Métaphore

Il fait froid dehors

Simplicité

Simplicité

Et donc, un jour, j'ai acheté un meuble. Et puis d'autres. Et tout s'est enchaîné : j'ai simplifié.

L'idée de départ, c'est qu'il n'y avait pas assez de place sur mes nouvelles étagères pour toutes les merdes que j'accumulais depuis des années. De fil en aiguille, j'ai fini par commettre l'impensable : je me suis débarrassé de trucs. J'ai fait du vide chez moi, dans le box que je loue chez un garde-meubles, dans le grenier de mon père, dans mon ancienne chambre chez ma mère (chez qui je ne me suis pas arrêté à ça, la pauvre.)

J'ai toujours été un accumulateur, du genre Tiens, je vais garder ça, ça pourra me servir un jour... La première fois que j'ai jeté des trucs inutiles que je gardais depuis des années, ça a été très difficile, mais ça a été aussi et surtout libérateur. Je ne me rendais pas compte à quel point ça n'occupait pas de la place que chez moi : ça en occupait dans mon esprit. Une fois que je me suis rendu compte de ça, je me suis lâché (ma chambre chez ma mère : des années à y laisser des trucs supplémentaires à chaque fois que je passais en France, trois mois de poubelles hebdomadaires pour jeter tout ce dont je me suis débarrassé.)

Et ça ne sera jamais fini, au vu de ma méthode : pour simplifier, je prends deux trucs au hasard et j'en jette un. Je peux refaire la même chose trois mois après, ça marche encore. J'ai vraiment du mal avec les bouquins, mais -et ceux qui me connaissent personnellement mesureront l'énormité du truc- j'ai commencé à me débarrasser de DVD, d'instruments de musique, et je commence à songer à virer les CD.

Je ne vais pas faire une leçon de vie ici, mais juste dire que m'être rendu compte de la légèreté qu'apporte la suppression de l'accessoire dans tout ce qui est matériel m'a amené à réfléchir au concept de façon plus globale. Aussi, ne vous étonnez pas de la sporadicité des mises à jour ici : Internet, c'est accessoire.

photo: Simplicité

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Commentaires

1. Par mirovinben, le 09/10/2012 à 10:11

Combien de garages ont servi et servent encore à stocker ce qui pourrait bien servir un jour. A être obligé de laisser la bagnole dehors...

2. Par xave, le 10/10/2012 à 09:51

Oui, c'est exactement le problème. Pas la bagnole dehors, ça je m'en fous, mais le volume de trucs accumulés qui "pourront servir plus tard" et dont la quasi-totalité ne servira en réalité jamais. C'est du poids sur l'esprit autant que de la place perdue.

Et la place perdue, ça se chiffre financièrement aussi : mon garde-meuble me coûte une fortune pour des cartons vides qui pourront me servir si je déménage, des cartons pleins de ce qui est inutile mais que je ne veux pas jeter, au cas où (depuis si longtemps que je ne sais plus ce qu'ils contiennent, pour la plupart).

Je n'arriverai jamais à la cheville des gens dont l'intégralité des possessions importantes tiennent dans deux valises -rien que le contenu de ma bibliothèque m'en empêche-, mais c'est dans cette direction là que je veux aller.

Sans non plus prévoir d'aller jusque là, je suis aussi fasciné par les blog de tiny housing (un exemple ici). Un des meilleurs exemples en vrai de l'adéquation taille de la maison/du terrain/projet de vie, c'était chez La bouseuse.

3. Par Sacrip'Anne, le 10/10/2012 à 11:04

Je souris en pensant aux quelques cartons indispensables dans ma cave depuis 7 ans... et demi, même, si on y songe.

Ce n'est donc pas à toi que je vais proposer un aquarium ? ;-)

4. Par xave, le 10/10/2012 à 11:07

Nan. Au feu, les cartons inutiles ! (Quoi que pour l'aquarium, ça risque d'être compliqué.)

