David Gilmour - On a Island

image: la pochette de l'album Fichtre, en voilà un évènement : David Gilmour sort un nouvel album ! Et là vous me dites C'est qui ? Permettez moi de vous escorter à la porte par contact répété des poches arrières de votre pantalon et des semelles de mes chaussures.

David Gilmour, mécréants, c'est le guitariste de Pink Floyd ! Le principal chanteur aussi, et le gars qui a repris l'affaire en main quand l'auteur principal a décidé de se barrer, jugeant qu'il s'en sortirait mieux tout seul. Et pourquoi est-ce un évènement ? D'abord parce qu'il sort un album, tout simplement, ensuite parce qu'en mettant les choses en perspective, on s'aperçoit que c'est quelqu'un d'assez rare : il s'agit là de son troisième album solo (les deux premiers datent de 1978 et 1984) et même à la tête du Pink Floyd, on ne peut pas dire qu'avec deux albums ces vingt dernières années on croule sous les sorties.

Il y a donc un nouvel album, il s'appelle On a Island et j'ai été monstrueusement déçu en l'écoutant.

Ciel.

Pourquoi ai-je été déçu ? Parce qu'il ne correspondait pas à ce que j'attendais. Notez bien que je ne sais pas trop ce que j'attendais, sans doute quelque chose qui ressemblerait au dernier Pink Floyd, ou aux concerts que Gilmour a donnés en 2002, ou quelque part entre les deux... J'ai particulièrement aimé les concerts de 2002 (et plutôt deux fois qu'une) : le côté rock de chambre était quelque chose que j'avais dans la tête et j'ai pleuré de bonheur que ce soit justement lui qui monte quelque chose comme ça. Et j'ai beaucoup aimé aussi le dernier Floyd, j'étais donc tout prêt à entendre quelque chose qui oscillerait entre les deux.

Wuais, ben non. On se retrouve avec un album enregistré avec des instruments plutôt normaux (guitare basse batterie claviers, exit clarinette et violoncelle...) mais sans avoir le côté grandiose d'un album de Pink Floyd, quelque chose au profil beaucoup plus bas. C'est bien simple, à la première écoute, j'ai été déçu, j'ai trouvé ça mou, j'ai trouvé qu'aucun morceau ne sortait du lot, bref qu'il venait de gâcher une belle opportunité.

Et puis je l'ai réécouté.

Et puis je l'ai réécouté.

Et puis je l'ai réécouté.

Et puis à chaque réécoute, je rentrais un peu plus dedans, j'y entendais de nouvelles choses, mon horizon s'élargissait un peu plus, et plus ça passait, et plus j'étais fan. Oh, ça a été assez rapide : sortie de l'album le lundi, achat le mardi, le mercredi de la semaine suivant, quand je suis allé voir Gilmour sur scène, je connaissais toutes les chansons par cœur.

Alors effectivement, ce n'est pas le nouveau Pink Floyd, c'est juste l'album d'un gars qui a la soixantaine, mais qui est jeune marié et jeune papa, et ... ben c'est exactement ça : il y a dans cet album tout le bonheur d'avoir une vie simple avec ceux qu'on aime, avec en filigrane la douleur d'avoir appris qu'on n'est pas immortel en voyant disparaître des proches. L'ambiance qui se dégage de l'album, c'est cet espèce de bonheur avec un fond de tristesse qu'on peut éprouver un dimanche en fin d'après midi ou les derniers jours de vacances : on est bien, mais on sait que la route qui reste est plus courte que celle qui est déjà parcourue. On est loin de la grandiloquence d'un album de Pink Floyd, effectivement.

Musicalement, c'est du Gilmour bien sûr : il y a la voix de Gilmour, la guitare de Gilmour et les mélodies de Gilmour. D'aucuns se sont plaint d'un trop plein de solos de guitare, non mais ça va aller oui ? C'est un album de Gilmour ! Vous voulez des solos de cornet à piston ? Non, cette guitare et cette voix vont si bien ensemble : ça s'insinue doucement dans mes oreilles et ça n'en veut pas sortir, je suis trop bien, moi, enveloppé de Gilmour...

Ça ne veut pas sortir de ma platine non plus d'ailleurs, ce qui comme toujours signifie qu'il y a une certaine profondeur : je me lasse très vite d'une musique et d'un arrangement superficiels. Là, je continue à chaque écoute de découvrir l'un ou l'autre détail qui ne m'avait pas atteint jusque là.

