Métaphore

Il fait froid dehors

Rivendell & Wellington

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J'ai connu de meilleures nuits. D'abord parce qu'hier soir, sur ce terrain au bout du monde, nous n'étions pas seuls : une voiture s'est mise à faire du rodéo juste au dessus de nous, nous l'avons encore entendue une fois couchés. Ce n'est que ce matin que je me suis rendu compte que ce n'était qu'un autre campeur qui faisait son kéké.

L'autre inquiétude, ça a été la pluie. J'adore dormir dans une tente sous la pluie, mais pas quand ladite pluie est susceptible de transformer en champ de boue un chemin qui est la seule route de sortie et que j'ai eu du mal à parcourir sec. Mais cette inquiétude là était également sans fondement : ça passe "aussi bien" qu'hier.

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Une fois arrivés sur la route principale, le répit de conduite est de courte durée : nous avons décidé de couper à travers les petites routes pour rejoindre un autre grand axe. En vérité je vous le dit, couper depuis Waikanae jusqu'à Hupper Hut, ça vaut surtout si on aime les virages : quarante kilomètres de lacets au bord d'un ravin, la plupart du temps en seconde. Ça fatigue un peu[1].

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Tout ça pour arriver dans un coin du parc de Kaitoke où on été tournées certaines scènes de Rivendell. Une fois arrivés sur place, nous nous rendons compte qu'il n'y a finalement rien à voir, mais ça nous permettra une boucle dans la forêt, qui est vraiment belle.

Alors que nous récupérons la voiture pour descendre sur Wellington, la pluie se met à tomber. Le temps d'arriver à destination, le temps est complètement pourri, ce qui rend notre première promenade en ville assez pourrie. Qu'à cela ne tienne, le temps d'aller manger une tarte[2], nous allons visiter le musée Te Papa, musée de toutes choses néo-zélandaises. Nous avons le temps de laisser le ciel se calmer ; c'est un de ces musées où on peut passer une journée sans avoir le temps de tout voir.

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Forcément, je m'amuse comme un petit fou, mais j'ai aussi l'occasion d'y apprendre des choses. En particulier, j'apprends avec fascination que si le pays est magnifique et laisse autant de place à la nature sous toutes ses formes, c'est en dépit d'une déforestation sévère et de décennies de jeu à l'apprenti sorcier avec l'écosystème : Oh ben, c'est triste cette île, la faune n'est pas assez diversifiée, introduisons des tas de bestioles dans la nature, nous réfléchirons plus tard aux conséquences. Du coup, nous sommes dans un des rares endroits au monde où les écolos vous encouragent de toutes leurs forces à sortir le fusil et aller tuer du gibier, puisque vous êtes son seul prédateur, donc le seul en mesure de l'empêcher de détruire la flore ou la faune d'avant l'arrivée de l'homme. La Nouvelle-Zélande est en effet le plus grand sanctuaire d'oiseaux sans ailes ; Pourquoi en auraient-ils eu ? Avant l'arrivée de l'homme, il n'y avait aucun mammifère, donc ils n'avaient aucun prédateur. Du coup, ils sont mis en danger par la prolifération hors de contrôle de bestioles comme le possum, introduit ici pour qu'on puisse le chasser pour sa fourrure et maintenant désigné comme nuisible national numéro un[3].

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Quelques heures plus tard, effectivement, il fait toujours gris mais la pluie s'est calmée. Nous partons pour une petite balade dans les rues du centre, sauf qu'à 17h30, tout est fermé dans ce pays (sauf les stands où on peut acheter beaucoup trop de smoothies.) Tant pis, quelques courses et il est temps de se diriger vers l'auberge de jeunesse dans le jardin de laquelle nous allons planter notre tente pour la nuit.

Notes

[1] Encore qu'avec le recul et la possibilité de regarder ce que Google Maps en pense, la moyenne de 40km/h de ce bout de route là est une sacrée amélioration par rapport aux 25km/h de la route improbable d'hier.

[2] En allant les chercher, nous passons devant le théâtre où a eu lieu la première mondiale du Retour du Roi. C'est assez étrange de reconnaître comme si on était déjà venu un carrefour que l'on n'a vu qu'à la télé.

[3] On trouve des possums écrasés à peu près tous les deux cents mètres sur toutes les routes et des objets en fourrure de possum dans toutes les boutiques, certains portant une étiquette La nature a besoin que vous achetiez cette fourrure pour aller mieux.

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