Continuer à avancer.
Continuer à se prendre des coups.
Continuer à faire tomber ses barrières.
(43)
lundi 28 juillet 2014
Lorsqu’on souffre du syndrome d’Asperger, un des -si ce n’est le- domaines le plus atteints, c’est tout ce qui touche aux relations sociales : difficulté à les initier, difficulté à les maintenir. Malheureusement, contrairement à ce que certains imaginent, ce n’est pas par haine des autres. Au contraire : malgré le besoin de passer du temps seul pour recharger les batteries, comme tout être humain, l’absence de contact avec les autres nous dessèche. Personnellement, j’aime les gens, mais je suis incapable d’aller vers eux. Il n’existe à peu près qu’une seule façon pour moi de rencontrer quelqu’un : il faut que ça vienne de l’autre, que l’autre voit quelque-chose qui l’intéresse à travers de ce mur que je construis moi-même et que ce soit lui qui fasse un effort pour venir vers moi.
mardi 15 juillet 2014
En y réfléchissant bien, je crois qu’on peur ramener beaucoup de choses à un problème de lenteur de gestion des entrée et sorties (je cause geek si je veux). La situation qui ne m’est pas familière me panique parce que sans mon petit dictionnaire, je ne suis pas perdu, non, je ne suis simplement pas sûr de savoir réagir assez vite.
Mon petit dictionnaire, c’est une liste de “comment réagir à telle situation”, ou de “quand cette personne en particulier bouge ce muscle de la joue comme ça, ça veut dire qu’il ressent ça”. Quand je me retrouve en face de quelque-chose qui n’est pas dans le dictionnaire que je me suis confectionné, la machine se grippe.
mercredi 9 juillet 2014
J’aimerais bien commencer à parler de comment ça se passe dans ma tête, parce que vous êtes peut-être curieux de ça, vous vous demandez peut-être en quoi consiste la différence. J’ai bien peur que ça soit la partie la plus difficile.
C’est très difficile pour plusieurs raisons. Par exemple, parce que si je voulais vous décrire ce qu’il y a de différent entre le mode fonctionnement d’un autiste Asperger et d’un neurotypique, il faudrait que j’ai une idée claire de comment fonctionne un cerveau de neurotypique, et je n’ai pas. Il parait que les autistes ont des déficiences en “théorie de l’esprit”, ce qui permet de comprendre ce qui se passe dans la tête des autres. C’est un concept avec lequel je me bats encore pour le moment.
mercredi 18 juin 2014
Asperger, donc ; Trouble du Spectre Autistique. C’est de l’autisme, donc oui, bien sûr, c’est un handicap. En tant que tel, ça peut parfois être très lourd à porter, pour celui ou celle qui en est atteint comme pour les proches. Mais ne voir que les côtés négatifs, si vous me pardonnez l’expression, ça casse un peu les couilles.
vendredi 6 juin 2014
Bon, sinon, le syndrome d’Asperger, c’est quoi ? De manière amusante, pour beaucoup de gens atteints, ce n’est pas un handicap, c’est une différence, mais un différence handicapante.
En termes de ressenti général, quand on est concerné, c’est un problème de compréhension du monde. J’allais dire qu’on ne se sent pas étranger, mais en réalité si, c’est exactement ça : on a l’impression d’être dans un pays étranger en permanence. Un pays sur lequel on s’est beaucoup documenté, qu’on finit par connaître bien, mais dont la langue et la culture ne sont pas les nôtres, où on se sent toujours à deux doigts de l’incident diplomatique qu’on déclencherait parce qu’on a mal interprété une parole ou parce qu’on a raté une référence culturelle implicite. Il n’est pas étonnant qu’une compréhension immédiate se soit instaurée lorsqu’est entrée dans ma vie quelqu’un qui était déracinée et se retrouvait naviguer dans une culture et une langue qui n’était pas la sienne : nos expériences étaient similaires sur ce plan.
vendredi 9 mai 2014
All the pieces fall into place
When we walk these fields
And I reach out to touch your face
This earthly heaven is enough for me
David Gilmour
Je l’ai dit : le spectre autistique, c’est (roulements de tambour) un spectre. Du coup, les contours sont flous et le diagnostic est moins facile que pour, mettons, une grossesse au huitième mois. Pour y arriver, il faut s’entourer des bons interlocuteurs, ce qui n’est pas évident pour plusieurs raisons.
mardi 6 mai 2014
Je vous demande un peu de mansuétude, parce que je vais dire des gros mots. Non, pas des gros mots, disons un seul, et même pas tellement un gros mot d’ailleurs, simplement il est très connoté et devrait amener dans votre esprit tout un tas d’images. Fausses.
mercredi 30 avril 2014
Je m’appelle Xavier et je suis autiste.
