Métaphore

Il fait froid dehors

Jeudi deux novembre : 鎌倉市

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Poste de police avec peluche en vitrine.

Aujourd'hui, c'est petit déjeuner de rattrapage : avec tout le poisson de la veille, on se rattrape aujourd'hui sur le chocolat, le café et le pain. Voire sur les frites. Si, si. Depuis qu'on m'a collé des frites sous le nez au petit déjeuner, je me suis rendu compte que quand on est fan des petits déjeuners à l'anglaise, manger quelques frites avant le café n'était pas plus étrange que de manger du bacon ou des saucisses.

Le programme indiquait pour ce jeudi Journée libre. Nous avons décidé avec Caterina de partir plutôt vers la campagne, histoire de respirer un peu. Nous allons dans le coin de 鎌倉市 (Kamakura), où le nombre de temples à visiter sur quelques kilomètres est assez impressionnant.

Un jardin zen de Kamakura.

Après avoir affronté les transports en commun une fois de plus - et je vous assure une fois de plus que quand on ne réussit même pas à lire les panneaux, c'est très loin d'être évident (et puis ça fait peur) - nous voilà dans le petit train en direction de la côte, petit train qui nous dépose une petite heure plus tard à la gare de Kamakura, au pied du premier temple.

bonjour la facture EDF, encore.

Ça fait un drôle d'effet, après deux jours de folie citadine, de se retrouver à la campagne, et ma foi, ça n'est pas mal non plus. J'apprécie coup particulièrement le calme des temples que nous visitons. Le premier est un peu dénivelé pour nous, nous essayons de prendre des photos sans touristes dans le deuxième, mais après une vingtaine de minutes de marche, j'aurais pu rester deux heures devant le jardin zen qui agrémente le troisième.

Mais non pas, il faut partir. Le temps d'acheter un souvenir ou deux [1] En repartant, nous nous offrons quelques bretzels sucrés -ce qui est une expérience- et nous voilà repartis dans le village, voire même dans des rues assez pauvres en touristes, quelle tristesse.

Non, je déconne : ces petites rues, ces quartiers calmes à l'écart de tout donne une idée totalement différente du pays, beaucoup plus proche du Goût du Thé que des mangas. Tout est calme, pratiquement pas une voiture ne passe, et nous voilà dans une rue où les maisons se font de plus en plus rare, juqu'à disparaître complètement, en même temps que le macadam ; Nous avons maintenant les pieds dans le boue et la tête dans la canopée, ça change de l'agitation de ce matin.

Tant bien que mal, nous passons l'heure et demie suivante à suivre les indications éparses dont on espère qu'elle nous permettront d'arriver au bout du sentier de randonnée. Ce ne sera pas chose facile : en plein milieu, nous tombons sur un restaurant fermé au bout d'un cul-de-sac par exemple, mais le sympathique autochtone qui se promenait par là nous remet vite dans le droit chemin. Le pays est quand même étrange qui fait serpenter en pleine forêt un chemin de randonnée qui sent le port (la mer n'est qu'à un ou deux kilomètres) et où traînent quelques parapluies, comme partout ailleurs dans le pays (visiblement, ici, quand il ne pleut plus et à moins d'avoir un parapluie dans la famille depuis trois générations, on le pose quelque part pour qu'il puisse servir à quelqu'un.)

Une fois les serpents enjambés, nous finissons pare retrouver le macadam et la civilisation (tout doux, la civilisation, nous sommes à la campagne quand même) et allons visiter un temple où un Boudah géant trône depuis [2], ce qui fait une paye. Caractéristique amusante : il est creux et visitable ; Je le visite donc, mais l'intérêt est assez limité. C'est égal : Peut-être que je regretterai de ne pas l'avoir fait a toujours été pour moi une raison suffisante.

En sortant de là, nous faisons encore quelques magasins (de papiers) sur la route qui nous mène à la gare où nous prenons un tortillard que nous quitterons pour un train un rien plus moderne qui nous amènera directement ensuite à Tokyo, et la différence d'ambiance entre une petite journée tranquille à la campagne en bord de mer et la frénésie, les néons et les musiques de la grande ville est assez brutale. D'autant plus que le calme et la politesse que nous voyons partout depuis notre arrivée semblent avoir disparu, on dirait le métro parisien aux heures de pointe.

Nos proches attendant toujours de nos nouvelles, nous décidons avant d'arriver à l'hôtel de faire un détour par un cyber-café, mais le détour est rapide, puisque les tarifs ne sont pas donnés, qu'il n'est pas possible de payer pour moins qu'une heure (ce qui fait beaucoup pour envoyer trois mails) et qu'ils refusent catégoriquement de nous laisser entrer à trois pour utiliser un seul poste. Tant pis, retour dans les chambres pour se poser deux minutes, et nous sommes déjà ressortis pour chercher de quoi nous nourrir. Par malheur, malgré les envies de changer un peu de régime manifestée par les filles, il y a ici beaucoup plus de restaurants japonais que de pizzérias. Julie commence à manifester sa fatigue du riz et nous nous contenterons finalement d'acheter quelques denrées basiques dans une supérette (genre du yaourt.)

Tout en achetant à manger, Caterina et moi, après réflexion, avons quand même décidé de payer notre lourd tribut au cyber-café nippon. Et nous finissons par comprendre le prix et l'impossibilité d'utiliser un poste pour plusieurs : ce qu'on compte ici, c'est le temps de présence à l'intérieur, où sont mis en libre disposition des ordinateurs, certes, mais aussi des bouquins, des jeux, des DVD ou même de la nourriture et de la boisson, il y a donc de quoi profiter de l'heure que nous avons payée. Et finalement, une heure, c'est bien, parce qu'avant d'envoyer le moindre mail, il faut apprendre à utiliser un minimum le clavier japonais, ce qui est loin d'être facile.

Laissant Caterina rentrer seule à l'hôtel, je vais ensuite me promener dans les rayonnages (et les multiples étages) d'un BMH local, mais malgré le temps que j'y passe, je n'y vois rien qui m'intéresse plus que ça : je ne connais rien à la musique japonaise et il n'y a rien parmi les titres internationaux que je ne puisse trouver chez mes disquaires français. Tant pis. De toutes façons, il est plus que temps pour moi de regagner également ma chambre, il faut faire entrer dans les sacs les déjà trop nombreux achats du séjour.

Et puis vite dormir. Le grand air, ça fatigue.

Notes

[1] Des T-shirts, avec des caractères calligraphiés par un moine du XVIIème siècle. C'est bôô.

[2]

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