Bientôt sur vos écrans : Moumour en vrai sur la scène.

Commentaires

1. Le vendredi 7 avril 2006, 12:57 par Kozlika

Gilmour... Gilmour... Attends voir... Ah ouiiiii ! C'est pas le gars qui chante « Les Pêcheurs de perles » ?

2. Le vendredi 7 avril 2006, 13:01 par xave

Celui la même. Charmant souvenir, n'est-il pas ?

3. Le mercredi 12 avril 2006, 22:58 par Ben

Il est quand même difficile de se sortir de l'empreinte de PF

4. Le vendredi 5 mai 2006, 14:11 par Eric

La marque des grands alboums : on ne les aime jamais à la première écoute. Puis on découvre. Et enfin on ne peut plus s'en passer. J'ai juste entendu un ou deux extraits de celui-ci mais comme Gilmour est dans mon panthéon personnel depuis quelques lustres, ça m'étonnerait pas que j'aille faire un tour à la Fnac un de ces jours...

5. Le lundi 24 juillet 2006, 06:07 par stef

Je suis pressé d'être le 31 Juillet au théâtre antique de Vienne!!!à 20h30!!!

6. Le mardi 1 août 2006, 16:34 par gautri

imaginez un peu fan des flamands roses depuis toujours je suis à vienne pour le boulot (certes deux jours) ...... et j'ai vu ce matin sur le journal le compte rendu du concert d'hier soir (je ne savais pas QU'IL était là) les présents ont eu raison d'après les ECHOS

7. Le mercredi 2 août 2006, 09:48 par denis

je l ai vu a l Olympia et la semaine derniere a munick et c est grandiose. S il rajoute encore des dates, j irais une troisieme fois.

8. Le mercredi 2 août 2006, 21:43 par stoneweb

Le concert de Vienne était FABULEUX

Je suis encore sous le charme...

La dernière fois que j'avais vu Gilmour c'était à Lyon le 10/12/1972...

J'ai toujours 18 ans !

9. Le vendredi 4 août 2006, 00:28 par Jomo

Bonjour.

Je suis un jeune (pas tan que ça d'ailleurs) éclairagiste - concepteur lumière et je me suis déplaçé depuis Lille jusqu'à Vienne lundi dernier pour voir le sieur Gilmour (et l'écouter) gratouiller sa stratocaster. J'étais déjà accro... L'homme en question et son travail ne sont d'ailleurs certainement pas pour rien dans mes choix professionels et ma passion pour le spectacle et la mise en lumière.

(Pour l'anecdote, j'ai la chance rare de posséder et d'utiliser les Téléscans de la tournée Pink-floyd de 89, mythiques projecteurs robotisés de fabrication française qui restent encore aujourd'hui et toujours sur les concerts de Gilmour, inégalés par la qualité de leur lumière...)

Quoi qu'il en soit, j'ai vraiment vécu un grand moment de musique qui restera gravé pour longtemps dans ma tête... Vraiment excellent. Quand à l'album On an island, personellement, même si je le trouve plus mélancolique que ce à quoi on pouvait s'attendre, il reste entièrement ciselé à l'ambiance sonore "Pink-Floyd", tant dans les mélodies que dans les arrangements et les sonorités. Preuve en est, s'il en fallait, que Gilmour et Wright, sans Waters, possèdent pour une partie tout à fait majeure "l'âme" du son Pink Floyd sans l'ombre d'un doute.

Ce concert à Vienne était un rendez-vous à ne pas manquer et j'ai eu la chance d'être là ce jour.

10. Le samedi 5 août 2006, 11:10 par flachy way

bonjour à vous tous fans des Pink Floyd

Je suis un jeune fan aussi (27 ans) je suis tombé dans la marmite des PF lors de leur tourné en 94 quand je suis allé les voir à Montpellier et depuis ma platine ne mange que du PF principalement.