Ça paraît étonnant, comme ça, quand on me connaît. D’ailleurs, plus on me connaît, plus ça paraît étonnant. À vrai dire, je ne vous en voudrais pas d’avoir du mal à le croire : vous ne seriez pas les premiers, même parmi les bien informés ; pour vous dire, j’ai eu moi-même du mal à l’admettre. Aujourd’hui, ça va. J’ai un mot du docteur. Des docteurs. D’un certain nombre de docteurs.
vendredi 11 octobre 2013
Avant, quand je partais en vacances, je prenais plein de notes pour essayer de fixer le voyage, mais c’était chiant, ça prenait du temps. J’ai découvert depuis que j’avais une mémoire géographique : je fixe tout ce que je sais replacer sur une carte. Au début, j’ai noté le trajet sur un atlas et j’ai géo-localisé mes photos en rentrant, mais comme je suis très paresseux, j’ai fini par acheter un enregistreur GPS ; de cette façon, en rentrant, tout se fait automatiquement.
Ou presque.
lundi 30 septembre 2013
Par Découvrir
Je suis revenu, je ne voulais pas.
Arrivé à Montréal début août, reparti de San Francisco fin septembre : un mois et demi loin de tout, un mois seul sur la route, c’est largement suffisant pour oublier la vie de tous les jours, et elle ne m’a pas manqué un instant. Ça ne s’est pas passé exactement comme c’était prévu : ça s’est passé mieux.
Je suis en vacances, je n’ai pas mon confort habituel pour ce qui est de taper ou d’aller chercher les liens à droit à gauche pour vous coller les pointeurs qui vont bien, mais je en voulais pas non plus faire l’impasse : Dotclear a dix ans.
Pour ceux qui n’aurait pas suivi, Dotclear est le logiciel qui fait tourner ce site, un programme de qualitay, bien entendu, sinon je ne l’aurais pas choisi. Mais je n’ai pas fait que le choisir, j’y ai participé, et j’en ai profité pour rencontrer des gens. Alors quand je souhaite ici un bon anniversaire à Dotclear, je ne le fais pas pour célébrer quelques bits, mais pour surtout les humains que ça m’a permis de rencontrer.
Il y a des gens, évidement pour qui ce n’est qu’un logiciel. Pour moi c’est un peu différent : ça m’a permis de rencontrer quelques-uns de ceux qui sont aujourd’hui mes meilleurs amis (et Pep).
Il est de bon ton depuis une paire d’années d’encenser Python et de conspuer PHP. Oui mais pour moi, ce n’est pas possible : l’amitié se code en PHP.
Longue vie !
vendredi 9 août 2013
Par Découvrir
À mon tour. Notez que je vais être absent un certain temps. C’est pour mon bien.
dimanche 4 août 2013
Par Découvrir
Comparative early-twenty-first-century sociological surveys have found that New France is the most postmodern nation in North America. It is the region with the lowest proportion of people who believe in the devil (29 percent) and hell (26 percent). Asked if they agreed that the “father of the family must be master in his own house,” only 15 percent of Québécois said yes, compared with 21 percent of Far Western Canadians, 29 percent of New Englanders, and 71 percent of respondents in Alabama, Mississippi, and Tennessee. Another academic pollster found them to be more tolerant of homosexuality, extramarital affairs, prostitution, abortion, divorce, and having neighbors with AIDS, large families, drug problems, or emotional instability. Québec, one scholar found, was the region of North America with the highest degree of enlightened individualism and the least respect for traditional forms of authority. […] Montréal, New France’s metropolis, reflects many of these attitudes, combining
the tolerance of Amsterdam, the élan of Paris, and the fine dining of the San Francisco Baywith a large bohemian quarter (the Plateau) reminiscent of the Greenwich Village of old.
Colin Woodard,
American Nations: A History of the Eleven Rival Regional Cultures of North America
jeudi 4 juillet 2013
Une de plus, mes enfants. Bon, d’accord, ce n’était pas mon année la plus bavarde, de loin. Il m’est arrivé par le passé de faire autant de billets en un mois que pendant l’année écoulée. Pire : j’ai sauté des mois, c’est dire si je n’ai plus rien à dire.
mercredi 12 juin 2013
Par N'importe-quoi
Tiens, c’est un format qui se perd un peu : ça fait longtemps qu’on n’a pas fait de live-blogging. Alors hop, on y va.
« billets précédents - page 3 de 87 - billets suivants »