Métaphore

Il fait froid dehors

En route pour Pétra

chapitre deux, où nos héros taillent la route.

-Where are you from ?
-France...
-Ah, our friends ! Welcome !

C'est donc à 5h du matin que le muezzin de la plus grosse mosquée du pays nous réveille, ouille. N'étant pas concernés, nous faisons de notre mieux pour nous rendormir, c'est pas facile, mais ça finit par venir...

Du coup bien sûr, c'est un peu vaseux que nous finissons pas nous réveiller. Un petit déjeuner au pain d'ici et à la vache qui rit du même endroit (sic.) et hop : il est temps de prendre la route. D'abord, il faut quitter Amman, mais ça, on y arrive encore à peu près : une fois qu'on sait où on est, on a quand même un sacré avantage. Et puis hop, on part à la recherche de la Route du Roi.

la route du roi : le Wadi MujibIl est à noter, pour ceux qui ne le sauraient pas, que la Jordanie est un pays assez vertical : le pays a l'air au premier regard de s'étendre à l'est, mais c'est pour rire, en réalité, il n'y a là bas que du désert. Donc le pays utile est une espèce de grande bande verticale de 400 kilomètres de long, de la vallée du Jourdain à la Mer Rouge, et longeant la Mer Morte. Pour parcourir le pays dans le sens de la hauteur, il y a trois routes : la plus récente est la route de la Mer Morte. Très récente parce qu'elle suit de très près la frontière avec Israël et a attendu que les relation entre les deux voisins soient un peu calmes. Et même comme ça, elle est remplie de militaires et de checkpoints, donc ce n'est pas la route idéale.

La un peu moins récente, c'est la Route du Désert : une bande d'asphalte rectiligne qui va de Amman à Aqaba (Aqaba étant, au bord de la Mer Rouge, la ville la plus au sud du pays.) C'est tout droit, c'est tout gris, c'est monotone et rempli de camions qui roulent comme des dingues. Bref, ce n'est pas vraiment la route idéale.

un tracteur qui laisse passer les voitures.Alors il reste la Route du Roi : la Route du Roi, c'est la route qui serpente tranquillement du nord au sud du pays. Et quand je dis qu'elle serpente, ce n'est pas un vain mot : le trajet de Amman a Pétra, qui représente moins de 300 kilomètres, nous a pris plus de cinq heures ! Mais pendant ces cinq heures, on a l'occasion de voir l'un ou l'autre paysage vertigineux (et particulièrement le Wadi Mujib, appellé aussi, et c'est facile à comprendre : le Grand Canyon de Jordanie.) quand même, et aussi de se rendre compte que :

  1. la signalisation, c'est vraiment pas ça.
  2. Il doivent avoir des prix chez les marchands de béton...

Sur cette seconde observation, rajoutons l'un ou l'autre détail : les patelins que nous traversons sont à l'image des villes du Far West : une rue principale constituée de quelques commerces agglutinés à la route, et des maisons vite poussées dans le désordre autour du noyau ainsi créé. Là où les villages français se sont construit autour de l'église, ici ils sont construits autour de la route. Et en béton : rien que des cubes gris et sales, pas top l'architecture. Surtout si on ajoute que pour n'avoir pas à payer de taxes, on ne termine pas les bâtiments, donc tous les cubes se terminent par de la ferraille qui sort du béton.

repas de réveillonBon, quand même, on finit par arriver à Pétra, pour ce qui sera le plus bel hôtel de notre périple (ben oui, c'est quand même le réveillon.) Après une petite sieste bien méritée [1] nous partons en repérage, histoire de savoir où nous diriger le lendemain. Quelques courses plus tard (et l'occasion de constater qu'effectivement, ils font leur prix à la tête du client, mais que quand le prix est fixé, ce n'est vraiment pas le genre de la maison de pipoter sur la monnaie (sauf chez les pompistes, bien sûr)) et nous pique-niquons dans la chambre (ça c'est un dîner de nouvel an !) Demain, lever tôt, nous avons des vieilles pierres à voir.

Notes

[1] surtout pour moi, parce conduire sur des routes pareilles, c'est sympa, mais ça fatigue...

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