J'étais le 31/07 à Vienne et j'ai trouvé ce concert magnifique. Il est vrai que j'ai été un peut deçu par la sortie de son dernier album "on a island" mais en l 'écoutant mieux c'est vrai qu'on y entend de nouveaux son à chaques fois. Un détail qui m'a marqué, c'est la simplicité de ce gars (david). On vois bien qu'il joue sur scene par passion et non pas pour le fric.(55 euros le prix du billet ça reste correct). Lors de la sortie de son dernier album il n'a pas trop fait de pub et les date de concert n'était pas annoncée à la radio, j'y suis tombé part hasard en allant sur un site internet. Ce gars la a sortie cet album peut etre pour se faire plaisir et plaisir à ses fans. On le voie sur scene en jean tee shirt il n' pas besoin de strass et paillette et de mise en scene comme le font encore certains groupes (les stones et U2 pourtant j'adore ces groupe aussi). Mais ce gars le reste humble et a su vieillir avec son age.... A 60 ans il a encore un voix exceptionnelle et un son s de guitare unique et ça à l'air tellement simple la guitare an le regardant. Volia je voulais dire un gard MERCI à Monsieur Gilmour car des artistes comme lui qui ne se servent pas des medias (il en a pas besoins) se font de plus en plus rare.

11. Le mercredi 9 août 2006, 08:37 par Le mec

Je le préfére (On an island) au deux premier album de Gilmour, il est beaucoup plus posé, possèdant une réelle profondeur. En plus, Gilmour qui joue du Sax et il le fait réellement bien sur Red Sky at night.

12. Le lundi 20 août 2007, 16:44 par Tangerine dreamer

Je lis après coup la critique et les critiques de la critique de cet album. Cette année 2007 comme 2006 d'ailleurs, les "papys" sortent d'excellents albums, orchestrés différemment de leurs précédentes oeuvres et le trio Gilmour/McCartney/Simon est un redoutable tiercé. Je suis d'accord: les 3 albums, lors des 1ères écoutes déçoivent un peu et nous laissent sur notre faim. Le Gilmour est un grand album, posé et un peu triste mais admirablement enregistré. La voix est là, superbe et identique. Le Mc Cartney ("memory almost full") est bien mieux que le précédent qui fût, allez savoir pourquoi, couvert d'éloges par la presse alors que ce n'était qu'un nième disque de variétoche du susdit, plutôt banal. Celui de 2007 est bizarre, foutraque, mal enregistré, bâclé mais rudement sympa. Enfin on ne peut plus comparer aucun des titres avec ceux du groupe que, avec ceux du groupe qui. Même la voix a changé: cassée, moins claire. Les chansons sont parfois limites tellement elles paraissent inachevées et les paroles sont osées et culottées (quand je mourrais/ je ne pourrais pas avoir une autre vie/ meilleure que celle là/ parce qu'elle a été pour moi particulièrement sympa....); enfin Paul Simon sort un CD "Surprise" qui en est une de surprise... Je vous laisse découvrir les plages 5, 8 et 11.

13. Le jeudi 31 janvier 2008, 00:25 par yannis Lirpa

gilmour pour toujours....vive la capitaine haddock c'est un malabar !!!

14. Le jeudi 10 juillet 2008, 23:46 par Strato 46

Bonsoir,
Je suis sur ma Strat ,et je bosse cette intro de " Castellorizon", ce n'est pas rien non, à jouer ...Chez Gilmour tout est dans la finesse des "bends"...Et de sacrés bends avec des tirés de un ton, puis de un ton et demi, voir deux, et deux et demi...Et garder la justesse ! Et le son ! pousser la disto assez loin pour avoir ce sustain ,compresser le son ...Bé vouiiii ! je vous le dis pas si facile ! C'est curieux quand j'ai acheté ce CD de Gilmour , ça m'a fait pareil ...Déçu... Sans doute étais-je resté dans l'esprit "Pink-Floyd" et puis pareil encore, plus je lai écouté, plus je suis rentré dedans et plus je l'aime.On m'a offert le DVD "David Gilmour, Live at the Royal Albet Orchestra" ..Et là j'ai découvert le bonhomme...Bravo ! Comme Mark Knopfler , la soxantaine qui ne cherche pas à faire "d'jeune" à coup de brushing peroxydés (...Il aurait du mal d'ailleurs , pas assez de cheveux!), mais un type qui a de la présence et de l'humanité ! Alors vive Gilmour et Knopfler, l'un sans "Pink-Floyd", l'autre sans "Dire Straits" Et c'est trés bien comme ça .

PS: Pareil quand on écoute les albums "solos" de Knopfler" , premier coup , déçu ! et puis aprés quand on oublie "Dire Straits" on découvre quelque chose d'autre et de bien.Écoutez "Madame Géneva's" sur son dernier album...Il se rapproche de Leonard Cohen...Quand à leur talent de guitaristes ,c'est tout ce que j'aime ! Rien à faire de ces virtuoses de la gamme supersonique qui n'ont rien à dire .

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