Rive gauche
Par Découvrir - Lien permanent
18h, Bruxelles
Je sors des locaux de madame l'Europe et me dirige vers le métro : aujourd'hui, il y a eu des discussions dans les commentaires des uns ou des autres sur la pertinence d'organiser un Paris-Carnet rive gauche, je réfléchirai au problème une fois que j'aurai parcouru mes trois cent cinquante kilomètres ; Le Thalys me tend les bras, dans deux heures, je suis à Paris.
20h, Gare du Nord
J'ai un rendez-vous préalable avec le patron et la fille de l'équipe. Merveille des télécommunications modernes, il me suffit d'un coup de téléphone pour apprendre que ce n'est pas la peine que je fasse un détour, puisqu'ils sont eux-mêmes déjà en route vers le Panthéon.
20h30, place du Panthéon
Bon, c'est où ? Il n'y a pas le moindre troquet sur cette place... Est-ce une sorte de bizutage ?
20h40, au Bombardier
Ah d'accord, c'est tout perdu derrière... Pfff, dans un recoin en plus. Forcément, s'ils le cachent ! Me voilà donc enfin au Il-faut-y-être de la blogosphère. Ma'ame Koz m'accueille à la porte et m'aide à me glisser entre deux bancs de buveurs pour atteindre un attroupement de carnetteurs debout, tâchant de s'emboîter autant que faire se peut malgré l'exiguïté du lieu. Après avoir salué le rares têtes que je connais, je vais m'acculer au mur, histoire d'éviter ... qu'on essaie de s'emboîter avec moi, on n'est jamais trop prudent. Outre les Les Fûûmants roses, la Koz et le patron, je reconnais évidemment l'homme à la pipe (et pourtant, il était vétu) et surprise, sous une touffe de cheveux rouges, débarquée de son pays de l'est, voilà Hellgy. Tiens, une surprise !
Bon, la salle de s'agrandit pas, nous sommes tous bêtement debout (et en plus j'ai bêtement laissé tomber un billet de dix euros, ramassé devant mes yeux par un quidam Grey Mondain à qui je n'avais aucun moyen de prouver qu'il m'appartenait ! Grrr.) Le bar est loin et complètement crowdé... Allons nous tenir toute la soirée toute la soirée dans ces condition ?
Et c'est ici que nous remercions la direction du bar qui nous a aidé à nous décider en allumant trois gigantesques écrans de télévision avec le son à fond pour suivre un match de foot. On se caaaaaasse ! Mézoù ? Bon, moi je suis, forcément, et nous nous retrouvons très vite en terrasse place de la contrescarpe, où on essaie de s'attabler et de se mélanger un peu. Sauf moi, j'ai peur des gens, alors je reste avec ceux que je connais, même si le patron a profité de la soirée pour me virer un nombre incalculable de fois.
50cl de bière
Nous nous installons en terrasse (chauffée - trop pour le patron, pas assez pour les filles) histoire d'enfin commencer à se désaltérer (moi, au Bombardier, je n'ai eu que des glaçons à manger.) Le cerbère à cravate assorti au troquet fait sa première apparition, histoire de demander aux gens d'arrêter de manger ce qui n'est pas à leur carte. C'est vrai ça, ce n'est pas comme si nous étions une trentaine qui allions lui donner de l'argent ... Ah si, tiens.
À plein autour des petites tables, ce n'est pas facile de se caser, hop, on investit le bout de terrasse qui était libre. Voilà Maurice, que je félicite pour l'ensemble de son œuvre, et Mitternacht, qui me félicite pour l'ensemble de mes photos sur la Turquie (dont les plus belles, il faut le savoir, sont l'œuvre de Julie, beaucoup plus douée que moi.)
1l de bière
L'endroit est sympa, mais les serveurs sont des cons. Pour ma part, ils se sont contenté d'essayer de m'arnaquer de 10€ en me rendant la monnaie, mais derrière nous, l'un d'entre eux ne trouve rien de plus intelligent à faire que de renverser une tasse de chocolat sur le manteau que Brôl avait laissé sur un dossier, et ceci à une table où se trouvaient quand même deux avocats, mauvaise pioche.
