Aventures hivernales
Par Maha-ha viiiiie... - Lien permanent
le narrateur : ... L'hiver a déposé partout son blanc manteau ...
l'hiver : hé, ho, ça va bien, oui ? C'est de la neige, pas un manteau : de la neige ! Il me croit assez taré pour laisser les gens marcher sur mon manteau ? Un blanc en plus !
Maëster (mon maître)
Oh, mes aïeux, quel temps ! Je n'avais pas vu ça depuis très longtemps, je n'étais pas le seul d'ailleurs, puisqu'il paraît que nous avons battu des records ... C'est la belle nuit de Noël ...même pas d'ailleurs, c'est nul comme timing.
Vendredi, je rentre tranquillement en France, en m'inquiétant un peu parce que j'ai des rendez-vous médicaux et qu'il neige sur Bruxelles depuis plusieurs jours. Ça s'est un peu calmé d'ailleurs, mais j'ai entendu dire (par mes agents sur place (Lille donc), par mail, ce qui signifie qu'on ne m'a pas dit : on m'a écrit, mais c'est une façon de parler de toutes façons et puis arrêtez de m'embrouiller !) qu'il neige beaucoup sur Lille. Me voilà donc inquiet en prenant l'autoroute ...
Mais le trajet se passe sans aucun problème : il fait un magnifique soleil d'hiver et la route est pratiquement sèche. Mais que m'a-t'on raconté alors ? Des carabistoules toutes fausses qui ne sont même pas vraies ? Je trouve ça honteux !
Ah ben si tiens : c'est vrai. Une fois arrivé en France, la route est d'un seul coup beaucoup moins sèche, voire plutôt enneigée, et bien entendu au meilleur endroit, celui du trajet dans ce sens que je préfère : là où se retrouvent sur 600 mètres les autoroutes venant de quatre directions différentes. Déjà en temps normal, c'est plutôt le bordel, mais aujourd'hui (quand je dis aujourd'hui, c'est encore une expression bien entendu, puisque je parle de vendredi dernier), c'est pire. Enfin bon, c'est très ralenti, mais ça passe quand même, donc ça va. Je devrais y être, à ces rendez-vous.
Sauf que j'ai fini par sortir de l'autoroute, et là, c'était une catastrophe. D'un seul coup, je me retrouvais en plein Groëland : la couche de neige dans les rues est impressionnante, les gens avancent en première, quand ils réussissent à avancer, et pour ma part, ma voiture a tendance à chasser énormément. Il faut dire que cette saloperie est très basse, très lourde, et que le relief de mes pneus n'est plus ce qu'il a été. Je réussis tant bien que mal à traîner l'engin jusqu'à coté de mon quartier et là, ça devient drôle.
Il faut vous dire que mon quartier présente une particularité amusante : il ne possède qu'un accès. C'est un quartier en cul-de-sac. Et cette accès est en pente, car le quartier est en hauteur;. En face de cette pente, il y a une autre pente que doivent monter par exemple tous les bus dont c'est le trajet. Un bus, voilà qui est rigolo dans la neige. Et quand en plus la compagnie de transport a l'idée amusante d'envoyer un double bus (si, si, vous savez, les bus accordéon, les grands, les lourds, les pas facile à manœuvrer, même quand il fait sec ...), ça devient vraiment vidéo-gag aux sports d'hiver. Je ne vous raconterai pas, parce que c'est tout plein d'aller-retour sur quelque mètres et certainement encore plus chiant à lire qu'à regarder, mais on peut dire que les chauffeurs de bus lillois savent faire la fête.
Longtemps après, quand la route a été suffisamment dégagée (ou plus exactement à un moment où la position du bus me laissait trois mêtres pour passer), je me suis engagé pour rentrer dans le quartier, hop ! Je ne sais pas si je vous ai déjà dit, mais ma voiture est très basse, très lourde, et le relief des pneus n'est plus ce qu'il a été ... Je vous laisse donc le soin de m'imaginer en train d'essayer désespérément de monter une toute petite pente, en prenant vingt fois mon élan et en glissant vingt fois vers l'arrière ...
Bon bref, j'ai fini par faire demi tour, par aller m'embourber un peu plus loin et manquer de ne plus jamais pouvoir sortir, finalement y arriver, à aller à mes rendez-vous en faisant des détours monstrueux histoire de passer par des routes un peu plus fréquentées (où donc les ornières étaient un peu plus prêtes à me recevoir) et finir par abandonner l'idée même de monter cette pente qui ne m'aime pas pour aller retrouver Julie du coté de Valenciennes, ça aura bien fondu suffisamment demain.
Le lendemain, quand nous nous sommes réveillés, il faisait effectivement un peu meilleur et la neige avait commencé à fondre, nous avons donc pris le risque de repartir vers Lille. Bien entendu, sur la route, il s'est remis à neiger de plus belle ... Après maintes aventures, nous avons réussi à rentrer à Lille, seulement pour nous apercevoir que nous y étions coincés, cernés par les congères (parce que je ne sais pas si je vous ai dit, mais mon quartier est en cul-de-sac, ce qui signifie qu'il y a fort peu de passage, ce qui signifie que la neige a tendance a rester là où elle tombe, par exemple autour de ma voiture (et je ne sais pas si je vous ai dit, mais elle est plutôt basse et très lourde, sans compter que le relief des pneus n'est plus ce qu'il a été)) ...
Julie et moi sommes donc partis au ravitaillement à pied sous les flocons. C'était joli, tout blanc, et très calme, mais quand même très loin, parce que finalement, marcher dans la neige, c'est aussi fatiguant que marcher dans le sable. Mais il le fallait, puisque c'était la seule manière de faire et que le frigo était plutôt vide. Et puis trouver une vidéo pour passer la soirée aussi, parce que les programmes télé du samedi sont également un peu vides. Tout de même, il allait bien falloir sortir un jour.
C'est pour ça que dimanche, malgré forces congères pas encore décidées à fondre, nous avons décidé de partir nous cultiver en allant visiter un joli musée ... En voiture, parce qu'à pied, ça faisait vraiment trop loin. Ça n'a pas été facile ... Il m'a fallu de longues dizaines de minutes pour réussir à sortir cette cochonceté de voiture de la neige qui la cernait amoureusement (et en une couche assez épaisse pour arriver plus haut que le bas de caisse de cette justement caisse qui est vraiment basse, je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit). Tout ça pour vivre d'autres aventures routières avant d'arriver enfin aux portes du musée dont il était question plus haut (tout le monde suit, oui ? bon !) Portes qui bien entendu, car sinon, ça ne serait pas drôle, étaient exceptionnellement fermées, bien entendu. Tant pis, ça sera pour une autre fois, mais sans neige, nous y pourrons parvenir sans encombre et ça sera moins drôle.
Il n'empêche ... J'ai beaucoup aimé ce week-end. Forces contrariétés, certes, mais surtout de la neige, du blanc, du doux, du froid qui rend content d'être à la maison devant un bon feu dans la cheminée ...
La prochaine fois, je vous parlerai de π qui est un film très intéressant, mais qui fait un peu mal à la tête.