Métaphore

Il fait froid dehors

la Môme

Une fois n'est pas coutume, nous sommes allés voir un film dont on parle à la télé. J'en ai vu d'autres, remarquez bien. Par exemple, j'ai vu Titanic, j'ai vu un long dimanche de fiançailles ou j'ai vu Gangs of New-York. J'y ai même vaguement noté des gens qui se battaient, des histoires d'amour ou du jaune.

Mais surtout, j'y ai vu le Titanic, New-York au XVIIème siècle ou Paris au début du XXème. Le cinéma, maintenant, quand on y met des moyens, ça permet des faire des reconstitutions tout à fait sympathiques. Je n'ai pas vu Gangs of New-York quand il est sorti, mais quand j'ai commencé à m'intéresser un peu à l'histoire du patelin, il m'a paru évident que je devais le voir. Les reconstitutions de cinéma ne sont pas parfaites, non, mais elles sont une illustration extraordinaire quand elles sont faites correctement.

Nous sommes ce week-end allés voir La Môme[1] Alors bien sûr, le film est plutôt pas mal, mais ce n'est pas ça qui me fascine le plus : Les années trente qu'on y voit sont les plus convaincantes que j'ai vues jusqu'à présent mises en images (et assister à une conversation, fut elle imaginaire, entre Canetti et Coquatrix est un plaisir de gourmet.)

Il fut une époque ou les films du même nom (d'époque, je veux dire) étaient manifestement tournés en studio, même pour les extérieurs, et où les mate-paintings presque abstraits se disputaient avec les décors en carton-pâte pour bien vous faire comprendre qu'il s'agissait d'une œuvre artistique, pas d'un documentaire (Aaah, les visiteurs du soir ...) De nos jours, on fait des La Môme, et les pavés sont des vrais pavés, les rues de Paris sont bien les rues de Paris[2] et ... La toile des draps est rêche !

Oui, je sais, c'est idiot, mais la toile de cet oreiller sous la tête de la gamine est ce qui m'a complètement vendu le film, à partir de là, j'étais dedans, je ne me suis plus posé de questions, j'étais pris.

Alors, s'il vous plaît, messieurs les faiseurs de films, est-ce que l'un d'entre vous pourrait faire une grande fresque qui se déroulerait dans le Paris du XIXème siècle et mettre en couleur et en mouvement les photos de Charles Marville comme Scorsese l'a fait avec les photos de Jacob Riis ?

Notes

[1] De façon amusante, ça permet de voir dans les rues de Bruxelles deux affiches identiques avec deux titres en français différents, le titre international, donc flamand, semblant être La vie en rose.

[2] Même si les mate-paintings ne font encore illusion que si on ne les regarde pas, chié !

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Commentaires

1. Par martin, le 21/02/2007 à 00:29

Alors, s'il vous plaît, messieurs les faiseurs de films, est-ce que l'un d'entre vous pourrait faire une grande fresque qui se déroulerait dans le Paris du XIXème siècle et mettre en couleur et en mouvement les photos de Charles Marville

Ça existe déjà, ça s'appelle Vidocq et c'est la preuve qu'on peut faire un film de merde avec de beaux décors !

2. Par xave, le 21/02/2007 à 10:33

C'est vrai ça ? J'avais dans l'idée que c'était beaucoup trop clip pour permettre d'y voir quoi que ce soit (traduire : les plans ne dépassant jamais les trois secondes.) Bon ben je dois aller regarder à quoi ça ressemble alors. N'empêche qu'une nouvelle version à gros moyens de Misérables me plairait beaucoup.

3. Par yodan, le 01/03/2007 à 10:32

Yo! Pour ta gouverne, les pavés c'est des vrais pavés, et le vieux paris, c'est le vieux... Prague ! Et oui, pas de trucage la dessus (sur les plans de rue bien sur). Les seuls montages d'image ont été pour les plans large de toit (et détails à effacer) et certaines scène du vieux New York, encore que pas mal de décors soit réel, tourné dans des vieux quartiers de ville américaines... J'ai bossé dessus... Enfin, la musique... lol

4. Par erosgarner, le 19/03/2007 à 20:10

C'est marrant comme les inernautes aujord'hui ont l'art de la litote . Tout dans leur propos est enrobé d'un ton sarcastique,qui ne dit jamais ce qu'il veut dire. Appelons les choses par leur nom : le décor, on s'en fout, qu'il soit réaliste ou pas, l'essentiel quand même, c'est d'avoir quelquechose à dire, non. Résumons les choses comme ça.

5. Par xave, le 19/03/2007 à 20:20

Ah mais exactement pas du tout, relis : ce que j'explique, c'est qu'en l'occurence, le quelque chose à dire, pour moi, c'est l'accessoire, je n'en ai rien à carrer. Ce que je veux, c'est du décor, c'est de l'ambiance, c'est du support de mes rêves.

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