Pendant ce temps là, ayant de la route à faire, Hellgy et Maurice nous quittent. Qu'il soit noté ici même que j'ai une dette envers Hellgy, qui a payé ma première boisson histoire de simplifier le rendu de monnaie, et à qui je n'ai pas eu l'occasion de rendre la pareille avant son départ... Tiens, à propos de départ, ça fait longtemps que je n'ai pas aperçu l'homme à la pipe. Serait-il déçu de n'avoir pu mettre à) exécution ses menaces envers mes fesses ?
1,5l de bière
Les filles ont décidément froid, il est décidé d'investir la salle. Le guignol à cravate est de plus en plus agréable, c'est un plaisir d'être client chez lui. Pas grave, on n'a peut-être pas le droit de modifier la configuration des tables et fauteuils, mais il est vachement moins nombreux que nous. Fin de soirée cool, même si je la passe en aller-retours aux toilettes, la bière, c'est diurétique. J'ai quand même eu le temps de voir le patron utiliser Windows, si, si.
C'est bête tout de même, mais j'étais prévenu : il y a là plus d'une personne que je croise ici ou là sur la toile, et avec qui j'aurais volontiers taillé le bout de gras, et puis plein de monde fait que finalement, on s'installe en petits groupes autonomes. Du coup, voilà, je ne cite pas tout le monde, et je m'en excuse platement. Il fallait s'imposer !
00h45
Le patron, plus au fait que moi des horaires de métro, bat le rappel : il est temps de se mettre en route pour ceux qui comptent encore sur la RATP pour les ramener chez leur maison. J'ai d'autant plus d'intérêt à la suivre que non content de mieux maîtriser les horaires que moi, il maîtrise également mieux le réseau, et j'ai besoin de lui pour me conduire à la bonne station avant qu'elle ne ferme. Est-il possible enfin de marcher aussi vite à cette heure-ci ? Ah oui, c'est même nécessaire : le métro que j'attrape est effectivement le dernier.
01h30
J'ai enfin mon opinion : faire ça rive gauche était une mauvaise idée. Vous vous rendez compte de tout ce que je dois traverser avant de rentrer me coucher dans le Xème ? Après avoir enfin atteint l'appartement et pris une rapide douche, je me couche en essayant de ne pas penser à la brièveté de" la nuit qui m'attend : mon réveil est réglé pour 06h30.
06h00
La bière a sur moi plusieurs effets secondaires amusants : l'ivresse, l'envie irrépressible et continue d'uriner, la barre à la tête le lendemain, et mon préféré : les crampes au mollet en pleine nuit. J'avais oublié ce dernier, mais lui ne m'a pas oublié, et me voilà réveillé en sursaut par un muscle rieur qui se contracte brutalement, au point d'être atrocement douloureux, et qui réagit tout seul à cette douleur en se contractant de plus en plus. Comment dire ... ? Ouille ?
06h30
Il a bien entendu été vain d'essayer de me rendormir pour la demie-heure de sommeil à laquelle j'avais encore droit. Je me lève donc, et une fois la position verticale durement atteinte, me confirme à moi-même ce que je soupçonnais depuis l'attaque du mollet vengeur : sa copine la barre sur la tête est bien là également. Euh ... Ouille ?
07h15
Après avoir essayé de ne pas détruire l'appartement de Julie à grand coups de café (le café est chez moi source de bien des catastrophes, puisque la seule chose que j'ai systématiquement à manipuler avant de me réveiller réellement, à savoir quand je bois mon café,) et après également lui avoir piqué un cache pour la tête, j'ai bravé les frimas du petit matin parisien et je suis arrivé à la gare. C'est étrangement sur le quai que j'ai enfin l'impression de me réveiller.
07h30
Enfin dans le train, je m'assoie, sors la tablette, me prend la tablette cassée sur les rotules, ré-enfonce cette saloperie dans son logement, pose le portable sur mes genoux, et je commence à taper : Je sors des locaux de madame l'Europe et me dirige vers le métro ...
Commentaires
Faudra quand même que je me décide à y aller un jour à cette réunion sectaire ! Mais quand on connait personne, ce n'est pas évident !
Navré Xave, le quidam en question ayant ramassé les 10 euros par terre, c'était moi. Je les ai investi immédiatement dans un cosmo et une carlsberg. Vu le nombre de personnes en plus de toi qui se prétendaient propriétaires, j'ai préféré le boire et offrir une bière. Désolé ! La prochaine fois je t'invite. Parole d'alcoolique mondain.
