Métaphore

Il fait froid dehors

Résultats de la recherche pour le tag rupture

Fil des billets - Fil des commentaires

Caramba, encore raté

Voilà dix neuf ans que j’ai ouvert ce blog, ce qui ne fait pas peu. Bien sûr, il s’est beaucoup calmé ces derniers temps : au moment où j’écris, les derniers billets listés en page de garde sont encore ceux où je racontais les préparatifs de mon changement de vie, il y a maintenant deux ans. Tiens, il y en a un qui commençait comme ça : Ça se rapproche. C’est juste au coin. C’est bientôt. J’ai envoyé hier ma lettre de démission…

Depuis, j’ai peu écrit. Vous savez ce que c’est, on va bien, on est heureux, on a moins de temps à consacrer à toutes ces bêtises. Ou alors quelques-fois, on va moins bien, on a besoin de prendre un peu de recul. Bref, quand on ne veut pas écrire, toutes les raisons sont bonnes.

J’ai voulu quand même venir laisser un petit mot, pour l’anniversaire. Alors voilà : youpi, bon anniversaire, mon blog.

Distiller l’ennui

Road to nothing but a tombstone

Lorsqu’on souffre du syndrome d’Asperger, un des -si ce n’est le- domaines le plus atteints, c’est tout ce qui touche aux relations sociales : difficulté à les initier, difficulté à les maintenir. Malheureusement, contrairement à ce que certains imaginent, ce n’est pas par haine des autres. Au contraire : malgré le besoin de passer du temps seul pour recharger les batteries, comme tout être humain, l’absence de contact avec les autres nous dessèche. Personnellement, j’aime les gens, mais je suis incapable d’aller vers eux. Il n’existe à peu près qu’une seule façon pour moi de rencontrer quelqu’un : il faut que ça vienne de l’autre, que l’autre voit quelque-chose qui l’intéresse à travers de ce mur que je construis moi-même et que ce soit lui qui fasse un effort pour venir vers moi.

Pas que "pratique"

On m'a fait une ou deux réflexions en privé, donc je voulais juste dire : mon billet intitulé Le célibat, ça craint était une boutade. Ça m'est venu à peu près comme ça sur la route, et ça m'a fait du bien de me rendre compte que j'étais capable d'avoir ce genre de réflexion idiote, c'est quand même un net progrès pour mon état général.

Évidemment qu'on ne peut pas la résumer à ça. Même si je me rends bien compte aujourd'hui des différences énormes qu'il y a toujours eu entre elle et moi que je n'ai pas voulu voir, je parle quand même de la fille dont j'ai été totalement raide dingue pendant sept ans. Pendant presque quatre ans, ça a même été la seule période un peu prolongée de ma vie où je me suis senti vraiment heureux, alors non : pratique n'est même pas un résumé de ce qu'elle était pour moi.

Même si je sais maintenant à quel point cette relation était mortifère pour qui je suis vraiment, je continue à me réveiller le matin en n'admettant pas l'anormalité de sa disparition totale de ma vie.

À l'orée du sommeil

C'est au moment où je m'endors que c'est le plus difficile... N'avoir pas de nuque dans laquelle passer la main, pas d'odeur de fille à respirer, pas de taille où me reposer, pas de corps avec lequel s'allonger en cuillère, pas d'oreille où glisser mes je t'aime...

Réappropriations

Ça m'a frappé récemment, dans les rayons d'une librairie.

Voilà des mois que j'ai des piqûres de rappel régulières, souvent de la même forme : Elle aurait vraiment aimé ce film, Cette expo l'aurait à coup sûr intéressée, Ces paysages lui auraient fait briller les yeux ou Elle aurait voulu lire ce livre. Ce jour-là, je me retrouvai entouré de bédés indépendantes, de bouquins d'art ou de voyages, de papeterie un peu folle, de jeux pour enfants et de littérature décalée, et je commençais, une fois de plus, à penser que c'était sa place quand j'ai compris brutalement que non, c'était la mienne.

