le dieu déchu
Contraintes : "estaminet", "dieu déchu", "ce matin", "Pi", "un enfant aux cheveux bleus", "fourchette", "vert d'eau", gourmand", "énervé", "feu"
Ce matin, penché au dessus du feu, le dieu déchu était d'humeur massacrante. On ne croirait pas comme ça, mais quand même, être un dieu, ça a des avantages. Oh, bien sûr, si : on le croit facilement, mais alors on pense aux éclairs, à la création de l'humanité et autres broutilles du même acabit, oui. Mais les choses importantes, qui y pense ? Le dieu déchu y pense, maintenant qu'il est déchu, justement, et qu'il n'y a plus accès.
Afin de se changer les idées, il décida d'aller se promener, d'aller manger un morceau. On a beau être dieu déchu, on a bien le droit d'être gourmand. Et celui-ci en particulier avait un bon coup de fourchette. C'est donc tout naturellement qu'il se dirigea vers l'estaminet le plus proche...
Une fois sur place, il commanda de quoi se nourrir, et pensa aussi à boire, mais il voulait garder la tête claire et se dit que l'alcool serait un mauvais conseiller, et plutôt que de commander une bouteille vert bouteille, il préféra se contenter d'un verre d'eau vert d'eau. Et il mangea, et il bût, et il garda malgré tout le front soucieux, toujours préoccupé... Tellement préoccupé qu'il ne remarqua pas le petit garçon aux cheveux bleus qui l'observait depuis le coin de la salle. Et qui continuait à l'observer alors qu'il se mettait à griffonner des notes absconses sur la nappe en papier. Nom d'ex-moi ! -pensait-il- quelle idée d'ainsi déchoir, j'aurais pu arriver au bout de ce problème sans même y penser, entre deux créations de l'humanité, avant, quand j'étais dieu !
Pendant qu'il pestait, qu'il se ridait le front à réfléchir, le petit garçon aux cheveux bleus s'était approché, et il ne le voyait toujours pas. Et le petit garçon était maintenant assez près pour regarder le signes cabalistiques sur la nappe, et lui ne le voyait toujours pas. Et le petit garçon se mit à déchiffrer ce que le dieu déchût avait griffonné.
Il faut multiplier le carré du rayon par Pi...
dit le petit garçon. Surpris, le dieu déchu le regarda, regarda ses notes, fit deux ou trois calculs... Et s'aperçut que le petit garçon avait raison. Ah non, vraiment, avoir besoin d'un petit garçon pour terminer ses problèmes de maths, quand on a été dieu, c'est nul ! L'éternité, c'est plus un age pour retourner à l'école !
Publié le 13/11/04, dans la rubrique Petits bonheurs.
(lire d'autres billets sur : jeu )
Commentaires
1. Par Nonal, le 13/11/2004 à 23:30
2. Par xave, le 14/11/2004 à 00:06
3. Par Kozlika, le 15/11/2004 à 18:31
4. Par xave, le 15/11/2004 à 21:31
5. Par Nonal, le 16/11/2004 à 00:22
6. Par xave, le 16/11/2004 à 07:41
7. Par Nonal, le 16/11/2004 à 21:55
8. Par xave, le 16/11/2004 à 22:05
9. Par Nonal, le 17/11/2004 à 00:29
10. Par Pep, le 18/11/2004 à 01:01
11. Par xave, le 18/11/2004 à 11:24
12. Par Stella Maris, le 03/12/2004 à 12:36
13. Par xave, le 03/12/2004 à 12:45