En revenant de nantes...

-Tu me plais, fille.
-Tant pis !

Julie et moi (mais moi d'abord)

Tu quittes la Belgique pour aller en Bretagne ? Mais tu es vraiment amoureux de la pluie alors !
Une collègue.

Et donc, ainsi que je le disais avant-hier -oui, j'aurais du publier ce billet hier. Non, je n'ai aucune parôle-, nous voilà de retour de Nantes. Et ainsi que je le disais hier : c'était bien. Vraiment. Contrairement à l'expérience MaRDyCk : il y a huit ans, j'y suis allé avec le Toune, nous y sommes restés deux ou trois heures et en sommes repartis avec une mauvaise impression. Surtout lui, tant il est vrai qu'il a toujours été encore plus fort que moi (qui suis pourtant un professionel) en jugements à l'emporte-pièce.

De cette visite donc était restée une impression fort mitigée -pour moi, lui savait que c'était nul comme ville. Mais à chaque fois que j'ai eu l'occasion d'y repenser lors de ces dernières années, je me suis dit que juger une ville sur trois heures de déambulation était un peu limite. J'étais donc tout content d'y retourner cette fois ci. Surtout que depuis, j'ai un peu plus l'habitude de découvrir des endroits qu'à l'époque.

Et ben j'avais raison de me méfier : finalement, c'est plutôt pas mal du tout. C'est sûr qu'au niveau touristique, ce n'est pas Rome, Paris ou New York, mais ça a l'air agréable à vivre... Il y a un centre ville où visiblement on essaye de faire disparaître les voitures, il y a des lieux d'exposition, il y a du jeune dans les rues, il y a des initiatives artistiques ici où là... Des tas de trucs tout bêtes, mais qui doivent rendre la vie sur place sympathique.

Il y a la Bretagne aussi. Tous ces gens qui refusent d'admettre que Nantes est bretonne sont soit :

  1. Jamais venus.
  2. Rennais.

Parce qu'il faut quand même n'être jamais venu pour ne pas se rendre compte qu'on est bien en Bretagne : la région est présente partout, ça se voit et ça se sent. On n'y a certes jamais parlé breton, mais c'est quand même historiquement la capitale du Duché de Bretagne. Je rappelle pour info que c'est un décret du gouvernement de Vichy en date du 30 juin 1941 qui a créé une "région Bretagne" sans la Loire-inférieure, rattachée malgré les élus nantais, à une région "Loire" dont Angers est capitale. Tentative de régionalisation sans lendemain mais déjà se manifeste le refus du pouvoir central de reconstituer la Bretagne dans ses limites historiques. Je veux bien concèder que Loire-Atlantique n'est pas Bretagne : à 20 bornes au sud de Nantes, il est visible qu'on a changé de région : végétation et architecture sont radicalement différentes. Mais Nantes a été officiellement bretonne de 851 (création "officielle" de la Bretagne par le traité d'Angers) à 1941, c'est pas suffisant comme légitimité historique ?

Quant aux rennais, ou aux moins à nombre d'entre eux que j'ai fréquentés, on dirait que pour être sûr que leur ville est bien la capitale de la région, il faut absolument qu'ils tapent sur l'autre prétendante. L'argument qui m'a toujours fait le plus rire : Oui, mais à Nantes, on n'a jamais parlé breton ! Ah bon ? Parce qu'à Rennes si ? Rennes est en Haute-Bretagne, comme Nantes, or c'est en Basse-Bretagne qu'on parle breton. Avant que le français n'écrase tout, Rennes n'a jamais parlé autre chose que le gallo, et tiens, c'est bizarre : c'est aussi la langue qu'on a parlé à Nantes pendant des siècles.

La prochaine fois, je vous parlerai du souvenir que j'ai ramené de Nantes : un ukulélé.

Commentaires

1. Le lundi 5 décembre 2005, 21:08 par antargazh

viens jusqu'au penn ar bed, si tu cherches bien, tu trouveras des autochtones qui s'expriment en ce parler guttural qui est le mien

2. Le mardi 6 décembre 2005, 20:24 par rouzig 44

Bien dit, mon gars. Et en plus tu connais bien l'histoire! Sans passé peu d'avenir, ou comme dit un proverbe du IV° siècle, comme un avertissement: "ne déplace pas la borne ancienne"

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