Je me suis complètement planté dans l'interprétation de ces ressentis-là. À chaque fois que j'ai cru être en face de quelque-chose qui lui aurait fait briller les yeux, ce sont en réalité les miens qui s'allumaient. Et c'est d'avoir quelqu'un avec qui partager mes petits bonheurs qui me manque, pas elle.

Les étoiles que je voyais autour d'elle étaient dans mes yeux.

Je m'y ressourçais

En ce moment, pour telle ou telle raison, je suis plongé dans certains souvenirs qui contiennent une grosse part de désagréable, mais c'est bien, parce qu'à force de les avoir devant les yeux, ça tue petit à petit leur charge émotionnelle.

Par contre, Lille, je ne l'ai pas souvent devant les yeux. Et je ne supporte plus de me promener dans ses rues. Tout ça est encore trop rattaché à. On m'a pourri mon refuge.

Transition

Dans mon rêve de cette nuit, c'était elle d'avant qui me racontait sa vie de maintenant. Et j'arrivais presque à faire semblant que ce n'était pas douloureux.

Mes vacances de la semaine passée, pleines d'itinérance et de découvertes, ressemblaient beaucoup aux vacances que nous passions ensemble, avant. Et j'ai eu des bouffées d'elle. J'étais avec une amie et la découverte à deux, c'est bien, mais je crois que l'amour me manque. Elle les aurait aimées en tous cas ; sur bien des points nous nous ressemblions.

Des amis, de la bière, de la fumée et du bruit ; Des discussions idiotes ou sur le sens de la vie ; Plusieurs lieux en quelques courtes heures : la soirée d'avant-hier me ressemblait. Elle n'aurait pas aimé ça et serait partie se coucher tôt ; nous n'avons jamais eu le même rapport au plaisir.

Ça avance. je crois que j'ai quitté le chronique pour le résiduel.

Bile An

M'est venu en tête de rapprocher la sagesse populaire et Mac-Mahon. La première avec son Ce qui ne te tue pas te rend plus fort et le second avec son On en meurt ou on en reste idiot. Et je sais de quoi je parle puisque je l'ai eue. Mon esprit prompt aux raccourcis en a tiré un sympathique Ce qui ne te tue pas te rend idiot. J'espère que ça n'est pas trop applicable à l'année que je viens de passer.

Parce que là, ça y est, c'est officiel : L'anniversaire de la rupture, du jour où elle m'a annoncé que c'était terminé, c'est aujourd'hui. Troisième et avant dernier anniversaire autour de ça sur une très courte période et je me serais fort bien passé de cette propension à bloquer sur les dates et à les laisser influer sur mon moral.

Adieu

Il y a un an donc, après une période d'été indien où elle a été plus tendre et attentionnée que jamais, l'hiver est arrivé brutalement, et me voilà parti pour des mois à avoir la tête brinqueballée dans tous les sens. J'ai compris tout de suite que j'allais en baver, j'ai décidé très vite d'en profiter.

Parce que j'ai vraiment du mal à supporter le principe du Pourquoi ça m'arrive à moi, c'est vraiment injuste ! Se poser en victime, ça me gonfle, chez tout le monde et encore plus chez moi. J'ai fait ça dans une autre vie et le souvenir m'en est insupportable. Je sais que je ne subis rien qui n'ait une raison, des raisons, des explications. Les trouver, les comprendre, ça me permet d'être mieux préparé le jour où des scénarios similaires sont susceptibles de se reproduire. Et de toutes façons, simplement, j'ai besoin de comprendre : comprendre ce qui s'est passé et comprendre le pourquoi de mes réactions.

Je ne peux plus dire "Je t'aime"...

Elle m'a offert ce à quoi je n'avais pas eu droit après ma première grande histoire : une confrontation avec la réalité.

Et le fantasme n'a pas tenu la route : elle a vécu sans moi assez longtemps pour n'être plus la fille que j'aime. Une réflexion nous avait été faite lorsque nous étions ensemble que nous nous ressemblions de plus en plus à mesure qu'avançaient les années. Cette ressemblance n'était pas pour rien dans mon sentiment que nous étions l'un pour l'autre. Un an sans contact a fait disparaître ça ; la fille que j'ai rencontrée il y a quelques jours n'est plus celle dont je rêve, celle que je rêve depuis tant de longs mois. Il n'est pas besoin de chercher si c'est une bonne ou une mauvaise chose, la différence est suffisante pour que j'en sois conscient : Si je suis amoureux d'une fille, ce n'est pas de celle que j'ai croisée récemment. Celle là n'est plus ma Julie.

