Merde, ça faisait longtemps. Une heure et demie que je suis couché, épuisé, une heure et demie que je ne réussis pas à arrêter la tête. Les pensées s”entrechoquent, les analyses démarrent sans jamais pouvoir s’arrêter par manque d’informations, je voudrais dormir et plus j’essaie d’arrêter de réfléchir plus ça s’emballe.

C’est ça, ça s’emballe : et si ? Oui, mais… Attends, est-ce que ça ne voudrait pas dire que ? L’accélérateur est enfoncé à fond, l’embrayage aussi, le moteur tourne fou et moi avec lui.

Au moment où j’écris ces quelques mots, je sens la béquille chimique qui commence à agir ; moi qui était si fier d’avoir résisté à son appel depuis si longtemps, je n’imaginais pas retraverser ça sans aide. Je ne peux pas faire face à ce raz-de-marrée mental, pas ce soir.

Je voudrais mettre sur pause la maladie de la réflexion.