Métaphore

Il fait froid dehors

retour vers le futur

Alors Dave, il parait que t'aimes pas les dames ?
Mais si, j'adore l'Edam ...

Vraie publicité pour l'autre pays du fromage Alors Dave, il paraît que t'as pas d'amis ?
Mais si : j'ai la mimolette !

Publicité tout aussi vraie que l'autre avec le même vrai chanteur hollandais gai qui n'a pas peur de l'auto-dérision.

Me voilà donc en congé pour quelques jours, et nous voilà donc de retour après un week-end à Amsterdam et alentours. C'est un pays pas du tout désagréable, et déjà très dépaysant. Nous avons plutôt apprécié.

Il y a des musées, plein, et puis des canaux, de jolies maisons, et pas de voitures ou si peu ... Tous les clichés ou presque sont vrais : c'est plein de vélos, plein de moulins, plein de fromages, plein de coffee shops enfumés, plein de sexe, plein de vélos, plein de madames derrières les vitrines, plein de sabots, plein de vélos, plein d'homosexuels ... Mais nous n'avons pas trouvé de tulipes.

Amsterdam elle même est assez effrayante à l'arrivée : c'est plein. Plein de gens, plein de touristes, plein de français. Oulah oui, surtout des français : j'avais l'impression d'être à Paris. Et encore, si ce n'était que les touristes ... Mais non : c'est plein de références à la France de partout, les restos ont des noms français, les magasins de fringues ou de produits de beauté ont des noms français, un part non négligeable des produits du supermarché ont des noms à consonance française. Je crois que les néerlandais aiment bien la France.

Quant aux musées, il y en a y en a pléthore. En deux jours, nous en avons visité cinq, ce qui est un minimum, car d'autres nous titillaient, mais il faut savoir se restreindre. Le but de la balade, d'ailleurs, était un musée. Plutôt que de but, d'ailleurs, parlons de prétexte : le Musée Van Gogh d'Amsterdam organise en ce moment une exposition mettant en parallèle les oeuvres de Van Gogh et celles qui les ont inspirées (je en savais pas que le bonhomme ne travaillait que pour retranscrire certaines influences.) Je ne suis pas plus fan que ça de Van Gogh -j'irai jusqu'à dire que je n'aime pas-, mais le principe était intéressant.

Malheureusement pour Van Gogh, et même si nous avons plutôt apprécié l'expo (c'est vrai qu'en vrai, c'est mieux que sur des repros), nous l'avons très vite complètement oublié : en sortant de là, et après nous être promenés un peu le long des canaux, nous sommes allés visiter la Maison d'Anne Frank. Et pouf, Van Gogh n'a plus existé.

Il faudrait être insensible pour ne rien ressentir là dedans. Comme l'a dit un commentateur : à travers Anne Frank, on peut ressentir ce qu'a vécu chaque juif de l'époque. Et ce n'est pas fort gai. Et quand en plus on ressent ça dans une période où plus que jamais on continue à tuer au nom d'un certain ordre moral, ça fait réfléchir.

Ah oui, il n'y a pas à dire : le musée de l'érotisme, c'est plus léger. Ça ressemble moins à un musée que celui de Paris, mais d'un autre coté, c'est beaucoup plus visuel. Dès l'entrée, on est accueilli par un gars qui en a des choses à montrer sous son imper, un peu plus loin, une vitre heureusement placée nous protège des agissements d'un ondiniste, tout cela est charmant. et plutôt rigolo, je vous engage à y aller faire un tour.

Et puis il y a eu aussi le musée historique d'Amsterdam, ainsi que celui d'Edam, qui sont tous les deux parfaits pour mon nouvel intérêt pour l'histoire des villes. La bâtisse qui abrite le musée d'Edam est absolument magnifique ... D'ailleurs, Edam, c'est très joli, très très joli, un très joli endroit où habiter, quand on est riche; Parce qu'il y a parmi les différences culturelles entre là bas et ici un certain rapport à l'intimité, et beaucoup des maisons d'edam n'ont pas de rideaux au fenêtres. Du coup, nous avons pu admirer un peu l'aménagement intérieur des gens : c'est riche. Franchement, ce n'est pas vraiment le quart monde.

Quoi d'autre ? Marken, un village charmant sur une presqu'île dans la mer intérieure. Presqu'île depuis une trentaine d'années, mais qui fût île de temps immémoriaux avant la construction d'un route. Très bien aussi. En règle générale, à part les banlieues comme on en trouve ailleurs, à part la route Breda-Rotterdam qui est en travaux, et les coins trop touristiques du centre d'Amsterdam, c'est un pays plutôt joli.

Et puis c'est calme. C'est vraiment le pays du vélo : à Amsterdam, quand on se balade en voiture, on ferme sa gueule, la ville est aux vélos et aux piétons. Ça amène un calme que Paris est à des siècles de connaître, mais du coup, je suis beaucoup plus positif envers les aménagements que subit Lille : on rétrécit des rues, on étend la zone piétonne, on crée des espaces verts, on supprime des centaines de places de stationnement ... C'est très chiant parce que tout est fait pour empêcher les gens d'aller en voiture jusqu'à l'hyper-centre. j'avais jusqu'ici tendance à voir ça en tant qu'automobiliste. Je comprends maintenant tout l'intérêt d'avoir un centre-ville débarrassé des voitures. Il apparaît assez évident que les gens ne vont pas comprendre tout de suite qu'ils feraient mieux de trouver d'autres chemins que ceux qu'ils empruntent depuis des années, mais au final, c'est plutôt une bonne chose.

Pour en revenir au Pays-Bas, c'est vrai que ça a l'air assez .... ouvert. Entre les drogués, les invertis, le sexe partout, les gens bizarres, on sent qu'on n'y est pas jugé sur les mêmes critères qu'ailleurs. Si tant est qu'on y soit jugé d'ailleurs. Étrange pays, mais pas du tout déplaisant. Ce n'est pas l'impression qui prévaut quand on regarde leur télé, mais à les fréquenter, c'est un peu comme si ils étaient plus avancés que nous au niveau social. Bref, ils sont bizarres, mais pas antipathiques pour un sou.

Il est évident que tant que j'étais à Amsterdam, je ne pouvais pas y couper : je suis allé faire un tour dans un CoffeShop ... Évidemment, j'ai choisi le Pink Floyd, puisque je projetais d'y aller depuis plus de dix ans. Ce n'était sans doute pas le meilleur choix, au niveau de l'ambiance comme de la qualité des produits, et même au niveau de Pink Floyd (c'était plein de peintures murales d'après les visuels du groupe, mais à mon avis ça a été racheté par des gens qui n'en ont un peu rien à foutre et qui n'ont gardé les peintures et le nom que pour leur notoriété.) Ça m'a quand même fait un drôle d'effet d'être là sans le Toune, parce que je n'avais pas seulement l'intention de m'y rendre depuis plus de dix ans, non : depuis plus de dix ans, il m'avait toujours apparu évident que si j'y allais un jour, ce serait avec lui. C'est drôle, la vie, des fois.

La prochaine fois, je vous ai parlé d'autre chose.

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