Quoi ?!? Tu as bu une Carlsberg avec mon argent ? Mais c'est pire que si ce billet avait été tout simplement perdu ! Quel gâchis...
Droop : il y a une méthode qui aide. Tu donnes rv à des que tu connais un peu ou ne méconnaît pas trop (genre moi) une demi-heure avant à côté et comme ça on y va ensemble. Ça marche ?
Ca marche, Koz, bonne idée ! Dès que mes horaires de travail seront compatibles avec un Paris Carnet, je te contacterai ! ;-)
Croix de bois croix de fer, cochon qui s'en dédit ;-)
Xave : je ne bois jamais de bière, je n'aime pas ça. La Carlsberg en question je l'ai offerte.
J'ai vécu une expérience similaire il y a plus d'un an. Le rendez vous c'était fait sous la tour Eiffel (difficile de rater l'endroit). Depuis je ne fuis les sectes. Enfin... contre une mousse, ça peut se discuter, mais pas une Carlsberg. Une Leffe ou une Chimay...
Faudra qu'on reparle de ta maladie Xave, j'ai les même effets indésirables que toi. Par contre je stoppe à 1L moi, il faut une pratique assidue pour aller au delà.
Tin, tout ce beau monde quand même, j'en reviens pas. Personne ne dit combien vous étiez.
Fantôme, je dirais que nous étions genre une trentaine (je suis pas doué pour compter, c'est sans doute moins selon la police.) Et c'est étonnament peu secte comme ambiance pour ce nombre là, c'est juste une soirée : plein de petits groupes de quelques personnes à peine, avec possibilité pour les moins asociaux de passer d'un groupe à l'autre. Le tout facilité par la familiarité bizarre des gens qui se lisent les uns les autres (genre, si je débarque chez toi, tu m'offres un coup à boire ou tu me traîtes en étranger ?)
Et tiens, puisqu'on parle de boire : ben non, je ne l'ai plus, la pratique assidue, j'ai perdu la belle descente qui faisait ma gloire dans ma folle jeunesse, à force de ne jamais boire d'alcool, hors épisodiques sorties. Mais j'admets qu'il en reste des traces. Hé ! Je suis éduqué à la bière belge, moi, je ne vais pas me laisser impressioner par les bières à touristes qu'on trouve à Paris.
M'enfin, c'est quoi ce chapeau sur mon o ?
Pour la distance, c'est moi qui vais avoir le record cette fois-ci ;-)
Finalement tu n'es pas si désagréable, je suis déçu.
(@Brol: oui, c'est un bonnet folklo, même :D)
Bah alors, je vois que t'as passé une super soirée, Xave ^^. Cette mise en abîme finale révèlerait-elle les dessous de la consommation de bière ? :p En fait, tu as eu l'essence même du Paris-Carnet : organisation anarchiste, lieux un peu (voire franchement) pourris, mais super soirée grâce aux différentes rencontres :) (dont toi pour ma part ;) ). Me risquerais-je à un "au mois prochain" ? :p
(9h00: j'ai 1h30 de retard pour aller au boulot >_<)
"J'ai quand même eu le temps de voir le patron utiliser Windows, si, si."
T'es viré !
@ Palpatine : toi, t'es jaloux grave de mon beau bonnet à moi que j'ai !
Il se pase jamais rien au sud du nord :(
Brol> c'est un réflexe. C'est comme ça que le prononcent mes collègues bruxellois.
Palpatine> Ça serait avec plaisir, mais ça coûte quand même des sous, cette histoire. Je reviendrai, certes, mais pas tous les mois non plus.
Olivier> ne m'accule pas au chantage, tu sais que j'ai une photo.
Ben> Forcément : il y avait plus de monde à la terrasse de ce café que dans tout le département de l'Aveyron !
Dieu que j'ai ri en te lisant, à en pleurer. c'est le compte rendu le plus drôle que j'ai lu de cette soirée à laquelle je n'ai pas pu assister pour causer de gardiennage de mes propres enfants, le Nôm étant parti au stade de France por voir un match de foot (c'est moins pire que d'envahir le Bombardier pour la même cause, non ?) Alors une prochaine fois, j'espère :-)