouvent ça normal. Moi j'en parle parce que ça touche mon complexe de l'imposteur. J'en recauserai.

LeChieur> Non, tu n'as pas suivi : pour les deux précédents, je n'ai pas bossé, c'est vrai. Mais pour celui ci, je me suis mis autant que faire se peut en mode mono-tâche pendant quinze jours.

Pep> C'est marrant, j'ai lu ton commentaire avant de lire de qui il était et j'ai tout de suite reconnu ton style. Non, j'arrêterai quand ma boite m'aura payé de quoi démarcher d'autres boites qui me paieront mieux. Malin, non ?

6. Le vendredi 4 mai 2007, 10:02 par Franck

Le complexe de l'imposteur, pourquoi donc cette formule me parle ? Bizarre, bizarre.

Signé : Le pizzaïolo

7. Le vendredi 4 mai 2007, 11:25 par LeChieur

Ah, oui. C'est juste qu'on ne doit pas avoir la même conception du "autant que faire se peut", alors... Ou de "mono-tâche"... :-D

8. Le vendredi 4 mai 2007, 11:29 par xave

Ma capacité de concentration a beaucoup baissé depuis Internet.

9. Le vendredi 4 mai 2007, 16:24 par Pep

xave > Tu ne pourras donc jamais m'accuser de te prendre par surprise.

10. Le vendredi 4 mai 2007, 21:06 par biou

\o/ félicitations encore (et euh +1 pour les histoires d'imposteur)

11. Le dimanche 6 mai 2007, 07:10 par Kozlika

On pourrait peut-etre fonder un club ?

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