5. Par M. LeChieur, le 10/10/2012 à 17:28

Oh mon gode ! Je viens d'aller voir le site de tiny housing, j'en ai vomi mon cinq heures. Car pendant quelque temps, je le confesse, j'ai jadis caressé cette sorte d'idéal du dénuement pseudo-ascétique : vivre loin de tout, dans une cabane, une caravane ou un mobilhome, avec le minimum vital (un bleuet pour faire mon café, des couvertures pour me recroqueviller, des livres pour passer le temps et du papier pour écrire)... Et puis j'ai réalisé que j'étais SALEMENT dépressif.

6. Par ophélie, le 11/10/2012 à 03:18

Je suis d'accord avec ce monsieur Lechieur. J'ai essayé ta méthode, cher Xave, et le vide que ça laisse, m'angoisse. J'ai besoin d'être entourée. Pas que d'humains, d'objets aussi. J'en suis encore là. Peut-être que le vide intérieur appelle le plein extérieur et l'inverse, mais j'aime croire qu'il y a aussi le plaisir de la présence du beau.

7. Par xave, le 11/10/2012 à 11:30

Ah mais tu as tout à fait le droit d'être d'accord avec Lechieur. Moi-même, ça m'est déjà arrivé (j'étais jeune, j'avais besoin de cet argent.)

Non, juste pour vous répondre à tous les deux : je n'ai jamais prétendu que c'était un but valable pour tout le monde, je ne parle que de moi ici. Et même pour moi, ce n'est pas un idéal à atteindre, mais je sais que c'est une des destinations possibles sur la route qui m'intéresse.

J'ai parfaitement conscience que ce n'est pas forcément pour tout le monde, mais n'oublions pas non plus que vous parlez à un gars qui vit seul depuis quinze ans, qui a derrière lui une thérapie de plusieurs années à réfléchir sur son rapport à lui-même et dont une des grandes expériences marquantes a été un mois sur les routes les plus désertes possibles en Écosse, sans Internet, sans bouquin, sans téléphone, en camping sauvage, donc avec le moins d'interactions possibles, juste tout seul avec sa tête (et vu le bordel dans la tête en question, c'est bien le minimum à lui dédier pour commencer à ranger un peu.)

Mais encore une fois, c'est une démarche totalement personnelle.

Ah, puis si j'ai plein de problèmes dans la tête, la dépression n'en fait absolument pas partie.

8. Par Anna, le 12/10/2012 à 08:55

Tiny house, si j'étais toute seule, pas de problème ; je pourrais retrouver mon tout petit studio d'étudiante cosy à souhait. Mais à plusieurs, je trouve qu'on se marche très vite dessus.

9. Par xave, le 15/10/2012 à 13:12

Ah oui, mais j'ai une expérience de la vie à plusieurs assez limitée.

10. Par La bouseuse, le 23/10/2012 à 12:30

Evidemment, ça me parle ... même avec notre maison minuscule, les caves (humides) sont pleines de trucs pseudo-utiles qui m'encombrent l'esprit ... Un jour, sans doute ...
Ophélie, le vide t'angoisse, je le conçois, moi c'est le bazar (le mien, chez les autres j'aime bien, je trouve ça vivant). J'aime chez nous, quand un seul objet traîne (un mug vide sur la table en bois, un bouquin par terre). Les bouquins et le parquet me suffisent à trouver la baraque chaleureuse (sans parler des chats et des humains qui y habitent !)

11. Par Médard, le 24/10/2012 à 21:10

Tiens, ça c'est marrant, j'ai eu la même idée !
(comme quoi, les grands esprits se rencontrent - kof,kof, kof pour moi, hein ;->)

J'en suis venu à cette notion (mais en fait j'ai dû le lire quelque part) que ce n'est pas nous qui possédons les choses, mais ce sont les choses qui nous possèdent ;-)))

Pwned! quoi…

Perso, les choses (des tas de cours, de livres, et toussa®) représentent aussi des regrets
(les choses comme regrets, pas mal, hein ?)

Ne pas pouvoir les jeter, car moi-même je ne me suis pas détaché -- je n'ai pas tourné la page !
Et pourtant ça fait 10 ans… quel boulet je traine, hein !?

(fin de l'introspection)

12. Par xave, le 26/10/2012 à 08:14

Aaaaah, les tas de cours. Quand c'est parti à la poubelle, ça m'a fait un bien fou.

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