Métaphore

Il fait froid dehors

Retour à Istanbul

photo: Istanbul au petit matin La nuit a été abominable : coincés dans les sièges, nous n'avons réussi à trouver que quelques minutes de sommeil ici ou là, réveillé régulièrement à chaque arrêt du train pour regarder monter des minets pires que ceux d'Ankara à chaque fois (mais en voyant le bon côté des choses, il faut avouer que ces décolletés et ces nombrils à l'air semblent montrer que la Turquie est finalement assez ouverte d'esprit.)

C'est dans un état déplorable qu'au matin nous arrivons à Istanbul, mais sur la rive indienne. Heureusement, la suite est assez simple : directement au sortir de la gare de Haydarpaşa (un bâtiment début XXième, tellement au bord de l'eau que si les trains freinent mal, il doivent se transformer en sous-marins) on embarque pour Sultanhamet, la rive européenne, dans la version maritime et un peu plus chic du bus de banlieue. Il bruine, le temps est gris, les gens sont à peine réveillés et maussades, mais le lever de soleil sur le détroit du Bosphore vaut bien ça.

photo: Istanbul, la gare de la rive asiatique En sortant du tram pour retourner à la pension où nous avons passé les premières nuits, nos sacs se font soudainement plus pesants : ils attirent une fois de plus les lourds qui veulent absolument nous convaincre que leur pension est meilleure que celle vers laquelle nous nous dirigeons, c'est possible, moins chère, c'est probable, mais nous avons pour règle de ne jamais accepter les sollicitations directes. Nous arrivons donc une fois de plus à la Nayla Palace Pension, où nous avons l'intention de déposer nos sacs avant d'aller nous promener.

Vœu pieu : la pluie qui s'est mise à tomber à verse ne nous donne pas franchement envie de ressortir, et la proposition du tenancier de nous offrir café et thé en attendant qu'une chambre soit prête à nous accueillir achève de réduire à néant notre détermination. C'est finalement avec gratitude qu'une fois la chambre disponible, nous nous y engouffrons. Il n'était pas question jusque là de faire une sieste (tant il est vrai qu'au sortir d'une nuit blanche, on est en pleine forme pour au moins ... une heure ?) mais je m'endors finalement en sursaut.

photo: il pleut, nous sommes piteux Un fois un minimum reposés, nous affrontons les intempéries pour retourner au grand bazar, nous perdre un peu dans les allées et faire quelques achats : pour Julie, une lampe qu'on espère aussi jolie seule qu'elle l'est avec toutes ses petites camarades, pour moi, un mug pour touriste, avec le drapeau turc, que j'ai presque honte d'acheter, mais c'est une commande : ma sœur les collectionne. Dans la rue, on trouve un vendeur de kaburga dolma, le même ragoût d'agneau que celui que nous avons mangé hier soir (seulement ? Comme la temps passe vite...) mais je passe en faveur d'un simple kebap, juste histoire de me dire une fois de plus que décidément, mes préférés restent ceux du Turc à côté de mon boulot, à Bruxelles. Ce n'est pas tant le problème du contenu, mais je n'ai définitivement pas la même conception du pain qu'eux.

En redescendant vers le pont de Galata, la pluie qui redouble nous oblige à trouver un abri ; Ce sera un magasin de musique où nous passerons un bon bout de temps, pris en main par un vendeur patient qui nous guidera dans nos choix pour trouver de la musique turque moderne à notre goût. Julie se laisse séduire par une compil, moi par les deux premiers albums de Baba Zula et la bande originale de Organize Işler, le film à l'affiche partout en ce moment : du groove turc, voilà qui est original.

photo: des simits

Arrivés en vue du pont, la pluie ne s'est pas calmée et nous sommes piteux, nous nous réfugions dans un Simit Sarayi pour une boisson chaude, et bien entendu des simits, tant que nous le pouvons encore, et décidons que décidément, ça va bien comme ça, à l'hôtel, au moins, il fait sec. Bravant la pluie et les engueulades entre chauffeurs de bus et de taxi (au moins, ici, les spectateurs essaient de les séparer,) nous rentrons. Non sans avoir eu le temps de constater que Julie s'est fait refiler un faux billet, qui sera refusé par la patron d'une boulangerie sur la route. Philosophe, elle se dit qu'au moins, nous n'aurons pas à manger ce qu'elle allait acheter, qui a finalement l'air bien moins bon vu de près que dans la vitrine.

photo: Julie répartit les couvertures À l'hôtel, nouvelle sieste, parenthésée de douches : Julie avant, moi après, puis il est temps de commencer à se préparer pour le retour : j'écris mes cartes postales, et nous devons préparer les sacs pour la soute, donc sans rien qui dépasse. Julie réfléchit très longuement avant de s'attaquer à son Tétris, moi un peu moins (j'avais déjà réfléchi avant) et d'ailleurs pas assez : une fois que tout est terminé, je m'aperçois que je ne réussis plus à mettre la main sur mes notes, qui doivent constituer la base de mon compte-rendu. Affolement donc, surtout qu'il me faut un certain temps avant de les retrouver, évidemment tout au fond de mon sac, qu'il me faut donc entièrement refaire.

Tout doucement, la journée se termine, nous allons nous coucher (comme d'habitude, je dois lutter pour avoir un peu de couverture) : demain, c'est le retour en France.

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Commentaires

1. Par martin, le 31/01/2006 à 09:34

A propos de Baba Zula. Je suppose que tu as vu Crossing the bridge, cet excellent film sur Istanbul ?

2. Par xave, le 31/01/2006 à 09:38

Not yet !

3. Par Ben, le 01/02/2006 à 11:15

As tu gouté les sardines grillées directement au sorti du bateau de pêche sur le port d'Istambul. Un régal si l'on ne fait pas cas que le bosphore est un des coins les plus polués

4. Par xave, le 02/02/2006 à 16:23

Oui, le lendemain.

5. Par manon, le 18/03/2007 à 09:50

Sympa votre voyage, au fait comment était la pension Nayla ?? avez vous une adresse mail, je ne suis plus aller à Istanbul depuis 10 ans ca va me faire bizarre. Merci pour votre réponse Manon

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