Dernier chapitre

...Et de sa plus belle plume, en tâchant de s'appliquer, en bas de la page, il traça le mot

FIN

Et il referma le livre.

Libre comme un feu qui danse
Encouragé par le souffle du vent,
J'ai retrouvé mon errance
Qui m'attendait sous un ciel criblé d'étoiles,
Sanglée de ténèbres et le mors aux dents,
N'attendant qu'un signal !

Où en sommes-je ?

Bon, j'en suis où, moi ?

Six bons mois depuis la rupture, dont quatre depuis la cessation totale d'expériences communes. Est-ce que je suis toujours amoureux ? Oui. Est-ce que je vais mieux ? Oui.

Je le sentais venir il y a quelque temps et je commence vraiment à le ressentir : Cette histoire a été une chance, cette rupture est une chance.

Cette histoire a été une chance parce que j'ai passé six ans à avoir en face de moi quelqu'un qui me motivait, qui me titillait et qui me donnait envie d'aller plus loin. Quelqu'un qui partageait mon envie de donner du sens à la vie et de ne pas s'arrêter, quelqu'un qui avait besoin de mon côté passionné comme j'avais besoin de son côté réfléchi. Nous avons rempli d'expériences communes ces six années là, et - sans présumer de sa perception des choses - j'ai trouvé le bonheur que j'avais cherché pendant des années, dans toutes mes précédentes relations.

C'était bien. Mais bon, c'était. Que ce soit partir au bout d'un monde avec elle ou simplement embrasser la paume de sa main, c'était vraiment un bonheur sans bornes. Je suis juste en train de me dire que le bonheur au passé, ça ne sert à rien.

Chou blanc

Cette année, à la Braderie, je n'ai rien trouvé d'autre que la peur de la croiser.

Il faut dire que j'en ai trouvé en quantité suffisante pour n'avoir pas envie de m'attarder.

Cette histoire de place

J'ai la tête qui surchauffe depuis quelques mois : j'essaie d'appréhender mon état du moment, du coup je réfléchis tout seul dans mon coin, je réfléchis en parlant avec des amis, je réfléchis en écrivant ici, chaque verbalisation me permet de cerner un peu mieux ce qui m'arrive et donc comment je dois réagir pour ne pas aller plus mal.

Mais on n'a pas fait mieux que la psychothérapie pour se voir renvoyer les bonnes questions et faire des progrès brutaux : je pense que grâce à une question qui a été judicieusement choisie, j'ai fini par comprendre la raison principale de ma difficulté à gérer cette rupture.

carton

Dernier inventaire avant liquidation :

  • les bouquins qu'elle m'a offerts.
  • les CD des concerts vus ensemble.
  • les DVD des spectacles vus à deux.
  • des DVD avec six ans d'archives, de mails, de photos ...
  • un tas de documentaires.
  • un tablier de cuisine.
  • des dizaines de bougies.
  • les lettres où elle me dit à quel point la vie est colorée quand nous sommes ensembles.
  • les lettres où elle me dit que je lui manque.
  • un xavurk de bureau et un doudou de poche qu'elle avait faits pour moi.
  • les programmes, tickets et souvenirs divers de nos week-ends à des centaines de kilomètres.
  • les photos de nos vacances.
  • les guides de nos voyages.
  • les cartes de nos trajets aux bouts du monde.
  • une toile peinte à quatre mains.
  • une vache décorée de concert (sic.)
  • la maquette d'un bouquin écrit ensemble.
  • des carnets remplis de notes et de pensées.
  • les souvenirs du Québec, de Jordanie, de Turquie, du Japon et surtout de Nouvelle-Zélande.

