Métaphore

Il fait froid dehors

Go west (Village, je veux dire...)

Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! Les grattes coûtent que dalle ici !
(Tuesday, 15 December, 2009 15:45)

En arrivant dans City Hall Park, je me dis qu’il me cherchent : dans le dallage, à même le sol, il y a le plan du quartier à différentes époques. Je reste donc un bout de temps sur place. Après avoir passé ensuite du temps à baver dans un magasin de musique de l’autre côté de la rue, il est temps de remonter un peu, tant qu’il fait encore jour, parce qu’il y a quelques rues au dessus un endroit que je veux absolument voir : Five Points, ou en tous cas ce qu’il en reste.

Columbus Park

C’est fascinant à quelle vitesse on y arrive, ce qui fut le pire taudis du monde n’est finalement qu’à cinq minutes à pied de ce qui était à l’époque les beaux quartiers. C’est fascinant aussi à quel point il n’en reste rien, les rues elles-mêmes, pour la plupart, n’existent plus. Je m’installerai alors pour voir tomber le crépuscule dans Columbus Park. Le bloc a été à une époque une des plus grandes concentrations de bidonvilles de tout New York (c’est ici par exemple qu’a été prise The Bandit’s Roost, une des plus célèbres photos de Jacob Riis), aujourd’hui, c’est juste un énorme espace vert, avec une aire de jeu à un bout et des tables de go à l’autre, là où je me suis installé, entouré de dizaines de vieux chinois. C’est calme.

Une fois la nuit tombée (merde, c’est tôt) je remonte un peu dans Chinatown et je prends le métro pour Greenwich Village, où je commence à perdre une heure dans un Barnes & Nobles, je veux à peu près tout y acheter, mais ce n’est juste pas possible. Alors je commence à noter dans mon petit carnet ma liste de Noël, à savoir les bouquins parmi lesquels je devrai choisir avant de partir.

7th Ave

2ble feature : aaaaargh, Barnes & Nobles ! / Ouiiiii ! j’ai retrouvé les deux photos de 2003 que je n’avais pas réussi à géotaguer ! (c’était sur Gay Street)
(Tuesday, 15 December, 2009 17:49)

En sortant de là, en descendant Christopher Street, je tombe par hasard sur l’endroit où ont été prises deux des très rares photos extérieures de mon passage à New York en 2003 que je n’avais pas réussi à localiser grâce au Street-View de Google. À ma décharge, il faut dire qu’ils sont vaches aussi, un peu : il y a maintenant un bâtiment là où il n’y avait à l’époque qu’un parking. Je m’aperçois donc aujourd’hui que la rue que je n’avais pas réussi à replacer est Gay Street ; nom prédestiné puisque ce quartier de Christopher Street est un haut lieu de la vie gay newyorkaise (nous sommes d’ailleurs très près du Stonewall Inn[1].)

geotagging #2 : j’ai aussi retrouvé un magasin de disques que je ne savais situer.
(Wednesday, 15 December, 2009 23:03)

En me promenant sur Greenwich Village, je suis à mon aise : il y a des magasins de disques partout. C’est d’ailleurs totalement par hasard que je vais entrer dans la boutique de Bleecker Street Records et m’apercevoir que c’est là qu’avait été prise une autre des photos du séjour de 2003 que je ne réussissais pas à situer. À ce train là, il ne va plus m’en rester beaucoup, tant mieux. Les disquaires d’ici ont des pirates plein les stocks, c’est assez fascinant. Cependant, tout est maintenant trouvable facilement sur Internet, c’est beaucoup moins intéressant pour moi que ça ne l’était en 2003. J’achète quand même un Smile, histoire de dire (et je suis assez épaté de trouver dans ce même magasin un rayon de disques français plutôt bien fourni, et une intégrale de Brassens au dessus du comptoir.)

Washington Square at night

J’ai réservé pour aller voir Hazmat Modine dans un club de blues, ça tue. http://bit.ly/8p5TBU
(Tuesday, 15 December, 2009 22:43)

Si je descend Bleecker Street, c’est pour arriver au Terra Blues, un club juste au dessus du fameux Bitter End. Il y aura ici samedi prochain un concert d’un groupe appelé Hazmat Modine, que j’ai découvert simplement en cherchant ce qu’il y avait d’intéressant à voir lors de mon séjour, et je ne veux pas les rater. Après m’avoir dit qu’ils ne prenaient guère de réservation avec autant d’avance, le patron prend quand même la mienne quand il sait que c’est eux que je veux voir, visiblement, les places sont très demandées.

Silos M&M's

Je sors d’un grand magasin de trois niveaux entièrement consacré aux M&M’s. This civilisation is doomed.
(Wednesday, 15 December, 2009 20:32)

Une bonne chose de faite, il est temps de bouger. Cette fois-ci, je monte jusque Times Square. Je m’arrête avec bonheur dans un Salad Bar/Delicatessen, chose dont je rêvais depuis la dernière fois (et la saucisse est excellente) puis je commence à me promener entre les débauches de néons. En plein milieu, je découvre un magasin M&M’s, dans lequel j’entre, assez intrigué, parce que c’est quand même une gamme assez restreinte. Non pas : j’ai affaire à un grand magasin de trois niveaux, où le concept M&M’s est décliné sous toutes les formes possibles et imaginables, un certain nombres de formes inimaginables, voire quelques unes impossibles. J’en ressors avec l’impression que le monde ne tourne pas vraiment rond. Par contre, j’ai une énorme envie de cacahuètes enrobées de chocolat.

M&M's on Times Square

j’ai vu Batman sur Times Square : il est noir.
(Tuesday, 15 December, 2009 22:15)

Je terminerai la journée en continuant ma flânerie sur Times Square et alentour et en m’en prenant plein les mirettes. C’est pratique : ils ont récemment passé toutes les sections de Broadway du coin en zone piétonne, fournissant même des tables, des chaises, et du wifi. De quoi s’installer tranquillement en observant les lumières, les touristes, et Batman.

Batman at Times Square

tiens, je commence à être fatigué. après douze heures de marche et un micro-coup de mou vers 19h, je crois que j’ai encore échappé au jetlag
(Tuesday, 15 December, 2009 22:52)

À presque onze heures, je suis de retour à l’Auberge de jeunesse. Parti à neuf heures du matin, je n’aurai pratiquement arrêté de marcher que pour piétiner en visitant l’un ou l’autre musée. Pourtant, je me sens en forme, sans doute un coup de l’adrénaline. J’avais tellement d’appréhension quant à l’idée de me retrouver seul, sans avoir l’occasion de partager ça avec qui que ce soit, que découvrir sur place un sentiment de liberté que je n’avais jamais ressenti lors de mes vacances en couple me rend tout joyeux (et tout joyeux, littérairement parlant, c’est assez naze, mais ça exprime bien la façon dont je sautille un peu dans tous les sens.)

Johnny Sheppard & Billy Swing

bientôt une heure du matin. je vais me coucher parce qu’il faut, mais pas plus fatigué que ça. il est où, le décalage horaire ?
(Wednesday, 16 December, 2009 00:50)

Notes

[1] À la fin des années soixante, un des très rares bars gay du pays, tenu par la mafia. Un descente de police le 28 juin 1969 a dégénéré en émeutes dans le quartier. C’est la commémoration annuelle de ces émeutes qui est devenue la Gay Pride.

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