L'humour et la tragédie, c'est la même chose...
Ray Davies

Les publicitaires sont des gens étranges... Ils ont une conception du progrès qui n'appartient qu'à eux. J'ai entendu maintes fois sur les ondes ces derniers temps une publicité pour un déodorant qui, ô miracle, ne se contente pas de parfumer, mais empêche la formation de tout exsudat sudorique. Dites, les gens, ils ne font pas tous ça depuis longtemps? Ou alors c'est moi qui suis stupide et j'ai tout compris de travers -ce qui est une hypothèse qui n'est jamais à négliger.

Et vous mesdames? Êtes vous bêtes? Si vous ne l'êtes pas, il faudrait peut-être les prévenir... Ou suis-je le seul au monde à être choqué par le fait que pas une des campagnes vantant les mérites de tel ou tel produit de beauté ne soit convenablement doublée? Au prix où est la diffusion d'un spot, serait-il si économiquement suicidaire d'en passer, disons, la moitié d'un en moins sur les milliers que nous subissons et d'utiliser l'argent ainsi économisé à doubler correctement les deux phrases qui y sont prononcées? Parce que vous croyez que vous valez bien ces concentrés de doublage de soap sud-américains?

Un jour, un créatif aura une idée de génie: "Vos cheveux méritent des égards, c'est pourquoi trucmachin vous propose non plus un seul produit à tout faire, mais un shampoing ET un après-shampoing séparés!" Je suis près à parier que le jour où le deuzen-un sera tellement rentré dans les moeurs qu'il n'existera plus que ça, nous verrons tourner ce dernier cran de la roue de la pub qui aboutit à un tour complet sur elle-même. À se mordre la queue en quelque sorte.

La prochaine fois, je vous parlerai de sucre en poudre.