Je ne jette rien, tout ça a bien trop d'importance pour moi, mais ça sera stocké très loin de moi. Alors que tout me fait penser à elle, ce n'est pas la peine d'en rajouter en m'offrant des madeleines tous les cinquante centimètres.

comme un coup de soleil

Il y a longtemps que j'ai remarqué ce détail amusant à propos des coups de soleil : On peut passer la journée avec cette douleur sourde sans qu'elle soit plus gênante que ça : On a mal, on le sait, mais on vit avec. Ce n'est que le soir, au moment d'aller se coucher, qu'on se relâche. Libérée de l'effort presque conscient de la journée pour la tenir à l'écart, la douleur réclame son territoire ; la détente qui précède le sommeil la voit reprendre l'importance qu'on lui a refusée dans la journée, on se réveille le matin fatigué d'avoir tourné toute la nuit pour essayer de trouver la position où on aurait moins mal, et il faut un certain temps pour émerger du sommeil suffisamment pour reprendre le contrôle.

J'ai comme un grand coup de soleil.

grosse claque

Je ne crois pas plus que ça aux contes de fées : je n'imaginais pas que j'allais effacer les derniers mois d'un coup de baguette magique. J'estimais possible une certaine interprétation de la situation, et je devais le faire, fut-ce pour n'avoir pas de regrets. Mais je ne l'estimais pas probable et je savais que j'allais vraisemblablement au devant d'un coup de pelle dans la gueule, j'y étais préparé.

À ma place

Une amie me demandait récemment ; Si tu avais su le bonheur que cette relation allait t'apporter, même en sachant comment ça allait se terminer, tu y serais allé quand même, non ?

Je ne crois pas.

Adieu Julie

Je l'avais dit ici : J'avais envie de la voir parce que j'avais l'impression que nous étions en train de faire une connerie; Aujourd'hui, j'ai pris le volant, parcouru les trois cent cinquante kilomètres qui ont été notre garantie de non prise d'habitude pendant quatre ans et notre habitude les années suivantes et je l'ai appelée. J'ai entendu sa voix pour la première fois depuis deux mois et nous nous sommes vus pour la première fois depuis autant;

Nous sommes allés nous parler autour d'un verre, je lui ai dit énormément de ce que j'avais sur le cœur, de mes doutes, du bonheur dont nous avons montré que nous étions capables, des milles choses folles que je voulais encore faire avec elle.

Je lui ai dit qu'à Paris il pleuvait, que j'avais une voiture, et que la météo prévoyait un temps magnifique sur la Toscane tout le week-end. Je lui ai dit que si elle n'avait pas envie de rouler, j'avais mon passeport sur moi et nous pouvions prendre le premier avion pour le Vietnam. Je lui ai dit que ce bonheur dont nous sommes capables valait le coup d'essayer, même si ça n'était que pour un week-end, pour trois semaines ou pour six mois. Je lui ai dit que si elle avait le moindre doute, ça valait le coup de nous donner une chance, aussi faible soit elle.

Elle n'avait pas le moindre doute.

Alors j'ai écouté sa voix pour la dernière fois, je l'ai prise dans mes bras pour la dernière fois, j'ai hûmé l'odeur de sa peau pour la dernière fois, j'ai caressé sa joue pour la dernière fois, j'ai posé la main sur sa nuque pour la dernière fois. J'ai même posé mes lèvres sur les siennes pour la dernière fois.

Et tandis qu'elle s'éloignait derrière la grille du métro, je l'ai regardée pour la dernière fois.

Elle était belle.

Adieu Julie. Je t'aime.

gueule de bois

Ce matin, j'ai encore été réveillé par son absence.

Paris sans elle

Si je ne m'embrouille pas totalement dans les dates et les évènements, c'est la première fois que je viens à Paris en dehors de notre histoire. J'ai découvert la ville avec elle, et je ne l'ai jamais vue sans elle. La dernière fois que je suis venu, c'était la dernière fois que nous nous sommes vus. Est-ce que j'ai envie de cette ville sans elle ?

La tristesse, la colère et l'impression de gâchis stupide se mélangent en une grosse boule de sentiments qui ne sait pas par où sortir.

- page 1 de 4