Métaphore

Il fait froid dehors

Camille - Music Hole

Music Hole

Je voulais quand même toucher un mot du dernier album de Camille, puisque déjà j'avais parlé des deux précédents. En préambule (qui ne se justifie guère puisque je ne vais pas être long) je rappelle qu'à la base, je suis fan. J'avais acheté le premier album alors que Julie l'avait, à une époque où d'une certaine façon ça voulait dire avoir un double, mais il avait refusé de me sortir de la tête après la première audition et j'ai fini par me décider après qu'il aie refusé de sortir de ma tête quand bien même je ne l'avais pas écouté en plusieurs mois. J'avais acheté le second le jour de sa sortie et l'avais laissé tourner en boucle pendant des mois dans l'autoradio.

C'est vous dire si je suis fan.

Bon, ben quand j'ai entendu le premier extrait de Music Hole, album encore à paraître à ce moment là, mon premier sentiment fut la déception. Et la crainte que cette déception ne soit étendue à l'écoute de l'album complet. Album qu'encore une fois j'ai acheté immédiatement après sa sortie. Et quel fut mon sentiment général sur celui-ci ?

La déception, aussi. Exactement celle que j'avais craint à l'écoute du premier extrait. J'aime les artistes qui explorent, qui se mettent en danger, qui surprennent et qui refusent de suivre la route. Sur ce point, j'avais été comblé par Le Fil : La demoiselle, non contente de faire une pirouette en sortant un album qui n'avait pas grand chose à voir avec le premier, en profitait pour sortir un album hautement personnel qui n'avait rien à voir avec rien, un ovni complètement inclassable, tout bénef, tout bonheur. D'ailleurs, comme si finalement la qualité plaisait aux gens, le succès a été au rendez-vous, jusqu'à l'international ou on passait au dessus du barrage de la langue tellement on avait affaire à quelque chose de frais, d'intéressant et d'original.

Et voilà qu'arrive Music Hole. Oh, ce n'est pas un mauvais album, il y a de bonnes chansons[1], et pour être tout à fait honnête, lui non plus n'a guère quitté mon autoradio dans les semaines qui ont suivi sa sortie, même si - est-ce l'absence de la basse ? - j'ai du mal à y retrouver des chansons d'une puissance égale à quelques unes de l'album précédent. Mais le niveau général est excellent, et de surcroît, c'est toujours aussi difficile à classer. Mais ça l'est parce que Le Fil l'était, et la grande faiblesse de cet album, c'est juste ça : Elle aurait pu simplement l'appeler Le Fil 2[2]. Ah, attendez, il y a quand même deux différences fondamentales : on a supprimé ce fameux fil, ce murmure qui sous tendait l'album, mais bon, là, ça se serait vu. Et puis tiens, si on chantait en anglais ? Ça a plutôt bien marché à l'international pour le précédent, ça serait un plus.

Du coup, pour pousser un peu plus l'analogie avec le cinéma, plutôt qu'une suite du Fil, Music Hole en est le remake hollywoodien. Soupir.

Notes

[1] Dont une qui me fait monstrueusement penser à Madonna période Ray of Light (et si, c'est un compliment. Ça troue le cul, hein ?)

[2] Et merde, ce n'est même pas discret : Par exemple on retrouve la même façon de partager l'album en deux en casant au milieu un intermède instrumento-vocal.

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Commentaires

1. Par Mitternacht, le 06/06/2008 à 14:19

Quelle idée d'écouter la nouvelle scène française aussi. Faut pas venir te plaindre après.

2. Par xave, le 06/06/2008 à 14:26

Je ne suis pas sectaire : de la musique, c'est de la musique.

3. Par Nass, le 06/06/2008 à 20:04

Bon même si j'aime bien Camille ...
c'est plus pour te dire que l'homme qui donne pas beaucoup de nouvelles et moi nous serons a Bruxelles du 27/06 au 30/06 a Bruxelles (pour cause de festival) et peut être tu trouveras un petit moment pour discuter, manger, rire ...
N et pas B

4. Par Amazone, le 07/06/2008 à 18:29

Elle a du talent mais j'y suis totalement hermétique. Musico-sectaire, ouais, je sais...

5. Par Tomek, le 09/06/2008 à 09:11

pas encore écouté le CD (je l'ai offert), mais j'y compte bien sous peu. On m'a juste dit qu'il était moins accessible que le précédent - que j'adore, mais dans la même veine.

Et puis on est loin de la scène "chanson française" que j'abhorre (Delerm et co).

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